Gallimard
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Une femme à Berlin (journal 20 avril-22 juin 1945)
Anonyme
- Gallimard
- Ecoutez Lire
- 3 Septembre 2009
- 9782070123964
La jeune Berlinoise qui a rédigé ce journal, du 20 avril 1945 - les Soviétiques sont aux portes - jusqu'au 22 juin, a voulu rester anonyme, lors de la première publication du livre en 1954, et après. À la lecture de son témoignage, on comprend pourquoi. Sur un ton d'objectivité presque froide, ou alors sarcastique, toujours précis, parfois poignant, parfois comique, c'est la vie quotidienne dans un immeuble quasi en ruine, habité par des femmes de tout âge et des hommes qui se cachent : une vie misérable, dans la peur, le froid, la saleté et la faim, scandée par les bombardements d'abord, sous une occupation brutale ensuite. S'ajoutent alors les viols, la honte et la banalisation de l'effroi...
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Pourquoi elle ?Pourquoi une biographie de Jacqueline de Ribes ?Je ne m'étais intéressée jusque-là qu'à des vies dont l'art était le coeur battant. Des vies dont l'essentiel fut de peindre, écrire ou sculpter.C'est sa propre vie qui est l'oeuvre de Jacqueline de Ribes. Une vie qu'elle a magnifiée, sublimée, mais qui garde à mes yeux sa part de mystère.Quelle femme et quels secrets se cachent derrière la légende de papier glacé ?Figure de la jet-set des années soixante. L'un des «Cygnes» préférés de Truman Capote et de Richard Avedon. Amie d'Yves Saint Laurent et de Luchino Visconti. Elle est devenue une icône du style et un symbole de l'élégance française. Une reconnaissance mondiale illustrée, en 2015, par une magistrale exposition au Metropolitan Museum de New York. Son visage a été projeté en pleine lumière sur l'Empire State Building.Ce destin, qui voit s'achever l'ancien monde et apparaître de nouveaux codes, des innovations stupéfiantes, j'ai tenté d'en déchiffrer l'énigme.D. B.
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Héros, traître, meurtrier, hérétique, martyr, fou, noble sauvage, agent de l'impérialisme yankee, défenseur des droits des Métis et des Indiens, père de la province du Manitoba et même l'un des fondateurs de la Confédération canadienne. Louis Riel était un chef du peuple métis - groupe ethnique d'origine autochtone et européenne - qui a dirigé deux mouvements de résistance contre le gouvernement canadien. Le premier (1869-1870) aboutit à la création de la province du Manitoba dans l'Ouest canadien et le second (1885) mène à un affrontement militaire, seule guerre ayant eu lieu jusqu'à ce jour sur le sol canadien. Ce confl it, encouragé par sir John Macdonald, Premier ministre du Canada, en plus de coûter la vie à Louis Riel, valut aux Indiens leur enfermement - aux conséquences encore aujourd'hui tragiques - dans des réserves pendant plus de soixante ans. Aucun autre personnage de l'histoire canadienne n'a suscité autant d'écrits que Louis Riel. Fruit de cinquante années de recherches, l'ouvrage de Jean Meyer consacre la vie de cet homme que J. M. G. Le Clézio nomme «le visionnaire» dans sa préface, celui qui voulait faire du Canada un espace de communion pour les nations.
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S'il a été l'incarnation, peut-être sans équivalent, de la puissance de la volonté, Napoléon - qui aimait tant se comparer aux grands modèles du passé, d'Alexandre à Charlemagne - fut aussi éminemment moderne. Symbole de l'individu sans ancêtres, né de lui-même, arrivant au faîte de la grandeur et de la gloire par son génie, il a été son propre chef-d'oeuvre, un héros au sens fort du terme dans un monde marqué par la croyance à «des possibilités indéfinies».Jacques Bainville admirait sincèrement l'artiste incomparable, mais il était aussi convaincu que «sauf pour la gloire, sauf pour l'art, il eût probablement mieux valu qu'il n'eût pas existé» Car l'histoire de Napoléon est aussi une tragédie, individuelle et collective, la volonté se brisant, pour finir, contre la force des choses.Concise, d'un rythme rapide, accordé au sujet, cette biographie, parue en 1931, est rapidement devenue un classique après avoir été un grand succès d'édition.
