Pu Du Septentrion
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Robespierre, monstre ou héros ?
Marion Pouffary
- Pu du septentrion
- Histoire Et Civilisations
- 30 Mars 2023
- 9782757438114
L'image de Robespierre n'est pas un bloc, comme le montre l'étude du discours public du XIXe siècle, et notamment celle de la parole politique. Ce discours n'a pas jusqu'ici retenu l'attention des historiens, qui se sont concentrés sur l'historiographie, la littérature et les beaux-arts. Il révèle que la légende noire de Robespierre se scinde entre la Révolution et le milieu du XIXe siècle en quatre légendes, qui peuvent être rapprochées de quatre courants politiques distincts : conservateur/contre-révolutionnaire, libéral, communiste et anarchiste. De plus, une légende dorée, peu analysée jusqu'ici, émerge dans les années 1830 chez les militants républicains les plus radicaux. Ce schéma interprétatif, présenté dans les deux premières parties de l'ouvrage, est confirmé par l'étude de l'image de Robespierre dans les débats parlementaires au XIXe siècle, objet de la troisième partie. Il permet de comprendre pourquoi, plus de deux siècles après sa mort, Robespierre reste au coeur des débats sur l'héritage républicain.
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L'homme-nation : Daniel O'Connell et le laboratoire politique irlandais, 1775-1847
Laurent Colantonio
- Pu du septentrion
- Histoire Et Civilisations
- 18 Mai 2023
- 9782757438824
Daniel O'Connell, désigné comme le « Libérateur » par ses compatriotes pour lesquels il personnifiait la dignité retrouvée, a transformé le nationalisme irlandais et bousculé l'ordre politique au Royaume-Uni dans la 1re moitié du XIXe siècle. Il « s'est incarné un peuple », écrivait de lui Balzac. Orateur charismatique, il s'est distingué comme fer de lance d'une agitation populaire inédite et comme député à Westminster, à la pointe du combat contre l'esclavage. Il est aussi devenu une référence sur la scène internationale, alors que l'Irlande faisait figure de laboratoire de la modernité démocratique. Son parcours éclaire la riche expérience de mobilisation collective qui a rendu les catholiques irlandais acteurs de la conquête pacifique de nouveaux espaces du politique. Ce « moment O'Connell » de l'histoire irlandaise offre une mise en perspective des débats actuels sur l'incarnation en politique, à l'heure de la crise de la démocratie représentative et de la montée des populismes.
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Georges Laguerre, un Bel-Ami en politique (1858-1912)
Julien Rycx
- Pu du septentrion
- Histoire Et Civilisations
- 7 Septembre 2023
- 9782757439821
Surgissant en quelques rares occasions des tréfonds du roman national, son nom, depuis longtemps oublié de tous, laisserait à penser que l'homme aurait traversé l'histoire dans le plus profond anonymat. Pourtant, de son vivant, Georges Laguerre (1858-1912) connut une réelle notoriété, tant politique que professionnelle. Jeune prodige du barreau de Paris, devenu à l'âge de vingt-cinq ans le plus jeune député de France et promis à un avenir politique radieux, « le prince de Paris » comme certains se plaisaient à le surnommer, se voyait déjà accéder aux plus hautes fonctions de l'État. Néanmoins, « si la nature lui avait procuré de précieux dons, l'homme, par des fautes faciles à éviter, les aurait détruits et, par là même, refusé sa destinée » (Maurice Barrès). Sa carrière, aussi intense qu'éphémère, et largement perturbée par ses convictions boulangistes, ne symboliserait-elle pas l'abîme qui sépare « l'homme d'État » du simple « professionnel » de la politique ?
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André Diligent : itinéraire d'un chrétien démocrate du Nord
Bruno Béthouart
- Pu du septentrion
- Histoire Et Civilisations
- 5 Janvier 2023
- 9782757438107
« Je suis quadruple citoyen : roubaisien, français, européen, du monde » : telle est la profession de foi d'André Diligent, né en 1919 à deux pas de la mairie de Roubaix, ville dont il est le premier magistrat de 1983 à 1994. Cette biographie vise d'abord à rappeler ce qu'il doit à son père, le démocrate-chrétien Victor Diligent, avocat des riches et des pauvres, puis à présenter son investissement au sein du Mouvement républicain populaire issu de la Résistance attaché à la famille, l'autorité tout autant qu'au souci social et à l'esprit de justice. Qualifié par les médias de M. Propre ou de Candide du Sénat pour avoir dénoncé la publicité clandestine à la télévision, André Diligent lutte durant 25 ans pour faire droit aux résistants de La Voix du Nord, est lucide sur l'Algérie et sur l'environnement. Ce catholique roubaisien, « capable de tout » pour sa ville, s'engage dans la résistance, suit Pierre Pflimlin pour une Europe proche de ses concitoyens. Orateur percutant et chaleureux, André Diligent a dû affronter des épreuves familiales sans jamais oublier de « jouer collectif ».
