Nouveau Monde
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Avec Attila et Tamerlan, Gengis Khan fait partie de ces conquérants qui ont le plus durablement marqué l'histoire des territoires eurasiatiques. Les récits des chroniqueurs occidentaux, des annalistes chinois ou persans ont popularisé leurs figures. Comme le dit l'historien, leur arrivée, leurs mobiles, leur disparition semblent inexplicables, si bien que l'histoire positive n'est pas loin de faire sien le jugement des anciens auteurs qui voyaient en eux les fléaux de Dieu envoyés pour le châtiment des vieilles civilisations.
Pour les scribes persans du XIIIe siècle qui ont les premiers raconté son histoire, Gengis Khan était le conquérant du monde, une figure déjà légendaire déployant son emprise sur toute la surface de la terre. A son actif, de mémorables victoires, contre le royaume des Xixia à Keyimen (1209), contre les Djurtchet à Fuzhou (1211), à Xinjiang (1212) et à Yizhou (1213), et contre les Khorezmiens dans l'Indus (1221). Une vie de conquête, pour bâtir l'Empire mongol, le plus grand de l'Histoire, s'étendant de la mer Caspienne à la mer Jaune.
Cette histoire n'est pas seulement une histoire de conquête. Si elle dresse le tableau d'une impressionnante géopolitique impériale, elle est aussi un portrait vivant et érudit du conquérant implacable ; René Grousset revient sa psychologie, ses tours de pensée, les aspects plus personnels de son existence, sa famille, ses conseillers proches.
René Grousset (1885-1952), ancien membre de l'Académie française, était un historien spécialiste de l'Asie. Il fut professeur à l'École des langues orientales, à l'École libre de Sciences politiques ainsi qu'à l'École du Louvre. Plusieurs de ses ouvrages sont devenus des classiques : L'empire du Levant (rééd. Payot 1992), Bilan de l'Histoire (rééd. Desclée de Brouwer, 2016), L'épopée des croisades (rééd. Perrin / Tempus, 2017). -
Voleurs de grand chemin, génies de l'évasion et experts dans l'art d'horripiler les forces de police, Cartouche et Mandrin ont défrayé la chronique du début du XVIIIe siècle. Faux-monnayeurs, pilleurs, trafiquants, ils attirèrent dans leur sillage des milliers de malfaiteurs. Cartouche fut le premier à endosser le costume du héros populaire. Sous la régence de Philippe d'Orléans, après la mort de Louis XIV, il s'attaquait aux profiteurs et spéculateurs grouillant dans le royaume. Aucune diligence ne résistait aux cartouchiens ; les hôtels particuliers et bijouteries des beaux quartiers de Paris étaient pris d'assaut. Cette nouvelle terreur urbaine ridiculisait les possédants et le peuple était aux anges. Plus tard, le renard Mandrin, d'un sang froid à tout épreuve, prit la relève. Lui et ses comparses mirent en place un gigantesque réseau de contrebande. Ils volaient puis revendaient tabac, coton, horloges. Par-dessus tout, Mandrin fut la terreur des fermiers généraux. Comme Cartouche, il fut supplicié en place publique. Et jusqu'à son dernier souffle, il revendiqua son combat contre le pouvoir royal. Fidèle à son tempérament anticonformiste, Fernand Fleuret s'est réapproprié les livres de colportage qui ont nourri la légende des deux grands bandits pour restituer à travers ces Vies leur destin hors du commun dans la France du XVIIIe siècle.
Fernand Fleuret (1883-1945) est un écrivain et poète français. -
Espionnes : histoires d'agents secrètes de la DGSE, de la CIA, du MI5, du KGB, du Mossad et de la Stasi
Wilhelm Dietl
- Nouveau monde
- Chronos
- 15 Février 2023
- 9782380943719
Quand on parle des femmes agents secrets, les noms de Mata Hari ou de Christine Keeler viennent à l'esprit. Pourtant ces dernières n'ont pas été de vraies espionnes : elles ont seulement servi d'appât sexuel dans de grandes affaires d'espionnage. La réalité des « agents secrètes » est tout autre. Dominique Prieur de la DGSE, Stella Rimington, la chef du MI5 britannique, ou Marita Lorenz, l'espionne de Fidel Castro, ont toutes mené des carrières plus discrètes, mais aussi plus passionnantes.
Durant des années, Wilhelm Dietl, l'un des experts allemands du renseignement, a rencontré d'anciennes espionnes, parfois encore actives, et leur a demandé de raconter leur vie. Ces différents témoignages convergent sur un point : que ce soit par instinct, par ruse ou par connaissance du terrain, les nouvelles Jane Bond remportent souvent plus de succès que leurs collègues masculins.