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Le 24 février 2022, l'opinion mondiale découvre avec stupeur le discours de Vladimir Poutine justifant l'invasion de l'Ukraine, au prétexte de faire cesser un «génocide» exercé par un régime qu'il convient de «dénazifer». Cette extraordinaire falsification de l'histoire s'inscrit dans le droit fil du grand récit national construit au cours des vingt dernières années par Vladimir Poutine et dont l'ONG Mémorial fit les frais en 2021. Ce récit, exaltant la grandeur d'une «Russie éternelle» face à un Occident agressif et décadent, n'admet aucune contestation pour servir les intérêts géopolitiques d'un régime dictatorial et répondre aux attentes d'une société désorientée suite à l'effondrement du système soviétique. Ce Tract éclaire les origines de cette distorsion des faits historiques et la façon dont elle est mise en oeuvre pour légitimer la première guerre du XXI? siècle sur le continent européen.
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Incarnation à la fois de l'effervescence de la Renaissance et de l'archétype du génie universel, Léonard de Vinci (1452-1519), autodidacte, s'est forgé une culture humaniste fondée sur les savoirs antiques et médiévaux qu'il recompose et à partir desquels il innove. Au-delà de la carrière exceptionnelle qu'il a connue, grâce à son statut d'artiste de cour et d'ingénieur, il continue, aujourd'hui encore, à fasciner les esprits. Conservés à Paris, Londres, Milan ou encore Windsor, une vingtaine de manuscrits et carnets livrent, dans une écriture en miroir, des milliers de pages de notes, d'esquisses et de croquis, de réflexions et de traités. Toutes révèlent l'immensité des connaissances, des préoccupations et des interrogations scientifiques de l'homme. De Florence à Amboise, toute sa vie durant, Léonard griffonne, note, étudie, dissèque, analyse, fait des calculs : foisonnent et s'enchaînent, entremêlées de figures géométriques, d'études mécaniques ou anatomiques, de projets d'architecture, d'armes ou encore de machines volantes concurrençant le vol des oiseaux... , des pensées aux allures parfois mystérieuses, des raisonnements qui aboutissent à des démonstrations et à l'ébauche de maquettes, dont émerge l'intelligence créative de Léonard. À l'occasion du 500? anniversaire de sa mort, cette édition Quarto propose au lecteur de redécouvrir, dans un volume richement illustré en couleurs, la seule traduction aujourd'hui disponible en français des écrits léonardiens, mise à jour au regard des progrès réalisés depuis sa première publication en 1942, et de se plonger dans les méandres de cet esprit hors du commun.
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La Mort de Charles le Téméraire : 5 janvier 1477
Jean-Baptiste Santamaria
- Gallimard
- Les Journees Qui Ont Fait La France
- 5 Octobre 2023
- 9782070132058
Ce prince, qui régnait sur un vaste État, depuis la mer du Nord jusqu'au Jura, représentait un péril existentiel pour le royaume de France. Aux yeux de Louis XI, il fallait que la Bourgogne tombe pour que la monarchie poursuive son oeuvre d'unification. C'est dans les marais aux alentours de Nancy que le rêve d'empire du Téméraire est terrassé par une coalition hétéroclite de Lorrains, de Suisses et d'Alsaciens, qu'il menaçait de faire disparaître. Sa mort allait sidérer la chrétienté. Elle aura fait non seulement la France, mais l'Europe : elle consacre la prééminence française et fait émerger une nouyelle puissance rivale, celle des Habsbourg. En reconstituant cette bataille célèbre, l'auteur met en lumière la brutalité indicible des combats, le traitement impitoyable des vaincus, les effrois, les peurs, la panique, la résilience, surtout, qui allait décider du sort des armes. C'est toute une mutation de l'art de la guerre à l'automne du Moyen Âge qui se dessine au fil des page : le poids décisif de l'infanterie, l'usage accru des armes à feu, la contribution du renseignement à la conception de stratégies militaires de plus en plus élaborées. La France mettra longtemps à cueillir tous les fruits de la victoire de Nancy : si eIIe s'empare sans coup férir du duché de Bourgogne, elle voit lui échapper les autres possessions du Téméraire. Mais la mort de ce redoutable vassal a une autre portée encore : elle signe le crépuscule des grands féodaux. Une ère nouvelle commenee, lui ouvre la voie à l'essor de la monarchie absolue.