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Edouard Herriot en quatre portraits ; le lyonnais, l'humaniste, le politique, l'européen
Bruno Benoit, Collectif
- Pu du septentrion
- Histoire Et Civilisations
- 3 Janvier 2020
- 9782757429501
L'analyse de la vie publique d'Édouard Herriot (1905-1957) continue à être porteuse d'éclairages historiques multiples tant pour Lyon que pour la France et les relations internationales.
En effet, pendant plus de 50 ans, Herriot a été maire de Lyon, député, ministre, président du parti radical et aussi de la Chambre des députés. Cette vie publique traverse toute la première moitié du XXe siècle, période riche en événements politiques majeurs : la Grande Guerre, la création du Parti communiste, le Cartel des Gauches, la question des dettes et des réparations, le Front populaire, Vichy et l'Occupation, la Libération, la IVe République, la CECA...
Ce républicain, défenseur du régime parlementaire, est à la fois un édile populaire à Lyon, un humaniste confronté à la dureté des temps, un radical dépassé sur sa Gauche par la SFIO et le PCF et enfin un Européen méfiant vis-à-vis de l'Allemagne et naïf vis-à-vis de l'URSS.
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Léon de Rosny 1837-1914 : de l'Orient à l'Amérique
Pierre Leboulleux, Bénédicte Fabre-Muller
- Pu du septentrion
- 5 Décembre 2014
- 9782757408483
Ethnologue, premier japonologue en France, sinologue, mayaniste, spcialiste des religions orientales et pistmologue, Rosny est un dcouvreur, un vritable pionnier de ces sciences dans la seconde moiti du XIXe sicle. C'est galement un travailleur infatigable, boulimique de connaissances et un "entreprenant" impnitent. Hors cursus classique, il se construit une remarquable ducation clectique. Ds l'enfance, il manifeste une extraordinaire capacit d'assimilation, dmontre plus tard par sa matrise de plus d'une quinzaine de langues et de leurs civilisations. Chercheur et philologue, il sera aussi professeur, traducteur, interprte, journaliste, photographe, dessinateur, diteur, imprimeur et... relieur. Admir mme s'il est controvers, reconnu au coeur d'un rseau international de savants, Rosny a toujours eu la passion de transmettre ses ides, ses savoirs et ceux de ses contemporains. Cent ans aprs sa mort, ce sont cet itinraire rare et cette oeuvre surprenante qu'il nous est donn de dcouvrir, mettre en perspective et approfondir.
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Hubert Biermans ; du Congo à Shawinigan
André Vermeirre
- Pu du septentrion
- 1 Septembre 2005
- 9782894481929
Un homme peut-il, à lui seul, influencer le développement d´une région? Certes non, mais Hubert Biermans fait partie de ces personnes à qui l´on doit l´essor de la ville de Shawinigan au Québec. En qualité de directeur de la Belgo, une usine à papier financée par des capitaux belges, il a joué un rôle qui fut reconnu comme déterminant dès son vivant. Lorsqu´il arrive dans cette ville en 1900, il a déjà derrière lui une expérience qu´il a acquise en Europe et en Afrique. On le compte parmi les pionniers de la première liaison ferroviaire au Congo. Né aux Pays-Bas, H. Biermans avait fait ses premières armes sous les ordres d´un entrepreneur belge. Il a trente-cinq ans quand il débarque à Shawinigan, chargé par la Banque d´Outre-Mer de Bruxelles de liquider une affaire qui s´avère non profitable. Or, contre toute attente, il décide d´aller de l´avant. Il construit l´usine de pâte à papier: c´est la décision qui modifiera sa vie. Placé à la tête de la "Belgo", H. Biermans contribuera à l´essor de la ville. Les témoins de cette époque se souviendront toujours de ces années de prospérité. Plusieurs associeront le nom de ce chef d´entreprise au bonheur de leur existence. Grâce à des qualités exceptionnelles, il accumule une fortune dont il redistribue déjà une partie. Dresser la liste des personnes ou des oeuvres qui bénéficièrent de ses largesses est une tâche impossible. Mentionnons, à titre d´exemple, l´édifice de la Fondation Biermans-Lapôtre érigé à Paris et qui témoigne de la participation de sa femme au bien être des étudiants au lendemain de la Grande Guerre. Lorsque, à l´âge de soixante ans, il décide de quitter la "Belgo" et de se retirer en Europe, il laisse à Shawinigan le souvenir d´un patron énergique et charitable. Installé à Paris mais vivant aussi à Monte Carlo, il mènera une vie de millionnaire tout en restant attentif aux affaires. Voyageur infatigable, il reviendra chaque année au Québec. Lorsqu´il meurt, en 1953, il lègue la majorité de sa fortune à des oeuvres, à des institutions et à des universités du Québec.