L'auteur nous ouvre les portes du monde caché de ces femmes travaillant au sein de la DGSE, de la CIA, du MI5, du KGB, du Mossad ou de la Stasi. Il nous révèle leurs discrètes victoires mais aussi leurs échecs, leurs histoires d'amour teintées d'amertume et les odieuses trahisons dont elles sont parfois victimes. Le voile de mystère qui flottait sur ces mythes féminins est désormais levé.
Journaliste réputé, Wilhelm Dietl a travaillé dans les plus grands hebdomadaires allemands : Stern, Der Spiegel et Focus. Il a aussi occupé des fonctions importantes au sein de l'Institut d'Essen pour la recherche sur le terrorisme et la politique sécuritaire. -
C'est l'affaire Clearstream, un des plus grands scandales politico-financiers de ces dernières décennies, qui releva, au début des années 2000, le nom de Philippe Rondot aux Français. Il y apparaît alors comme un de ses protagonistes clés et le public ignore tout de sa carrière exceptionnelle. Cette biographie inédite retrace le parcours de ce maître espion.
Pendant 40 ans, Philippe Rondot a été de tous les coups. Sans relâche, il a traqué le terroriste Carlos et les criminels de guerre d'ex-Yougoslavie. Il a négocié avec Abou-Nidal pour faire libérer des otages, il a organisé l'exfiltration du général Aoun bloqué au Liban et celle d'agents de la DSGE arrêtés en Espagne. Par tous les moyens, Rondot a essayé de sauver les moines de Tibhirines, retenus aux mains du GIA... Toute sa vie, l'homme de l'ombre a tâché de faire oublier une malheureuse aventure qui, dans les années 60 à Bucarest, a largement terni sa réputation. Prêt à tout pour redorer son image, il a tenté l'impossible et c'est donc à une autre affaire, et non des moindres, que son nom restera associé.
Etienne Augris livre ici la première biographie du maître espion qu'était Philippe Rondot. En s'appuyant sur des témoignages de premier plan et des documents inédits, il retrace ce parcours unique qui bien souvent s'est mêlé à l'histoire secrète du pays.
Professeur d'histoire-géographie au lycée Jeanne-d'Arc de Nancy, Étienne Augris collabore régulièrement à la revue de culture générale L'Éléphant. -
« Mes lecteurs ont vu comment d'un homme on faisait un esclave ; ils vont voir comment un esclave devint un homme. » Né dans une plantation du Maryland en 1818, Frederick Augustus Washington Bailey est esclave de père blanc. En 1825, il est envoyé comme manoeuvre à Baltimore, puis loué à un negro breaker (casseur d'esclaves) en 1834. À 20 ans, il s'évade, déguisé en marin, et se réfugie dans le Massachusetts où il prend le nom de Douglass et participe à des meetings abolitionnistes.
En 1845, il publie ses Mémoires dans lesquelles il dissèque le système esclavagiste. Celui qui avait appris seul à lire et à écrire - persuadé que l'éducation était la clé de la liberté - relate sa vie d'esclave et son émancipation, physique et intellectuelle. Douglass sait que la libération passe par la sortie de l'ignorance.
Il se convertit rapidement en une des grandes figures abolitionnistes des États-Unis et en père du Mouvement de libération des Noirs. Comme Twelve Years a Slave de Solomon Northup quelques années plus tard, ses Mémoires deviennent un des grands textes classiques sur la condition des esclaves racontée par eux-mêmes et une référence de la littérature antiesclavagiste.
En 1852, il déclarera : « Nulle part au monde il n'y a une nation qui soit coupable de crimes aussi sanglants et aussi ignobles que ceux que commettent en ce jour et à cette heure les citoyens des États-Unis. » Frederick Douglass (1818-1895) Orateur éloquent, abolitionniste, Frederick Douglass écrit son autobiographie en 1845. La notoriété de son récit met en péril sa liberté illégale dans les États non esclavagistes du Nord. Il se réfugie en Europe où il obtient son affranchissement officiel.
Conférencier populaire à partir de 1866, il occupe diverses fonctions administratives dans le gouvernement entre 1871 et 1895.
Frederick Douglass croyait fermement à l'égalité de tous, incluant les descendants d'africains, les femmes, les immigrants, et évidemment tous les autres américains d'ascendance européenne.
Préface de Marie-Jeanne Rossignol, Professeure d'études américaines - Université Paris Diderot. Laboratoire de recherches sur les cultures anglophones) -
L'assassinat de John F. Kennedy : histoire d'un mystère d'Etat
Thierry Lentz
- Nouveau monde
- Chronos
- 16 Mai 2019
- 9782369427339
Près d'un demi-siècle a passé depuis l'assassinat de John F. Kennedy, le 22 novembre 1963. Pourtant, tout n'a pas été dit sur le meurtre du 35e président des États-Unis. Il y a toujours des informations complémentaires, de vraies et de fausses révélations, des déclarations d'officiels américains, des aveux de témoins ou d'acteurs du drame qui deviennent bavards au soir de leur vie.