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Introduction et appendice d'Alfred Rosmer
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Jeanne d'Arc : héroïne diffamée et maryre
Claude Gauvard
- Gallimard
- L'esprit De La Cite
- 10 Février 2022
- 9782070178551
Elle a fait la France de son vivant et plus encore pendant les siècles qui suivirent son martyre. Son irruption dans la guerre de Cent Ans change le cours de l'Histoire. Guidée par des voix qui lui intiment de bouter les Anglais hors du royaume, Jeanne devient la Pucelle, chef de guerre et héros politique. Elle communique sa hardiesse à ses compagnons d'armes et à Charles VII, qu'elle fait sacrer à Reims.Mais sa renommée, jusqu'au-delà des frontières, ne se résume pas à sa vaillance. Elle est également édifiée par tous ceux qu'effraie la figure d'une femme prophétesse et guerrière : Jeanne d'Arc terrorise les Anglais et sans doute ses juges. Ils font d'elle une «putain ribaude» et une sorcière, la capturent, l'emprisonnent, la soumettent à un procès inique qui la condamne au feu.C'est la construction d'un personnage maléfique que ce livre donne à lire, en interrogeant les sources à frais nouveaux. Le procès de condamnation, véritable tribunal d'inquisition, fabrique des chefs d'accusation pour déshonorer la Pucelle : son alliance avec le diable, ses échanges avec les démons, le signe mystérieux qu'elle aurait présenté à Charles VII pour le persuader d'asseoir son pouvoir légitime...Pourtant, son courage et son supplice n'ont pas suffi à lui attirer la reconnaissance du roi. Pour lui, Jeanne d'Arc a en partie échoué dans ses prophéties comme dans la guerre.Reste le peuple, dont on explore ici les croyances et les peurs ; car c'est le peuple qui restitue finalement à Jeanne d'Arc son honneur, avant que la légende ne s'en empare.
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Thiers, Bainville, Lefebvre, Tulard. Napoléon ne manque pas de biographes. On s'en étonnerait à tort. Les hommes qui ont laissé une empreinte aussi profonde sur leur temps sont-ils si nombreux? L'histoire de Napoléon, son souvenir, son mythe ont littéralement obsédé le XIXe siècle et une partie du XXe. Aujourd'hui, la légende a pâli, le monde a changé. L'épopée guerrière de l'Empire ne fait plus guère rêver nos contemporains, pour qui la guerre apparaît l'incarnation du Mal. Mais Napoléon n'a pas été seulement un conquérant. Stratège hors pair, il est aussi le plus doué des élèves de Machiavel dans l'art de gouverner. Plus que le guerrier, c'est le Premier consul qui, pour avoir fini la Révolution et fondé les institutions dont elle avait eu l'idée, fascine encore. À la fois héros ancien et bourgeois moderne, il occupe une place unique dans l'histoire universelle.
Ce premier volume, Bonaparte, retrace l'histoire du jeune Napoléon, de la Corse aux Tuileries, des années obscures de l'enfance jusqu'à la proclamation du Consulat à vie en 1802 où, sans encore porter le titre d'Empereur, il rétablit à son profit la monarchie héréditaire. S'il est dans la vie de chaque homme, comme dit Jorge Luis Borges, un moment où il sait «à jamais qui il est», ce livre s'attache à le déterminer pour comprendre comment Napoléon est devenu Napoléon.