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Jalons pour une étude de la parahistoire et une réflexion autour de l'écriture de l'Histoire
Yves Lescure, Bertrand Hamelin
- Pu du septentrion
- 10 Juillet 2020
- 9782955775165
Un dossier consacré à des oeuvres généralement exclues des corpus des spécialistes d'histoire de l'historiographie de la mémoire mais qui ont connu un succès important en librairie. Leurs auteurs contribuent ainsi à l'élaboration de la mémoire des conflits du XXe siècle.
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Le triangle Québec-Ottawa-Paris ; récit d'un ancien ambassadeur canadien
Gilles Duguay
- Pu du septentrion
- 3 Septembre 2010
- 9782894486276
Gilles duguay s'est donné une tâche ambitieuse: démontrer l'émergence internationale du Québec, de Samuel de Champlain à Nicolas Sarkozy. Il offre ainsi à ses lecteurs une véritable fresque, dont le fil conducteur est la souveraineté, qui passa de la main des rois pour se retrouver là où elle appartient, à savoir sur les épaules des peuples.
Depuis cinquante ans, Paris, Ottawa et Québec se sont livré à une sorte de guerre diplomatique. L'ambassadeur Duguay, qui a été témoin et acteur de ce long affrontement, est en mesure de révéler comment Ottawa, notamment sous Pierre E. Trudeau, a joué ses cartes dans un combat livré sur la scène internationale, mais qui était aussi le résultat d'un conflit constitutionnel interne. L'unité nationale du Canada permet-elle à la nation québécoise de s'exprimer, dans le champ de ses compétences, sur la scène internationale?
Il rend publics certains incidents restés secrets jusqu'à ce jour, en particulier lorsque le Canada avait été exclu, en 1984, des préparatifs de la commémoration du 40e anniversaire du débarquement allié du 6 juin 1944.
Il est en fait étonnant qu'un ancien diplomate canadien, ami de Georges-Henri Lévesque et de Jeanne Sauvé, et adjoint exécutif de Paul Desmarais, considère aujourd'hui que l'émergence du Québec sur la scène mondiale est sans conteste l'une des plus grandes réussites de la Révolution tranquille.
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Jean Guéhenno ; guerres et paix
Jeanyves Guérin, Jean-Kély Paulhan, Jean-Pierre Rioux
- Pu du septentrion
- Histoire Et Civilisations
- 13 Novembre 2009
- 9782757401316
Voici le premier ouvrage universitaire consacré au fils du cordonnier de Fougères devenu professeur, écrivain et académicien, à l'intellectuel engagé, à l'homme qui voulut " changer la vie " pour ne plus avoir à désespérer : Jean Guéhenno (1890-1978). François Mauriac a tenu à le rappeler : "Ce petit-fils de Rousseau, ce fils de Michelet, les hommes ne sont pas venus à bout de l'amitié qu'il leur voue ". Ni à bout de son esprit de résistance qui lui fit noter, dès le 17 juin 1940, dans son Journal des années noires, " je ne croirai jamais que les hommes soient faits pour la guerre. Mais je sais aussi qu'ils ne sont pas faits non plus pour la servitude ". Les textes de littéraires et d'historiens ici rassemblés portent sur les aspects les plus forts de son oeuvre et de ses combats, 11 Novembre et 8 Mai. Tous signalent le rôle qu'y a joué ce manuscrit refusé en 1921, cette méditation sur le sacrifice, à vingt ans, de ses camarades de la Grande Guerre, qui vient d'être enfin publiée chez Claire Paulhan : cette Jeunesse morte dont toute sa vie fut hantée. Comme Jean-Jacques, comme Michelet, comme Péguy, ces hommes de vérité, ces coeurs simples qui avaient volé eux aussi le feu de la culture et qu'il a su faire revivre et aimer, Jean Guéhenno a vécu " comme tous les autres, dans l'absurdité de son temps mais dans l'entêtement et la rigueur de sa seule pensée ".
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Eugène Spuller 1835-1896 ; itineraire d'un républicain entre Gambetta et le ralliement
Nathalie Bayon
- Pu du septentrion
- Histoire Et Civilisations
- 23 Février 2006
- 9782859398576
Ce républicain, avocat, journaliste, parlementaire et écrivain, issu des couches nouvelles, est l'un des fondateurs de la démocratie française.