Des organes officiels et des officines obscures, parfois aidés par la presse, ont longtemps soutenu une version très contestable des faits, refusant que les enquêtes soient rouvertes, persécutant ceux qui n'étaient pas de leur avis et traitant avec mépris le travail du House Select Committee on Assassinations (HSCA), qui a conclu en 1979 que le président avait été victime d'une conspiration.
Le film d'Oliver Stone a relancé le débat et attisé la curiosité du public. Beaucoup se demandent si les faits relatés dans cette production hollywoodienne sont authentiques. Ce livre a donc pour objectif de répondre à de nombreuses questions : combien y a-t-il eu de balles tirées pour combien de tueurs ? Oswald était-il un bouc émissaire et pourquoi l'a-t-on fait taire ? Qui avait un intérêt à voir mourir Kennedy ? Faut-il y voir l'action de la mafia ou des services secrets ? Sa mort a-t-elle eu un impact sur la politique américaine ? -
Les insoumises ; 18 portraits de femmes exceptionnelles, de l'Antiquité à nos jours
Jean Haechler
- Nouveau monde
- Chronos
- 29 Mars 2018
- 9782369426738
Connaissez-vous Hypathia, mathématicienne et philosophe du IVe siècle ? Hélène Metzger, dont les travaux ont révolutionné le monde de la science ? Mary Read, la flibustière ? Avez-vous entendu parler de Victoria Woodhull qui osa se présenter aux élections présidentielles américaines, alors que les femmes n'avaient pas le droit de vote ?
Elles sont grecques, italiennes, françaises, anglaises, américaines ou allemandes, nées en 370, 1680 ou 1903, elles sont impératrices, aventurières, femmes de lettres ou politiques, elles ont toutes été pionnières et ont en commun une volonté et une détermination étonnantes.
Voici le parcours de 18 femmes d'exception, 18 vies surprenantes, de l'Antiquité à nos jours. Ces portraits, plus fascinants les uns que les autres, montrent qu'être femme dans une société souvent misogyne nécessite une audace et un courage de fer pour choisir son mode de vie... ou bien simplement le droit d'exister.
Jean Haechler est historien spécialiste du XVIIIe siècle. Il a publié de nombreux ouvrages, dont Le Règne des femmes (Grasset, 2001) et Promenades dans le XVIIIe siècle (Nil, 2003). -
Scipion l'Africain : le vainqueur d'Hannibal qui sauva Rome
Luc Mary
- Nouveau monde
- 4 Mai 2022
- 9782380942712
Adulé par ses soldats, respecté par ses adversaires et honoré par Rome, Scipion dit « l'Africain » (- 236 - 183) reste, pour la postérité, celui qui a sauvé la République après avoir anéanti les phalanges carthaginoises d'Hannibal lors de la bataille de Zama.
Fils d'un général ayant succombé en Espagne devant l'envahisseur punique, Scipion est un pur produit de la République romaine et un César avant la lettre. Parvenu sur la plus haute marche du podium romain à l'âge de 25 ans sans avoir été consul ni même préteur, il est l'un des généraux les plus talentueux de l'Antiquité. Sa victoire sur Hannibal l'a porté au zénith de sa gloire. En 202 avant notre ère, Scipion devient en effet le grand vainqueur de la Seconde Guerre Punique, un conflit long de plus de seize ans ayant opposé Rome à la cité marchande de Carthage. Stratège doué d'un vrai sens politique, il sait user de l'art de la simulation sur les champs de bataille, nouer des alliances et s'assurer la confiance des peuples vaincus. Aux dires de l'historien Polybe, son génie tactique va de pair avec sa magnanimité, comme l'atteste la libération des prisonniers puniques à l'issue de la prise de Carthagène.
Scipion, surnommé l'Africain après Zama, est le premier grand général à avoir marqué la longue histoire de Rome. Cette biographie, la première depuis quatre-vingts ans, nous offre un portrait vivant de ce personnage hors pair, le tirant enfin de l'oubli. -
Parmi ces « foutus curés qui ont fait la Révolution », l'abbé Grégoire se révèle comme l'une des personnalités les plus originales de cette période qu'il traversera sans jamais renoncer à sa foi et à son rêve de bonheur pour l'humanité. En un temps où la religion subit les attaques les plus virulentes, le curé lorrain se rallie à l'idéal révolutionnaire et y associe le message évangélique, qu'il conçoit comme expression d'un même programme d'égalité et de fraternité. Il échappera à l'obscurité d'une carrière ecclésiastique provinciale en devenant député aux États généraux de 1789, ralliant rapidement le tiers état, membre de l'Assemblée constituante puis de la Convention, évêque de Loir-et-Cher enfin - huit ans d'exaltation révolutionnaire qui précèdent une longue retraite de trente années. Défenseur des Juifs, anti-esclavagiste, partisan du suffrage universel masculin, il est de tous les combats humanistes visant à abattre les barrières entre « les hommes de toutes les couleurs » et entre les religions. Celui que Napoléon nomme « Tête de fer » devient à la fin de sa vie sénateur et comte d'Empire. Il meurt en 1831, au début de la monarchie de Juillet, sans jamais s'être renié.