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Sur cette duchesse devenue reine, statufiée en idole de la Bretagne, il existe une littérature pléthorique mais qui repose sur des sources fragiles et plutôt rares. Pour reconstituer son itinéraire si bref et si chahuté, il faut suivre ses pas en retrouvant et en interrogeant ceux qui l'ont accompagnée.L'existence d'Anne de Bretagne se lit comme un précipité de vie : duchesse à onze ans, reine de France à quinze ans, mère à seize ans, veuve à vingt et un ans, remariée et reine à vingt-deux ans, enceinte à quatorze reprises au moins, mais ne laissant que deux héritières quand elle meurt à trente-sept ans. De son vivant et plus encore depuis sa mort, on s'est emparé d'elle pour soutenir des causes inconciliables, l'indépendance du duché de Bretagne qu'elle a défendue en effet jusqu'au bout ou, au contraire, l'annexion pure et simple de l'Armorique au royaume de France. Anne est au coeur de cet enjeu séculaire. Son règne achève le siècle d'or d'un État breton qui croyait pouvoir jouer dans la cour des grands avant de céder à plus puissant que lui.Cette biographie dessine le portrait intime d'une de nos premières femmes politiques. Elle en restitue les croyances, l'intelligence de l'histoire, le goût des images enluminées, l'art de la sociabilité décliné au féminin - c'est à elle qu'on doit l'invention de la cour des Dames.À la faveur de son destin singulier et au fil des pages s'écrit également, en miroir, l'histoire croisée du royaume des lys et du duché de l'hermine.
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Alain Peyrefitte a eu, entre 1959 et 1969, quelque 300 entretiens en tête à tête avec le général de Gaulle. Auxquels s'ajoutent les conseils des ministres, les conseils restreints, les rencontres avec des chefs d'État ou de gouvernement étrangers.Pendant toute cette période, il a pris des notes au jour le jour, avec l'accord du Général. Ces notes, ce sont essentiellement les propos tenus par le Général, scrupuleusement recueillis, dans l'intention de les soustraire à l'oubli, en respectant non seulement leur teneur, mais aussi le style et le ton des dialogues. La transcription fidèle de ces notes, classées thématiquement pour la publication, produit un effet saisissant:le lecteur voit surgir et retrouve dans toute l'intensité de sa présence le personnage exceptionnel que fut de Gaulle.Peyrefitte nous introduit dans l'intimité du Général que nous écoutons penser tout haut. C'est un de Gaulle en liberté, qui va beaucoup plus loin que dans ses textes officiels et s'exprime avec une familiarité et une franchise surprenantes.Par la richesse et la diversité des révélations qu'il apporte, et le portrait intellectuel et moral qui s'en dégage, ce volume constitue un témoignage capital sur celui qui compte parmi les derniers héros et les grands mythes de l'histoire nationale.
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Clémenceau : dans le chaudron des passions républicaines
Jean-François Chanet
- Gallimard
- L'esprit De La Cite
- 7 Octobre 2021
- 9782070179077
Son nom continue à résonner dans nos mémoires et à orner les murs de nos villes. C'est qu'il a incarné la France aux heures dramatiques de la Grande Guerre. Mais il y a plus. Si Clemenceau figure dans la galerie des «hommes ont fait la France», c'est qu'il s'est trouvé au carrefour de tous les grands événements de son temps:la débâcle de 1870, la Commune, le moment Boulanger, l'affaire Dreyfus, la marche vers la guerre, puis la victoire et ses lendemains désenchantés. Ce médecin de Montmartre devenu journaliste incisif, ce redoutable orateur mué en homme d'État, ce duelliste impénitent, ce séducteur insatiable, cet esprit universel qui aura tant vécu réussit à se trouver toujours au coeur de la vie nationale. Un Tigre aux mille vies.Ce livre le suit dans sa longue quête du pouvoir et d'un idéal républicain. Il en restitue les tribulations et les métamorphoses. Ce qui rend sans pareil ce destin, c'est une aptitude à tirer de ses contradictions-mêmes une force qui ne cessera de le servir. Ce Vendéen tient la Révolution pour un «bloc» sans en épouser les excès. La République pour lui, c'est d'abord liberté et la justice, mais aussi l'ordre et, si besoin, l'impitoyable répression du désordre. Cet ancien rebelle, ce dreyfusard intransigeant réussit à soumettre les militaires au pouvoir civil et à réconcilier la France de Jeanne d'Arc avec celle de Valmy. Lui qui a personnifié la Revanche amènera néanmoins la France à composer avec les contraintes de la paix. Clemenceau, c'est unique, sait parler à tous les Français.