Ami et conseiller de Gambetta, compagnon du voyage en ballon pour échapper aux prussiens et organiser la Défense nationale en 1870, membre du " grand ministère " en 1881, sa biographie permet de renouveler l'histoire des gambettistes de l'Union républicaine. Hostile au cléricalisme, promoteur dans la presse et à la tribune des grandes lois laïques, ce déiste, adversaires des intolérances et des sectarismes, évolue vers l'apaisement religieux et préconise à la fin de sa vie " l'esprit nouveau " qui s'imposera trente ans plus tard.
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André Lefebvre ; didacticien de l'histoire
Michel Allard, Félix Bouvier
- Pu du septentrion
- 19 Octobre 2009
- 9782894485941
Docteur en histoire, André Lefebvre (1926-2003) doit être considéré comme l'un des grands pédagogues qu'a connus le Québec. Pionnier de la didactique de l'histoire, il a enseigné cette discipline dans les écoles normales puis, à partir de 1968, à l'Université de Montréal.
Pour Lefebvre, l'apprentissage de l'histoire doit se faire à partir du présent vers le passé. Il appelle une pédagogie centrée sur l'élève et commande un programme d'études fondé sur la démarche historique de ce dernier. En d'autres termes, M. Lefebvre préconise une pédagogie de l'autonomie en appliquant à l'enseignement la notion de « l'agir par soi », développée par l'historien Maurice Séguin, son maître à penser.
En se fondant essentiellement sur un profond respect de la personne et sur la conviction que l'acquisition du savoir passe par un cheminement critique personnel, il rejette tout mode d'enseignement qui, basé sur l'autoritarisme et le dogmatisme, impose des «recettes infaillibles».
André Lefebvre, auteur prolifique, n'est pas qu'un pédagogue historien. Il a appliqué sa conception de la didactique à la rédaction de manuels et à son propre enseignement. C'est le parcours intellectuel de ce grand pédagogue que le présent ouvrage vous convie à découvrir.
Professeur associé au Département de pédagogie et didactique de l'Université du Québec à Montréal, Michel Allard a été le collègue d'André Lefebvre à l'école normale Ville-Marie. Historien, didacticien de l'histoire et muséologue, il a dirigé de nombreuses recherches, publié des ouvrages et articles et réalisé plusieurs expositions. On lui a décerné, entre autres, le prix Carrières de la Société des musées québécois et le prix Herbert-T.-Coutts de la Société canadienne pour l'étude de l'éducation.
Félix Bouvier est professeur de didactique des sciences humaines à l'Université du Québec à Trois-Rivières. Il s'intéresse particulièrement à l'enseignement et à l'apprentissage en histoire, sujets sur lesquels il a publié de nombreux ouvrages et articles. Avant d'amorcer une carrière d'enseignant, M. Bouvier a suivi les cours de didactique de l'histoire d'André Lefebvre, qui a aussi été l'éditeur de ses premiers livres.
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Carnets d'un patron lillois (1879-1891) ; représentations du quotidien
Jules Emile Scrive
- Pu du septentrion
- Documents Et Temoignages
- 5 Novembre 2009
- 9782757400753
Quand, en 1894, le peintre Rémy Cooghe brosse son portrait, Jules Émile Scrive est âgé de 57 ans. Il exprime une bonhomie certaine que n'altère en rien le port altier de l'honnête homme sûr de son fait. On peine cependant à imaginer là une âme inquiète où le sentiment d'une honorabilité légitime s'accommode mal des tracas du quotidien et des interrogations sur le sens de l'existence. C'est pourtant ce que disent ses carnets, rédigés d'une écriture fine et serrée sur des pages pré-datées, finement quadrillées.
Treize années durant, entre 1879 et 1891, cet industriel malgré lui, héritier d'une prestigieuse dynastie de l'histoire du textile lillois, y consigne tout ce qui, à ses yeux, mérite d'être retenu, depuis les petits riens de la vie, les couleurs et les saveurs de l'ordinaire jusqu'aux considérations sur le sens du temps qui passe, les mystères de la foi ou bien encore les soucis d'un fabricant de toiles aux prises avec une conjoncture morose. En nous faisant part des infinies facettes de son existence, ce notable se déplie ainsi sans risque, à l'abri du monde, pour produire une trace qui devient récit de vie.
Si l'expérience transmise ici par l'un des « Maîtres du Nord » est par essence unique, ce n'est cependant pas au point d'interdire l'accès à l'universel par le singulier. Tout lecteur fera donc son miel d'un journal personnel qui, en relevant du for privé, constitue un observatoire privilégié quand il s'agit de restituer des manières d'être, de vivre et de penser d'un représentant de la bourgeoisie industrielle des dernières décennies du XIXe siècle.