Reconnu par la République comme un Juste, l'abbé Grégoire a retrouvé les feux de l'actualité en 1989 avec l'entrée de ses cendres au Panthéon et demeure le porteur d'un idéal de fraternité toujours actuel. -
Françoise d'Aubigné (1635-1719), marquise de Maintenon, est un des personnages les plus contestés de l'histoire de la monarchie française. Certains auteurs en ont tracé une image presque idyllique, d'autres, en particulier Saint-Simon, l'ont volontiers noircie. L'auteur, lui, aborde le sujet avec Lucidité, s'appuyant sur une correspondance foisonnante récemment mise à disposition. Gouvernante des enfants naturels de Louis XIV, celle qui devint secrètement son épouse après La mort de la reine eut sur le roi une empreinte dont il est aujourd'hui difficile de discerner l'ampleur. Femme ambitieuse et influente, son statut ambigu - simple mondaine en public, reine en privé - Lui donna une place toute particulière. Traitant Le sujet avec le plus de justesse possible, cet ouvrage offre au lecteur un éclairage nouveau sur cette héroïne de son temps.
Conservateur général du patrimoine, Georges Poisson est historien. Spécialiste, entre autres, de la Cour des XVIe et XVIIIe siècles, il est l'auteur d'une cinquantaine d'ouvrages dont Choderlos de Laclos ou l'obstination (Grasset, 2004), plusieurs fois primé. Il a également publié les souvenirs de La princesse de Metternich (Le Livre de poche, 2010) et Le Retour des cendres de l'Aiglon. (Nouveau Monde éditions, 2006). -
Best-sellers dans le monde entier, adaptés régulièrement au petit et grand écran, les livres d'Agatha Christie jouissent aujourd'hui d'un succès inaltérable.
Pour beaucoup d'écrivains, la romancière anglaise reste une référence incontournable de la littérature policière. Elle est la «reine des indices et des fausses pistes» (Elizabeth George), elle marque «le commencement et la fin du roman policier» (Ian Rankin), si bien que «depuis cent ans, nous ne cessons d'écrire de simples variations sur ses oeuvres» (Jean-Christophe Grange).
Qui n'a pas lu un de ses romans ? Avec Hercule Poirot, détective belge à la moustache cirée, ou Miss Marple, vieille fille passionnée par le tricot ? Une enquête où le lecteur doit résoudre des énigmes retorses dans un paisible village anglais ou des manoirs peuplés de hobereaux hautains, le tout dans un univers fait de glycines et de sandwichs aux concombres ?
Les livres d'Agatha Christie sont à l'image de sa vie. Une vie ponctuée de voyages des plaines du Devonshire aux déserts d'Irak, où elle devient assistante archéologue. Une vie marquée par des rencontres et des aventures improbables, et une courte disparition inexpliquée de l'auteur au début de sa carrière.
À travers l'évocation des mémoires d'Agatha Christie et celle des personnages de ses livres, cet ouvrage décrypte l'histoire de la célèbre romancière et lève le voile sur les mystères d'une oeuvre universelle.
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Dans l'ombre de Christophe Colomb ; journal de bord du capitaine Juan de la Cosa
Juan De La Cosa
- Nouveau monde
- Chronos
- 26 Septembre 2019
- 9782369428299
Jean de la Cosa accompagne Christophe Colomb lors de ses trois premiers voyages vers le Nouveau Monde. En 1499, de la Cosa est le chef-pilote pour l'expédition d'Alonso de Ojeda et Amerigo Vespucci, et il est avec eux un des premiers occidentaux à débarquer sur le continent sud-américain, dans le golfe de Paria. Au cours de cette expédition, ils explorent la côte de l'embouchure de l'Essequibo au Cap de la Vela.
Vers 1504-1506 de De la Cosa commande une expédition vers les « îles des perles » et le golfe d'Uraba afin d'y fonder les premières colonies. À la même époque, il visite également la Jamaïque et Haïti. En 1509, il part vers le Nouveau Monde pour la septième et dernière fois.
En Colombie, il est blessé par des flèches empoisonnées et en meurt.