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Robespierre ; l'homme qui nous divise le plus
Marcel Gauchet
- Gallimard
- L'esprit De La Cite
- 18 Octobre 2018
- 9782072820922
Robespierre reste une énigme, et une énigme qui soulève les passions. Il a ses admirateurs inconditionnels et ses détracteurs farouches. À la ferveur pour l' « Incorruptible » des uns répond la répulsion pour le « Tyran » sanguinaire des autres. Cette division reflète l'antagonisme des mémoires de la Révolution française. 1789 et 1793 continuent de symboliser les deux faces opposées de notre événement fondateur : le glorieux avènement de la liberté d'un côté et la dérive dans la Terreur de l'autre. Or Robespierre a pour originalité de faire le lien entre ces deux visages. Le champion des droits du peuple à la Constituante est aussi le pourvoyeur de la guillotine de la Convention montagnarde. Comment passe-t-on de l'un à l'autre ? Rupture ou continuité ?
C'est cette question classique que reprend ce livre. Il s'efforce d'y répondre en scrutant minutieusement l'itinéraire de pensée que l'abondant discours robespierriste permet de reconstituer. Un parcours qui éclaire le sens de l'événement révolutionnaire lui-même.
Robespierre apparaît dans cette lumière comme l'homme qui a le plus intimement épousé le principe de la « révolution des droits de l'homme » qu'a été la Révolution française. Il est également celui qui a échoué, dans la tourmente terroriste de 1793-1794, à procurer une fondation durable au régime politique que les droits de l'homme appelaient comme leur traduction.
En quoi ce parcours donne exemplairement à comprendre le problème que la Révolution a légué à la France et que, plus de deux siècles après, elle n'a toujours pas fini de résoudre.
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Marie-Antoinette ; la dernière reine
Evelyne Lever
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 23 Mars 2023
- 9782073021670
Marie-Antoinette, ce nom symbolise, à lui seul, les fastes de Versailles, les grâces de Trianon, et l'incroyable destin d'une jeune femme précipitée des marches du trône sur celles de l'échafaud. Fille de l'impératrice d'Autriche, elle épouse à quatorze ans l'héritier du trône de France qui devient roi en 1774 sous le nom de Louis XVI. Reine à vingt ans, elle adopte l'attitude d'une enfant gâtée. Sa légèreté, son mépris de l'opinion, la pression exercée par sa famille autrichienne la désignent très tôt à l'opprobre public. Épouse longtemps négligée par un mari «empêché», mère affectueuse, elle joue un rôle politique important dès le début de la Révolution. Incarcérée au Temple avec sa famille après l'effondrement du régime, puis enfermée à la Conciergerie après l'exécution de Louis XVI, elle est guillotinée le 16 octobre 1793 à l'issue d'un simulacre de procès.De la frivolité à la tragédie, de la réalité au mythe, Évelyne Lever retrace l'histoire de la dernière reine de France.
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Charles de Gaulle ; un rebelle habité par l'histoire
Michel Winock
- Gallimard
- L'esprit De La Cite
- 26 Septembre 2019
- 9782072693496
Il a refait la France par deux fois. En 1940, à la suite d'un désastre militaire qui laisse un pays exsangue, déchiré, déboussolé. C'est l'heure du rebelle qui refuse la défaite. Il est presque seul, armé d'une volonté inflexible et de la certitude que la Résistance reste l'unique horizon et la condition même d'un retour de la nation à elle-même. Il n'en doutera jamais. La France libre est d'abord une affaire de résolution, politique et morale, qu'il saura incarner comme personne.
Il refait la France encore en 1958, dans la bourrasque d'une guerre d'Algérie interminable dont on n'arrive plus à concevoir l'issue. C'est maintenant l'heure du restaurateur. Sur les décombres d'un régime décomposé, il crée, fort d'un large soutien politique, une nouvelle république.