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Etienne Chartier ; le colère et le chagrin d'un curé patriote
Gilles Boileau
- Pu du septentrion
- 1 Janvier 2001
- 9782894485774
Tout au long de sa vie, le curé Étienne Chartier a dérangé. Il a ferraillé avec les évêques, les notables et ses confrères du clergé, en particulier avec les Messieurs de Saint-Sulpice. Il a prêché, il a beaucoup écrit, il a erré. Jusqu'en Louisiane et en Acadie. Mais, avant tout, il a été un prêtre généreux, un pasteur dévoué, un curé enraciné dans son milieu, sensible aux problèmes de ses paroissiens.
Avant de devenir prêtre, ce fils de la Côte-du-Sud fut d'abord journaliste, avocat et instituteur. Puis il fut recruté par le curé Painchaud pour être le premier directeur du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. À l'inauguration de cet établissement, en septembre 1829, il prononça un discours qui eut des conséquences sur le reste de sa vie. Le message était clair: c'est par l'éducation donnée dans les collèges que les Canadiens pourront s'épanouir et se libérer de l'empire des «Bretons» (Anglais) de qui il n'y a rien à attendre.
Curé de Saint-Benoît dont l'idéal rejoint celui des patriotes au moment des troubles de 1837, Chartier quitta le Bas-Canada au lendemain de la bataille de Saint-Eustache pour se réfugier aux États-Unis où il joua un grand rôle dans le mouvement patriotique. Finalement, déçu par Papineau et désespérant de la cause pour laquelle il avait lutté, il accepta, contre son gré, les conditions imposées par Mgr Bourget pour rentrer au pays et reprendre ses fonctions de curé, avant de mourir dans une solitude malheureuse.
Ce prêtre engagé, sans cesse en lutte contre l'injustice, était avant tout un homme de coeur, lui qui, déjà en 1833, écrivait: «Si un jour le peuple devait être malheureux, le prêtre devra être à ses côtés pour essuyer ses larmes.» Né à Saint-Eustache, Gilles Boileau y habite toujours. Docteur en géographie de l'Université de Bordeaux, il a été professeur au Département de géographie de l'Université de Montréal. Il a été président du Conseil de la culture des Laurentides, de la Fédération québécoise de la faune et de la Fédération des sociétés d'histoire du Québec, en plus d'être le directeur de la revue Histoire Québec, et l'auteur d'Oka, terre indienne. Le silence des Messieurs (éditions du Méridien, 1991). Au Septentrion, il a publié Mirabel en histoires (2009).
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Louise de Ramezay et son moulin à scie ; mythe et réalité
Réal Fortin
- Pu du septentrion
- 1 Avril 2009
- 9782894485781
Louise de Ramezay fait partie d'une famille prestigieuse qui a participé aux événements les plus dramatiques de notre histoire. Son père, alors qu'il était gouverneur de Montréal, a fait construire le célèbre château qui subsiste encore. Apprenant qu'un prisonnier anglais était un constructeur de moulin à scie, il « l'achète » aux Amérindiens et lui confie l'aménagement d'une scierie dans la seigneurie de Chambly. Malgré les diverses péripéties qui se déroulent en ce lieu (meurtre d'un esclave noir, procès divers, bris causés par les glaces), il semble que cette entreprise lucrative marque l'enfance de Louise. C'est donc tout naturellement qu'elle en prend la commande quand l'occasion se présente. Jusqu'à sa mort à l'âge de 71 ans, cette femme célibataire dirigera sa scierie avec obstination malgré les nombreux obstacles. À ce jour, aucune biographie complète ne lui a été consacrée. Pourtant, cette femme déterminée à s'implanter dans l'exploitation forestière a eu un parcours peu commun. On a dit qu'elle avait eu plusieurs moulins, qu'elle avait transporté une tannerie à Chambly, que ses succès financiers lui avaient permis d'effacer les dettes de son père et de soutenir sa famille et qu'elle avait permis à un de ses employés d'apprendre à écrire durant ses heures de travail. Mythe ou réalité ? Voici donc l'histoire documentée d'une femme qui s'obstine à vouloir faire fonctionner un moulin régulièrement détruit par les débâcles printanières. Une femme qui s'associe à des gens qu'elle omet, peut-être, de rencontrer d'une façon régulière et qui la forcent à se battre en justice d'une manière constante. Comme son père, elle « dépense sans compter » et oublie souvent de régler ses comptes. Si elle a connu des moments de luxe, elle accepte de vivre dans des conditions plus simples quand se présentent les difficultés? en attendant l'occasion de reprendre les rênes de son onéreux moulin. Après avoir vu son entourage quitter le pays à la suite de l'invasion britannique en 1760, elle poursuit son rêve et se retrouve entourée de révolutionnaires américains quinze années plus tard.