Bien moins connu que les écrits de Christophe Colomb et d'autres contemporains, exempt de toute complaisance, ce Journal de bord est sans doute l'une des sources les plus fiables et les plus passionnantes sur les grandes découvertes de l'époque. -
Ancien officier de marine, Reinhard Heydrich fut distingué par Himmler et mis à la tête du SD, le service de sécurité de la SS. Ayant ainsi autorité sur les services secrets et la Gestapo, il eut entre les mains une puissance qui n'était guère dépassée que par celle de Hitler lui-même. Il fut avec Himmler l'un des concepteurs de la « solution finale de la question juive ». Nommé protecteur de Bohême-Moravie, le « bourreau de Prague » fut abattu en 1942, à trente-huit ans, par des résistants tchèques. Son voeu ultime fut que la destruction des Juifs soit menée à bien.
L'apport essentiel d'Édouard Calic est de dévoiler dans cet ouvrage le rôle joué dans l'ombre par Heydrich dans toutes les provocations et attentats orchestrés par les nazis : l'incendie du Reichstag, qui permit leur prise de pouvoir, la Nuit des longs couteaux, l'assassinat du roi de Yougoslavie à Marseille, la Nuit de cristal, l'affaire de Gleiwitz, prétexte au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le faux attentat contre Hitler en novembre 1939, etc. Sur tous ces dossiers, Édouard Calic met en lumière ce que fut l'action réelle d'Heydrich.
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Szkolnikoff, le plus grand trafiquant de l'Occupation
Pierre Abramovici
- Nouveau monde
- Chronos
- 23 Juin 2021
- 9782380941586
Le 10 juin 1945, un corps calciné est découvert à proximité de Madrid. L'homme est identifié sous le nom de Mendel Szkolnikoff, un Juif d'origine russe, curieusement détenteur d'un passeport allemand. Il s'agit sans doute du plus gros trafiquant de l'Occupation, plus important que le célèbre Joanovici. Arrêté avant-guerre pour diverses escroqueries, il est, depuis 1941, un agent financier des Allemands, notamment de la SS.
Mais l'affaire Szkolnikoff, c'est surtout le plus grand séquestre de la Libération : 2 milliards de francs de l'époque accompagnés de 2 autres milliards d'amende. Car Szkolnikoff a bâti en très peu de temps, pour le compte de l'occupant, un immense empire immobilier et hôtelier : il détient des rues entières de l'Ouest parisien et des dizaines de « palaces », essentiellement sur la Côte d'Azur. Tous ces biens étant mis sous séquestre à la Libération, l'affaire Szkolnikoff se prolonge jusqu'à nos jours. Cet ouvrage révèle que les autorités françaises poursuivent en effet les descendants de l'affairiste au nom d'une condamnation prononcée après sa mort, ce qui est illégal ! L'hôtel Martinez à Cannes, dont les procédures sont encore en cours, soixante-dix ans après les faits, est au coeur de ce rocambolesque dossier qui n'a pas livré tous ses secrets.
Pour qui Szkolnikoff travaillait-il vraiment et d'où tirait-il ses protections ? De Himmler, de Goering l'affairiste, ou de plusieurs dignitaires nazis à la fois ? Quelles sommes, apparemment énormes, a-t-il mis à l'abri dans les banques monégasques, espagnoles ou suisses avant de mourir, et que sont-elles devenues ? D'où venait le mystérieux commando qui a capturé et tué Szkolnikoff en Espagne en 1945, après l'avoir délesté des 600 millions de francs en bijoux qu'il emportait dans sa fuite ? Szkolnikoff est-il même mort en 1945 ?
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En 1412, Jeanne d'Arc naît à Domrémy dans une famille de paysans aisés. A l'adolescence, des voix l'exhortent à libérer la France du joug anglais. Elle est présentée au roi Charles VII, qu'elle convainc de sa mission divine. Son triomphe est sans égal. En quelques mois à peine, elle délivre Orléans des troupes ennemies et le roi est sacré à Reims. Mais le succès est de courte durée : l'héroïne est controversée, jugée pour hérésie et condamnée au bûcher à l'âge de 19 ans. Son élan, à la fois politique et religieux, en a fait une chef de guerre et une sainte de l'Eglise catholique. Dans cette biographie enrichie de nombreuses références d'époque, c'est toute la personnalité de Jeanne d'Arc que l'on perçoit, des mystères de sa vie intime à ses exploits militaires. C'est le surgissement de l'impossible par une Pucelle devenue figure majeure de l'histoire de France.