Michel Winock revisite ces deux moments où la France se trouve sommée de se réinventer.
Il mesure le rôle que peuvent exercer les individus dans les infléchissements de l'histoire. Il interroge également le portrait d'un homme qui conjugue sans fard un audacieux esprit de réforme avec une notion aigue de la continuité historique de la nation. Il lui est arrivé de prendre quelque licence avec la légalité, mais sans relâcher son attachement à la démocratie, seul fondement légitime d'un pouvoir enraciné dans la volonté populaire.
Comme d'autres grands hommes, le portrait de Charles de Gaulle paraît aujourd'hui irréductible à nos assimilations partisanes. Un demi-siècle après sa mort, il a fini par incarner ce qui nous unit encore.
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La mort du général de Gaulle, le 9 novembre 1970, a marqué non seulement la fin d'une époque, selon l'expression consacrée, mais une césure encore plus profonde. Après lui, on ne voyait plus alors sur la scène que des personnages de moindre stature et rien n'indiquait qu'il pût en être autrement dans un avenir prévisible. C'est pourquoi sans doute la vie du général, ses faits et gestes éveillent aujourd'hui une irrépressible nostalgie ; pourquoi également son oeuvre fait l'objet d'une approbation presque unanime, sans qu'on sache toujours si les éloges s'adressent au style ou à une action conduite selon des principes définis de longue date. Le temps est donc venu d'une vision plus précise et plus équilibrée. Telle est l'ambition d'Éric Roussel. Cette biographie est d'autant plus opportune que de très nombreux fonds d'archives, en France et à l'étranger, se sont ouverts récemment, qu'il a su exploiter avec beaucoup de flair et de clairvoyance. Des interprétations communément acceptées se trouvent mises en cause ; et bien des épisodes sont éclairés d'un jour nouveau par des pièces inédites, d'autant plus irréfutables qu'elles sont, pour certaines d'entre elles, de la main du général. Il en va ainsi, par exemple, des débuts de la France Libre. «C'est l'histoire d'un bluff qui a réussi», disait-il. De nouveaux documents l'attestent, sans diminuer l'homme qui sut dire non, ce «rêveur réaliste», comme l'appelait Romain Gary.
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L'abbé Pierre : "mes amis, au secours!"
Martin Hirsch, Laurent Desmard
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 21 Juin 2012
- 9782070447657
«Mes amis, au secours ! Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures...» Le 1?? février 1954, l'abbé Pierre lance au micro de Radio Luxembourg un appel déclenchant «l'insurrection de la bonté». En 1949, il avait créé la première communauté Emmaüs à Neuilly-Plaisance. Pendant plus de cinquante ans, l'abbé Pierre combattra avec une force de conviction hors du commun la grande pauvreté, le mal-logement et le surendettement. Emmaüs devient l'une des plus grandes organisations non-gouvernementales en France et se développe à l'international. Martin Hirsch et Laurent Desmard retracent une vie d'engagements et brossent le portrait d'un homme de foi qui, jusqu'à sa mort en 2007, a agi et dénoncé sans relâche, mettant sa popularité au service «des plus souffrants».
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Un instant dans la vie de Léonard de Vinci : et autres histoires
Marianne Jaeglé
- Gallimard
- L'arpenteur
- 20 Mai 2021
- 9782072938450
La mule que Leonardo tient par la bride trébuche, s'ébroue et souffle. Depuis qu'ils ont passé Lyon, la route est à la fois plus fréquentée et plus facile. Il n'empêche que deux mois de voyage ont fatigué les bêtes et les hommes aussi.
«J'étais encore dans l'atelier de Verrocchio, à cette époque, commence Leonardo. Je m'en souviens comme si c'était hier...» D'Homère à Picasso et Lee Miller, de l'Antiquité au XXIe siècle, du Japon à l'Amérique en passant par l'Europe, vingt et un artistes vivent sous nos yeux un tournant dans leur existence, un moment décisif pour l'élaboration de leur oeuvre.