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Samuel de Champlain ; l'entrepreneur et le rêveur
Maurice K. Séguin
- Pu du septentrion
- 1 Septembre 2008
- 9782894485507
Aussi étonnant que cela puisse paraître, aucun historien québécois n'a osé, depuis un siècle, entreprendre une biographie de Champlain. Les dernières qui ont été publiées sont signées par des historiens de langue anglaise tels Morris Bishop (1948), Samuel E. Morisson (1972), Joe C.W. Armstrong (1987) ou par un historien français, Hubert Deschamps (1951). Champlain est-il d'une stature trop considérable ? Il faut en effet une bonne dose d'audace pour se lancer sur ses traces à la fois abondantes et ponctuées d'énigmes. Le vrai Champlain a constamment échappé aux chercheurs trop pressés.
Stimulé par l'archéologue René Lévesque, Maurice K. Séguin a relevé le défi. Rapidement il constate le caractère mystérieux du personnage qu'il perçoit comme un « manager moderne ». Il entreprend de le suivre pas à pas. Il reconstitue les silences, imagine les chaînons manquants, pénètre dans son intimité, rétablit son quotidien. Souvent, il le fait sans preuve, mais toujours avec vraisemblance. Voilà toute l'originalité de cette biographie signée par un universitaire spécialisé dans une discipline aux antipodes de l'histoire. Séguin a lui-même tout à apprendre sur l'époque, sur son contexte. Pour sa propre compréhension, il échafaude une large documentation qui donnera naissance aux nombreuses gloses qui complètent fort bien son récit.
Séguin scrute constamment l'action de Champlain avec ses propres yeux. Si nécessaire, il se met dans sa peau. Il le perçoit comme un entrepreneur tenace, un rêveur lucide. Que pense-t-il de son mariage ? Séguin lui-même n'est pas un sentimental. Célibataire endurci et un brin timide, il se projette dans le personnage de Champlain et n'y découvre qu'une passion, réussir cet immense projet que son mentor, François Dupont-Gravé, lui a fait découvrir en 1603. Sa jeune épouse, Hélène Boullé, n'a d'autres choix que d'y souscrire.
Avec Maurice K. Séguin, chercheur d'une patience exemplaire, Samuel de Champlain a trouvé chaussure à son pied. Seule la mort pouvait arracher Champlain au défi qu'il s'était donné. C'est également vrai pour son biographe. Séguin est mort la plume à la main. Il a laissé un manuscrit inachevé de plus de 2000 pages : une partie chronologique a donné le présent ouvrage et une partie thématique est accessible gratuitement sur le site du Septentrion.
Le présent récit n'a rien d'une histoire d'amour, mais témoigne plutôt d'une passion que Maurice K. Séguin et René Lévesque cultivaient, secrètement pour le premier et au vu et au su de tout le monde pour le second.
Maurice K. Séguin a été professeur de géologie à l'Université Laval et consultant international. Au moment de son décès en janvier, il laissait un imposant manuscrit consacré à Samuel de Champlain. Pour ses proches et ses amis, la présente publication est avant tout un devoir de mémoire.
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Considéré comme le premier scientifique canadien, Michel Sarrazin (1659-1734) débarque à Québec à l'âge de 26 ans et y exerce le métier de chirurgien, puis de « médecin du Roy ». Il connaîtra une carrière exceptionnelle.
Cette brochure correspond à la conférence que donnera le Dr Louis Dionne à l'occasion de l'événement LES GRANDS D'AUJOURD'HUI RACONTENT au palais Montcalm, le lundi 8 septembre à 19h30, dans le cadre des festivités du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec.
Le fruit de la vente de cet ouvrage sera versé à la Fondation Maison Michel Sarrazin, Fonds Claudette et Louis Dionne dédié à la formation des Infirmières auxiliaires en soins palliatifs de fin de vie.
Chef du service de chirurgie générale de l'Hôtel-Dieu de Québec de 1971 à 1980, le Dr Louis Dionne est l'un des fondateurs de la Maison Michel-Sarrazin, qui accueille gratuitement les personnes cancéreuses en phase terminale. Il a été nommé chevalier de l'Ordre national du Québec en 2000.