Olivier Hanne est professeur agrégé, docteur en histoire et chercheur associé à l'université d'Aix-Marseille. Spécialiste des sources de Jeanne d'Arc et du Moyen Age, il a publié plusieurs livres sur le sujet. -
Hitler est-il devenu la créature incontrôlée de sociétés secrètes ? Ce livre dévoile un aspect fondamental de sa personnalité : sa fascination pour l'occulte et le paranormal. Jeune artiste à Vienne, il est membre de l'ordre du Nouveau Temple qui prêche la violence, la haine de l'Eglise et des Juifs. Après la guerre de 14-18, ancien combattant, il rencontre Dietrich Eckart qui deviendra son mentor et un théoricien du national-socialisme. Il découvre La mystérieuse Société de Thulé, païenne et raciste, qui prône un régime autoritaire et prétend pouvoir dominer le monde par la connaissance des grands secrets de l'histoire. Poussé par son cercle d'illuminés, nourri de magie et d'astrologie, Hitler devient une figure publique à travers le parti nazi. Entouré de mages, galvanisé par Les drogues qu'il ne cesse de s'administrer, il électrise les foules allemandes et échappe peu à peu à ceux qui l'ont conduit au sommet de l'Etat. Une fois au pouvoir, il se débarrasse de ses anciens maîtres, interdisant même les sociétés secrètes en 1937. Toutefois, il continue à consulter des astrologues réputés dont les prévisions influencent largement ses décisions.
Philippe Valode a publié une quarantaine de livres d'histoire parmi lesquels Les Enigmes des grandes civilisations (First, 2006), Cinq siècles d'Inquisition (Trajectoire, 2007) et Les Présidents des Etats-Unis (L'Archipel, 2008). Il est également ancien directeur des publications de la revue Actualité de l'histoire et a dirigé une maison d'édition spécialisée dans l'ésotérisme. -
« Reprendre des fers que j'avais brisés au prix de tant d'efforts, cette idée me poursuivait sans cesse : mon secret, je ne le possédais pas seul, il y avait des forçats par le monde, si je les fuyais, je les voyais prêts à me livrer : mon repos, mon existence étaient menacés partout, et toujours. Un coup d'oeil, le nom d'un commissaire, l'apparition d'un gendarme, la lecture d'un arrêt, tout devait exciter et entretenir mes alarmes. [...] J'étais hors de la société, et pourtant je ne demandais qu'à lui donner des garanties ; je lui en avais donné, j'en atteste ma conduite invariable à la suite de chacune de mes évasions, mes habitudes d'ordre, et ma fidélité scrupuleuse à remplir tous mes engagements. » Fils de boulanger né à Arras en 1775, Eugène-François Vidocq mena une vie formidablement romanesque : soldat avant d'embrasser la carrière de voleur, bagnard à Brest et à Toulon, évadé célèbre, as du déguisement, il devient indic à 34 ans, puis s'illustre comme chef de la « sûreté » à la préfecture de police de Paris. Retraité, il fonde la toute première agence de détectives privés. Plaidoyer pro domo contre ses détracteurs, ses Mémoires-fleuve en font aussi un moraliste engagé, conteur malicieux des voleurs et des dupes et observateur critique des iniquités de son temps.
Présentation de Michel Roucaud.
« Élevé au niveau du mythe littéraire, moins pour la publication de ses Mémoires que pour les personnages de Vautrin et de Valjean qu'il aurait inspirés à Balzac et à Hugo, Vidocq appartient surtout à l'histoire de la police. » Jean Tulard -
« Pour un ecclésiastique de la fin du XIXe siècle [...] passant une bonne part de son temps dans des établissements d'enseignement catholique, c'était une idée fort étrange que d'écrire un livre sur le sulfureux sire de Tiffauges et de Machecoul, coupable, lui, d'avoir versé le sang de tant de jeunes victimes dans les années 1430... » Jacques Chiffoleau En 1885, le prêtre Eugène Bossard publie une étonnante biographie historique de Gilles de Rais (1404-1440), sire de Tiffauges et de Machecoul, rédigée à partir de documents d'époque et qui reste aujourd'hui une référence. Seigneur de Bretagne et féroce adversaire des Anglais aux côtés de Jeanne d'Arc, Gilles de Rais est surtout connu sous le nom de « Barbe-Bleue ». Par les horreurs qu'il perpétra, il deviendra la figure fantasmatique du criminel sexuel et du monstre sadique. L'ambitieux travail de l'abbé Bossard raviva la mémoire du sire de Rais et, de Huysmans à Bataille, devint une formidable source d'inspiration littéraire. »