Dans la lignée de son précédent ouvrage Vincent qu'on assassine, consacré aux deux dernières années de la vie de Van Gogh, l'auteur montre à travers ces nouvelles les plus grands créateurs aux prises avec les instants qui scellent leur destin. -
Charles le Chauve : l'empire des Francs
Laurent Theis
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 7 Octobre 2021
- 9782072926570
Dans notre mémoire nationale, l'éclat du règne de Charlemagne a éclipsé celui de son petit-fils et homonyme, Charles II, surnommé Ie Chauve. Pourtant, il est l'un des trois rois qui, en 843, par le fameux traité de Verdun, ont organisé la succession de l'ensemble des royaumes francs, lui-même recevant la Francie occidentale. Il est celui qui à Noël 875, deux ans avant sa mort, reçut à Rome la couronne impériale, à l'imitation de son grand-père dont il s'est efforcé sa vie durant de restaurer la grandeur. Charles le Chauve est alors le phare de l'Occident chrétien, la réincarnation de l'empereur Constantin, le successeur spirituel du roi David, le plus haut serviteur du Christ qui, affirme le pape, l'a consacré Sauveur du monde. Inhumé à Saint-Denis, sanctuaire de la légitimité française, il est l'autre grand Carolingien.Entreprenant, habile, obstiné, il conçut le rêve de dilater l'héritage de ses pères jusqu'au-delà des limites que le milieu du IX? siècle pouvait concevoir. Pourvu d'une haute culture aiguisée par sa curiosité d'esprit, à l'aise dans les plus graves questions théologiques et politiques, attentif à sa propre image, il s'est entouré d'une pléiade de savants et d'artistes qui s'employaient à le célébrer dans des ouvrages admirables, encore visibles. Cette lumière qui l'a nimbé et a éclairé son époque est ici restituée, au fil des grandes journées qui décidèrent de son destin et de celui du royaume de France alors en formation.
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Napoléon ; la fin et le commencement
Philippe Forest
- Gallimard
- L'esprit De La Cite
- 12 Novembre 2020
- 9782072849107
Napoléon comparait sa vie à un roman. Il en fut le héros et l'auteur. Seul ce roman nous reste. Depuis deux siècles, il continue à s'écrire sans lui. Et avec lui se perpétue ce « songe immense mais rapide comme la nuit désordonnée qui l'avait enfanté » dont parlent les Mémoires d'OutreTombe. Chateaubriand dit de Napoléon : « Il n'a pas fait la France, la France l'a fait. » Mais peutêtre la France, au fond, Napoléon l'a-t-il faite par sa défaite autant que par ses victoires. Car, outre des institutions et des lois qui existent toujours, le vide qu'il laisse a duré plus longtemps que le monument qu'il avait édifié et dont ne nous demeurent que des vestiges et des symboles. Le soleil qui s'était levé à Austerlitz, écrit Hugo, se couche sur Waterloo. Avec le romancier des Misérables, les plus grands écrivains du passé sont venus visiter la légende obscure et éclatante sous la forme de laquelle, pour notre présent, cette histoire reste encore vivante. Philippe Forest interroge l'aventure de cet homme, et de la France qu'il a faite, au miroir littéraire de l'épopée dont il nous a légué l'impérissable souvenir.
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Hammerstein ou l'intransigeance ; une histoire allemande
Hans Magnus Enzensberger
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 11 Février 2010
- 9782070121960
«La peur n'est pas une vision du monde». C'est par ces mots qu'en 1933, Kurt von Hammerstein, chef d'état-major général de la Reichswehr, résolut de tourner le dos à l'Allemagne nouvelle, et à Hitler devenu chancelier. Issu d'une très ancienne lignée d'aristocrates prussiens, Hammerstein méprisa profondément l'hystérie funeste où s'engageait son pays. On voulut ignorer son avertissement, et c'est en vain que le général, de complots en dissidences, tenta de freiner le désastre. Jusqu'à sa mort en 1943, Hammerstein aura préservé son indépendance, raidi dans une intransigeance devenue héroïque. Ses sept enfants eurent eux aussi des destins singuliers, prenant parti, contre tout réflexe de classe, pour la résistance intérieure. Le livre du grand écrivain allemand Hans Magnus Enzensberger n'est une biographie qu'en apparence. Car il s'agit d' «une histoire allemande», un récit tissant par mille moyens divers les destins individuels et le devenir collectif. Modeste devant la science historique, Enzensberger a choisi la liberté du narrateur:«même en dérapant à l'écart des faits, on peut tout à fait parvenir à des vues justes». Et lorsqu'il dialogue avec les morts, Enzensberger en véritable sorcier invoque les esprits. À travers la multitude de ces vies qui se croisent, s'éveille le fantôme de la catastrophe allemande, révélant la décomposition de la République de Weimar, le passage de la vieille Prusse à l'ordre nouveau, la sournoise complicité de l'Allemagne avec l'Union soviétique, l'échec de la résistance, la folle association de l'idéologie la plus fanatique et du cynisme le plus froid. C'est parce qu'il a un sens aigu de ce qu'est un destin qu'Enzensberger nous offre ici un grand livre.