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Duplessis ; son milieu, son époque
Xavier Gélinas, Lucia Feretti
- Pu du septentrion
- 3 Septembre 2010
- 9782894486252
Le 7 septembre 1959, Maurice Duplessis, député de Trois-Rivières et premier ministre du Québec, mourait dans l'exercice de ses fonctions. Son règne à la tête de l'Union nationale laissera un goût amer à plusieurs, marquant la mémoire collective du sceau de la Grande Noirceur. Cinquante ans plus tard, des chercheurs de plusieurs disciplines, de diverses sensibilités et de toutes les générations ont voulu poser un regard neuf sur l'homme politique qu'il a été, sa contribution à l'évolution du Québec et le souvenir qu'il a laissé.
Identité nationale, représentations, fédéralisme, administration publique, développement régional, droits et libertés, moeurs politiques... autant de thèmes et de controverses qui ont marqué les années Duplessis et demeurent d'actualité dans le Québec d'aujourd'hui.
Ont collaboré à cet ouvrage : Éric Bédard, Gaston Bernier, Mathieu Bock-Côté, Frédéric Boily, Roch Bolduc, Ivan Carel, Suzanne Clavette, Charles-Philippe Courtois, Gaston Deschênes, Lucia Ferretti, Xavier Gélinas, Dominique Labbé, Pierre Louis Lapointe, Frédéric Lemieux, Yves Lever, Denis Monière, Louis O'Neill, Pierre Pagé, Jean-Charles Panneton, Martin Pâquet, Sébastien Parent, Martin Pelletier, Jean-Claude Racine, Maélie Richard, Marc-André Robert, François Rocher, Jocelyn Saint-Pierre, Michel Sarra-Bournet, Stéphane Savard, Jean-Noël Tremblay, Alexandre Turgeon et Denis Vaugeois.
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Tavibois, 1951-2009 ; l'héritage d'Albert Tessier aux filles de Jésus
René Hardy
- Pu du septentrion
- 7 Août 2010
- 9782894486214
Tavibois, ce nom étrange sonne encore comme une énigme en Mauricie malgré plus d'un demi siècle d'existence. Né de l'imagination d'Albert Tessier, le nom unit le T de son patronyme à AVI d'Avila Denoncourt et à BOIS de Paul Boivin, les trois amis qui se sont associés dans la fondation de ce domaine à Hérouxville, en 1951.
Ne serait-ce qu'en raison de l'attention médiatique qu'il a suscitée au fil des ans, Tavibois méritait de soulever la curiosité de l'historien. La notoriété des trois fondateurs, les marques personnelles qu'ils y ont laissées, celles des personnalités qui y ont séjourné, dont Jordi Bonet, l'aménagement original de ce site naturel, la vocation culturelle qu'Albert Tessier y a imprimée, puis l'engagement déterminé des Filles de Jésus qui en ont fait un lieu exceptionnel de ressourcement ont convaincu l'auteur de faire partager son intérêt personnel pour Tavibois.
René Hardy, professeur retraité et émérite de l'Université du Québec à Trois-Rivières, a publié plusieurs ouvrages en histoire culturelle et socioéconomique du Québec et de la Mauricie. Il poursuit ses recherches en tant qu'associé au Centre interuniversitaire d'études québécoises.
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Marie Brazeau ; femme en Nouvelle-France
Rémi Tougas
- Pu du septentrion
- 1 Décembre 2007
- 9782894481943
Marie Brazeau arrive en Nouvelle-France dans le dernier quart du XVIIe siècle. Établie à Montréal en 1681, elle combattra toute sa vie pour survivre et faire sa place dans cette ville-frontière. S´appuyant sur des documents d´archives de l'époque, l'Auteur raconte la vie mouvementée de Marie Brazeau à travers ses mariages, ses aventures galantes, ses problèmes familiaux et ses nombreux démêlés en justice. Il fait revivre cette dynamique et pétillante cabaretière dans le petit monde qui l´entoure, le quartier de la chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours à Montréal.Ce récit historique, qui s'apparente à un roman, permet de saisir en direct les moments forts de la vie quotidienne de cette femme exceptionnelle qui s´éteint septuagénaire à Montréal en 1735.