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« Ce dernier travail conjuguait histoire, éco¬nomie et politique : l'opportunité du troisième centenaire de la mort de Richelieu et le thème général, cher à Hauser, de la naissance du capitalisme s'y trouvèrent associés pour donner lieu à ce qui est son ouvrage le moins commenté, bien que toujours cité, car jamais remplacé. [...] Depuis lors, les historiens modernistes n'ont jamais cessé de se tenir sur les larges épaules de ce géant et, parmi eux, ceux de Richelieu de le considérer comme une référence. » Françoise Hildesheimer Grand classique et oeuvre majeure de l'historien français Henri Hauser, cet ouvrage dresse le portrait, au prisme de l'argent, de l'énigmatique Richelieu. Dès son arrivée aux affaires, le cardinal conçoit une politique navale, ouvre des comptoirs français, débusque de nouvelles ressources et dégage des horizons commerciaux. À partir de 1635, les dépenses d'État augmentent considérablement, avec des conséquences fiscales, politiques, institutionnelles et sociales. Enjeu essentiel du pouvoir, les finances et la stratégie nationale de Richelieu serviront les intérêts de Louis XIII. Précurseur des historiens Marc Bloch ou Fernand Braudel, Henri Hauser livre ici un véritable modèle d'histoire économique aux origines du capitalisme. »
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S'il ne fait plus aucun doute que le régime de Vichy était demandeur d'une collaboration avec l'occupant, l'implication personnelle de Hitler dans cette relation a été largement occultée par les historiens. Or, comme le prouvent ses Propos, il était obsédé par cette France vaincue rapidement. Une conquête encombrante mais dont il avait un besoin vital pour nourrir l'effort de guerre allemand : il s'agissait de la contrôler avec peu de personnel, de la mettre au travail et de la piller, en tendant la corde à l'extrême sans la casser.
Biographe de Hitler, François Delpla se concentre ici sur la relation particulière entre les deux hommes, détaillant le rôle paradoxal du Führer dans le maintien de Pétain, contre vents et marées, le maréchal s'étant mué en professeur de résignation.
La correspondance de Hitler avec le maréchal, les comptes rendus de ses rencontres avec lui, Laval et Darlan, les directives données à Abetz et à d'autres intermédiaires sont passés au crible à partir de sources en grande partie nouvelles. L'auteur les inscrit dans une perspective de longue durée en considérant la place de la France dans le projet nazi et les moyens mis en oeuvre dès 1933 pour la soumettre définitivement. Quant à Pétain, plus soucieux d'honneur et d'intérêt national qu'on ne le dit souvent, il se débat avec impuissance dans les pièges et les ruses d'un homme à tous égards plus fort que lui.
Une vision scientifique renouvelée non seulement de la France des « années noires », mais de Hitler et du IIIe Reich.
Ancien élève de l'École normale supérieure, docteur en histoire et habilité à diriger des recherches, François Delpla étudie depuis trente ans le Troisième Reich et la Seconde Guerre mondiale. Il a publié une biographie de Hitler (Grasset, 1999) et la première édition scientifique de ses Propos intimes et politiques (Nouveau Monde éditions, 2018). -
Réalisateur encensé (La 317e Section, La Section Anderson, Le Crabe-Tambour, Dien Bien Phu...), Pierre Schoendoerffer fut aussi un écrivain reconnu (L'Adieu au roi, Là-haut...). Toute son oeuvre cinématographique et littéraire a consisté en une exploration de l'Histoire - de la guerre en particulier. L'historienne Sophie Delaporte nous la fait (re)découvrir à travers cette « biographie guerrière », pour reprendre les termes de Stéphane Audoin-Rouzeau qui en signe la préface.
La bataille de Dien Bien Phu, à laquelle Schoendoerffer a participé en tant que cameraman pour le Service cinématographique des armées, a été à la fois l'événement matriciel de sa vie et le point de départ de sa carrière. La reddition, la longue marche vers les camps vietminh, la perte de son ami et photographe Jean Péraud, sa captivité l'ont marqué à jamais... Dès lors, Schoendoerffer n'a eu de cesse de montrer de quelle manière les combattants avaient fait la guerre en Indochine, qui ils étaient et les valeurs forgées dans l'épreuve. Tout son travail évoque aussi la vie après la guerre, lorsque les hommes sont confrontés à la déchéance physique et sociale, et à leurs souvenirs, souvent hantés par la mort.
Sophie Delaporte nous entraîne dans l'ombre de Schoendoerffer, au plus près de son sujet, la guerre, et de lui-même, à travers ses films et ses romans Un décryptage unique qui permet de mieux comprendre l'oeuvre d'un des plus grands réalisateurs français.