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Aragon s'est beaucoup raconté, en prose et en vers ; il n'a cessé d'appliquer avec virtuosité le principe du "mentir vrai" à sa vie riche déjà de tant d'énigmes et de paradoxes : enfant illégitime à qui le secret de ses origines fut longtemps caché ; antimilitariste décoré de la Grande Guerre puis médaillé de la Résistance ; dandy dadaïste devenu militant discipliné du parti de Staline et de Thorez ; poète surréaliste converti au réalisme socialiste ; homme à femmes - et quelles femmes ! - métamorphosé en chantre de l'amour conjugal, avant de découvrir sur le tard le goût des garçons...
Tous ces personnages différents n'en font qu'un seul dont l'itinéraire littéraire, intellectuel et politique transcrit le génie et le chaos du siècle. Philippe Forest recompose à nouveaux frais le roman somptueux de cette longue existence, avec ses chapitres glorieux et ses pages lugubres. Il révèle le jeu de miroirs par lequel se réfléchissent l'oeuvre et la vie d'un écrivain surdoué à qui aucune des formes de la littérature n'était étrangère.
Et si cette oeuvre continue à nous toucher, alors que cette vie n'en finit pas de nous déconcerter, c'est qu'elle possède une jeunesse, une insolence, une énergie sur lesquelles le temps n'a guère eu de prise. Aragon a été aimé autant que haï, admiré autant que décrié, à la fois pour de bonnes et de mauvaises raisons. Il ne s'agit dans ces pages ni de l'acquitter ni de le condamner, mais d'en revenir au mystère même de celui dont on a pu dire qu'il avait été sans doute "le dernier des géants de notre temps".
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De Vercingétorix, on connaît surtout le nom, sa lutte héroïque contre Rome, sa défaite à Alésia et le récit biaisé qu'en donnera Jules César. Mais d'autres écrits et les trésors exhumés par l'archéologie invitent à le redécouvrir et, au miroir de ce destin hors du commun, à explorer des pans enfouis de l'histoire de l'ancienne Gaule. Cet adolescent arverne, fils de roi, tôt formé à la chose militaire, s'est hissé tout jeune au commandement suprême de la résistance gauloise au conquérant romain. Revers militaire qui recouvre une victoire politique - l'unification des peuples gaulois - dont il deviendra le symbole.
Cette biographie, la première qui lui est consacrée, n'entend céder ni aux hagiographies complaisantes, ni aux légendes controuvées, ni aux appropriations idéologiques. Elle retrace à nouveaux frais, à partir de sources souvent oubliées, l'itinéraire singulier de cette figure d'exception : son enfance au sein d'une lignée aristocratique ; l'éducation reçue par ses maîtres druides ; sa formation, surtout, auprès de César dont il est devenu l'otage ; la rébellion enfin où il se découvre grand leader politique et redoutable chef militaire. Une vie si brève qui aura nourri une si longue postérité.
En suivant ses pas, au fil des chapitres, c'est une nouvelle lecture de l'histoire du peuple et de la civilisation gaulois que ce livre fait découvrir ; une société en plein essor, déjà bien structurée, agitée par des assemblées remuantes et ouverte au monde, à l'ombre menaçante de l'impérialisme romain.