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Depute-paysan et fermiere de flandre en 1789. la correspondance des lepoutre
Jp Jessenne, E Lemay
- Pu du septentrion
- 23 Juin 1998
- 9782905637215
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Michel Sarrazin ; un médecin du roi en Nouvelle-France
Jean-Richard Gauthier
- Pu du septentrion
- 1 Septembre 2007
- 9782894484982
En 1686, Michel Sarrazin, simple chirurgien de navire, s'embarque pour la Nouvelle-France. Un parcours hors du commun et une carrière exceptionnelle l'attendent.Nommé chirurgien major des troupes, il sera également choisi pour soigner les ursulines et les religieuses de l'Hôtel-Dieu. Après un séjour de trois ans dans la métropole où il étudie la médecine, il revient à Québec avec le titre de médecin du roi, profession qu'il exerce jusqu'à son décès en 1734. Soignant le gouverneur, les membres de l'élite comme les petites gens, il va même jusqu'à amputer du sein droit Marie Barbier, soeur de la Congrégation de Notre-Dame, « une cure qui n'avoit point encore été vue dans ce pays ».Appréciée et reconnue de ses contemporains, la pratique médicale de Sarrazin met en lumière les nouveaux courants médicaux de l'époque qui donneront naissance à la médecine moderne. En orientant sa pratique vers la chirurgie, considérée par la plupart des médecins comme un « vil métier », il fait partie de cette minorité qui décide de rompre avec les théories héritées de l'Antiquité.Parallèlement à sa carrière médicale, Sarrazin accumule les titres et les fonctions. Il sera botaniste pour le Jardin des Plantes et membre de la prestigieuse Académie des sciences à Paris. Puis en 1707, sa nomination au Conseil supérieur de la Nouvelle-France l'introduit dans l'élite coloniale, à laquelle il se liera davantage en épousant la fille d'un important marchand de Québec. Au-delà de la simple biographie, Jean-Richard Gauthier plonge dans le monde médical des XVIIe-XVIIIe siècles, sur les traces d'un médecin européen appelé à pratiquer dans un contexte colonial.Originaire de Chicoutimi, Jean-Richard Gauthier a obtenu un diplôme de maîtrise en histoire de l'Université de Montréal en 2001. Au cours de ses études, il a participé au 68e Congrès de l'Association francophone pour le savoir (Acfas) et a été auxiliaire de recherche. En France depuis 2002, il travaille actuellement au Centre culturel canadien à Paris.
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Le chien d'or ; Nicolas Jacquin Philibert 1702-1748
Marie-Françoise Michel, Jean-François Michel
- Pu du septentrion
- 16 Juin 2010
- 9782894486122
En 1748, Nicolas Jacquin Philibert, négociant de Québec, est assassiné. À la suite d'une dispute, il aurait reçu un coup d'épée de Pierre Legardeur de Repentigny, qui contestait les frais de logement. La société rassemblée autour de l'intendant Bigot ne serait pas étrangère à ce meurtre. Legardeur de Repentigny s'enfuit au fort Saint-Frédéric. Inconsolable, la veuve de Philibert, Marie-Anne, aurait fait graver sur le fronton du porche de sa maison, une plaque représentant le bas-relief d'un chien couché et rongeant un os, accompagné d'une inscription, à la mémoire de son mari. Elle aurait souhaité par ce geste que ses fils se vengent de la mort de leur père. Récit épique de la fin de la Nouvelle-France, voici la légende telle qu'elle est décrite dans le roman à succès de William Kirby publié en 1877, The Chien d'or/The Golden Dog: a legend of Quebec.
Marie-Françoise et Jean-François Michel ont voulu faire la part des choses entre la légende et la réalité. Appuyé sur les recherches d'érudits québécois du xxe siècle et sur des recherches personnelles menées intensivement à Épinal, à Paris, à Montréal et à Québec, ils sortent définitivement le Chien de sa légende. Les auteurs ont rendu à Nicolas Jacquin Philibert son identité et ses racines lorraines, l'ont resitué dans ses réseaux familiaux et surtout dans son espace économique et social.
La légende était belle et larmoyante, la réalité est forte et passionnante. Tant sur l'irrésistible ascension que sur le meurtre de 1748 des énigmes demeurent, mais l'essentiel du voile est levé : le Lorrain de Québec, l'ambitieux marchand à qui tout semblait réussir, revit dans ce livre «en chair et en os».
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Isabelle de portugal duchesse de bourgogne
Somme
- Pu du septentrion
- Histoire Et Civilisations
- 23 Avril 1998
- 9782859395490
En 1430, la fille du roi de portugal épouse le puissant duc de bourgogne philippe le bon. jusqu'à sa mort en 1471, isabelle de portugal exerça le pouvoir dans des domaines très variés, et occupe à ce titre une place singulière dans l'histoire des princesses du xve siècle. ce livre est la première biographie consacrée à cette femme d'exception. exploitant d'abondantes sources d'archives, l'auteur présente l'influence de la duchesse sur son entourage familial et sur son hôtel, groupe important de serviteurs d'origine sociale diverse. l'ouvrage révèle que, sans rien négliger des ses devoirs d'épouse et de mère, isabelle de portugal sut gouverner en l'absence de son mari, diriger les finances, négocier des traités et soutenir la réforme des ordres religieux.