Sophie Delaporte est historienne, maître de conférences à l'université de Picardie Jules Verne, spécialiste de l'histoire du corps, des traumatismes et de ses représentations du XIXe au XXIe siècle. Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages dont Visages de guerres, les gueules cassées, de la guerre de Sécession à nos jours (Belin, 2017). -
Martin Bormann, l'homme de confiance d'Hitler
François Delpla
- Nouveau monde
- 21 Octobre 2020
- 9782380941234
Martin Bormann est la seule figure majeure du nazisme a n'avoir fait l'objet d'aucune biographie depuis quarante ans. Les rares écrits sur lui se cantonnent à un propos moraliste : Bormann le pire des nazis, plus cruel que Hitler dont il aurait été le « mauvais génie ».L'auteur utilise de nombreuses archives, en historien, en établissant des faits et en laissant le lecteur tirer ses propres conclusions. Il démontre que Hitler était bel et bien son propre maître en politique. Bormann est son instrument docile. Son ascension, à partir d'une embauche comme secrétaire-dactylographe au siège du Parti nazi à l'âge de 29 ans, tient non pas à l'arrivisme que tous lui prêtent mais à sa foi nazie et à sa capacité de la mettre au service de deux dirigeants successifs, Rudolf Hess, puis Hitler lui-même.Chemin faisant, Bormann est devenu l'intime du dictateur en gérant ses finances et ses domaines. Donc au courant de beaucoup d'aspects du IIIe Reich restés obscurs, et que cette biographie propose d'éclairer.Sa réputation de « mauvais génie » n'est cependant pas sans fondement. Il est ce qu'on appelle en politique un « fusible », un collaborateur qui concentre le blâme pour les reproches suscités, à tort ou à raison, par les décisions du chef. Sauf que ce fusible ne fond jamais ! La carrière de Bormann culmine avec un titre de « secrétaire du Führer » obtenu en 1943.
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Banquière des années folles (La) : Marthe Hanau
Dominique Desanti
- Nouveau monde
- Chronos
- 16 Mai 2019
- 9782369427858
« Banquière »... Dominique Desanti a inventé ce féminin pour Marthe Hanau, garçonne, pionnière de la Finance, grande amoureuse des hommes, des femmes, du luxe, des voyages, du cinéma... tout ce qui flambait en 1925 et qui paraît courant de nos jours. Marthe la Banquière offre des dividendes époustouflants. On l'adore, les ministres vont à ses réceptions. Son journal, La Gazette du franc, réunit des signatures illustres.
Mais le système s'écroule fin 1928, éclaboussant les milieux politiques et ruinant des milliers de petits épargnants. L'establishment fait alors tomber la marginale qu'il porta lui-même aux nues. Le scandale, la calomnie, le désaveu mènent Marthe Hanau en prison où elle se défend d'escroquerie jusqu'à la mort.
Ce roman biographique explore la lutte de cette personnalité hors du commun contre l'Histoire, faisant revivre ce personnage à la croisée des époques, parcouru par les courants contradictoires de son temps.
Dominique Desanti (1914-2011) se destinait à l'université quand la Résistance l'a fait bifurquer vers le grand reportage engagé. Elle a enseigné à l'université de Californie et a dirigé un séminaire à Paris VII. En 1956, elle rompt avec son engagement communiste et retourne à l'histoire, à la fiction et aux essais. Elle publie de nombreux ouvrages consacrés aux femmes, dont son dernier Les sorcières sont des miroirs en 2005. -
Mes missions secrètes ; mémoires du plus audacieux des commandos d'Hitler
Otto Skorzeny
- Nouveau monde
- Chronos
- 17 Mai 2018
- 9782369427148
Surnommé par ses biographes « l'homme le plus dangereux d'Europe », Otto Skorzeny fut un des hommes de main favoris d'Hitler et l'officier commando allemand le plus médaillé de la Seconde Guerre mondiale, pour ses actions d'éclat audacieuses. À son actif, le rapt de Mussolini détenu par les insurgés royalistes en 1943, ou encore son coup de main contre le régent hongrois Horthy qui s'apprêtait en 1944 à signer une paix séparée avec Staline. Il s'illustre également lors de la bataille des Ardennes avec un commando déguisé en soldats américains qui s'infiltre dans les rangs alliés et vole des tanks Sherman : la rumeur se répand d'un projet d'assassinat contre Eisenhower obligeant ce dernier à rester confiné dans ses quartiers pendant des semaines.
Jouissant d'un grand prestige auprès des officiers alliés, il est rapidement libéré après la guerre, sans doute parce qu'il accepte de coopérer avec la CIA. Il s'installe en Espagne où on lui prête de nombreuses activités : aide à l'évasion d'anciens nazis en Amérique du Sud, trafics en tous genres.
Autre fait d'armes, non des moins stupéfiants, Skorzeny accepta en 1963 de se mettre au service du Mossad et de tuer des scientifiques allemands travaillant pour l'Égypte à un projet de missiles contre l'État hébreu.
Indisponibles depuis plusieurs décennies, voici enfin réédités les Mémoires de guerre de ce personnage hors norme.