Belin
-
Dressée au coeur de Paris depuis le XIIe siècle, la cathédrale Notre-Dame a été bâtie par et pour la ville, dont elle a modifié en retour le visage. Loin de n'être qu'une construction de pierre, dont les prouesses architecturales et esthétiques ne sont plus à prouver, Notre-Dame constitue avant tout un phénomène historique urbain et global dans la longue durée. C'est de ce constat que sont partis Claude Gauvard et Boris Bove, accompagnés d'une vingtaine de spécialistes parmi les meilleurs, pour retracer l'histoire de cette cathédrale restée longtemps le symbole d'une ville, voire d'un pays tout entier, au point que la destruction de sa flèche lors du grand incendie de 2019 ait ému la communauté internationale.
Plus d'une centaine de documents iconographiques et une vingtaine de cartes originales éclairent cet objet d'étude, au croisement de presque toutes les disciplines des sciences humaines : archéologie et histoire de l'art, mais aussi histoire religieuse, sociale, politique, culturelle et urbaine.
-
Dans son dernier ouvrage, Oleg Khlevniuk renouvelle en profondeur, par une connaissance remarquable des archives personnelles de Staline et des archives du Politburo, le genre de la biographie politique du dictateur. A partir d'une analyse critique des sources, Oleg Khlevniuk démonte les innombrables légendes (Staline « commanditaire du meurtre de Kirov », Staline « paranoïaque », Staline, « adepte d'une frappe préventive contre l'Allemagne », etc) pour ne retenir que l'épure : les mécanismes politiques de l'ascension d'un « homme des confins de l'Empire », dépositaire d'une culture de « clan », puis les ressorts du mode de gouvernance stalinien, fondé sur un interventionnisme de tous les instants et un travail quotidien titanesque. Les chapitres sur le « Grand Tournant » du début des années 1930, la « Grande Terreur » de 1937-1938, la conduite de la « Grande guerre patriotique » ou le « second stalinisme » d'après-guerre, déconstruisent, sur des points capitaux, les deux grandes interprétations dominantes (« totalitariste » et « révisionniste ») de l'histoire soviétique de ces décennies. Au-delà de la biographie du dictateur, c'est une interprétation nouvelle du stalinisme, fondée sur une connaissance exceptionnelle des grands fonds d'archives, que nous propose Oleg Khlevniuk dans son dernier ouvrage qui a reçu le prestigieux 2016 Prose Award décerné par un panel des grandes universités américaines.
-
Le long règne de Philippe Auguste (1180-1223) a été d'une extraordinaire fécondité. Alors qu'à son avènement, le jeune roi de quinze ans ne contrôlait qu'une faible partie du royaume, à sa mort, sa souveraineté est largement reconnue. Philippe a réussi à enlever au roi d'Angleterre la Normandie, le Maine, l'Anjou et l'Auvergne ; il a imposé son autorité au comte de Flandre et au comte de Champagne, et parfois même au pape ; il a réussi à vaincre une coalition dirigée par l'empereur germanique et a failli conquérir l'Angleterre... Dans le royaume, il a mis en place des baillis pour le représenter, il a augmenté ses revenus et il a structuré son gouvernement grâce à un petit nombre de fidèles conseillers. Il a développé Paris, qu'il a dotée d'une enceinte et dont il a renforcé l'Université.
Ces réussites, Philippe Auguste les doit à son obstination, qui lui a permis de surmonter bien des revers, ainsi qu'au contrôle progressif de son tempérament impulsif, coléreux et inquiet. Cette biographie, fondée sur la richesse des chroniques et des documents d'archives, retrace ce long cheminement d'un homme devenu roi de France à quinze ans, jeté au milieu de vassaux redoutables et éprouvé par la maladie contractée lors de la Croisade, mais qui finit par remporter d'éclatants succès politiques et militaires.
-
Madame de Maintenon, la presque reine
Alexandre Maral
- Belin
- Biographies
- 12 Septembre 2018
- 9782410004144
L'histoire de Françoise d'Aubigné, épouse Scarron puis marquise de Maintenon, évoque ces contes de fées où les bergères épousent des rois. Elle constitue sans doute l'exception la plus spectaculaire à la règle des barrières sociales de l'Ancien Régime.
Entrée dans l'histoire par la porte de service, Françoise y accomplit l'une des plus fabuleuses aventures du XVII siècle. Son éducation, son premier mariage, son veuvage, sa rencontre avec Mme de Montespan, ses premiers contacts avec la cour, sa mission auprès des bâtards royaux, l'affaire des Poisons ont été autant d'étapes sur le long chemin, que rien ne laissait prévoir, de l'incroyable ascension qui devait la rapprocher de Louis XIV, au point qu'elle finit par épouser le plus grand roi de l'époque, au faîte de sa puissance et à l'apogée de son règne.
L'histoire de Madame de Maintenon s'envisage ici moins comme le portrait d'un caractère, d'une personnalité, d'un destin, que comme l'étude et l'exploration de l'époque à laquelle il a appartenu, de la société qu'il a fréquentée, des liens qu'il y a noués. La prodigieuse ascension de cette personnalité d'exception s'explore par l'analyse de son réseau de relations sociales, soigneusement constitué pendant son premier mariage et son veuvage, mais aussi le fonctionnement de la Cour : un nouveau système prêt à admettre ce type de profil social, qui évoque certains grands serviteurs de l'État.
-
Vainqueur de Marignan, prince de la Renaissance ou pantin manipulé par les femmes de son entourage, François Ier est en vérité bien autre chose que ce que les images d'Épinal ou les portraits à charge ont voulu faire de lui. Derrière la majesté et la stature du roi, on trouve un compagnon simple, amical et spontané.
Derrière le géant sympathique et débonnaire, un roi autoritaire qui brise parlements, grands féodaux et favoris. Derrière le souverain absolu, un roi qui s'efforce de régner par consensus. Derrière le luxe des châteaux, les rudes campements de chasse ou de campagnes militaires.
Nourri d'archives inédites, notamment italiennes, Cédric Michon nous livre à la fois une analyse du règne et un portrait empathique de François Ier. En évoquant le rôle de Louise de Savoie ou de la duchesse d'Étampes, en soulignant l'influence des favoris et en donnant à comprendre la portée de la bataille de Marignan comme du désastre de Pavie, il nous présente celui qui fut peut-être le dernier roi chevalier et le premier souverain absolu de l'histoire de France.
-
Moi, Galilée, qui ne suis qu'un homme
Danièle Vegro
- Belin
- Science A Plumes
- 5 Juin 2019
- 9782410014426
Acquapendente, janvier 1633. Galilée, convoqué par le Saint-Office pour « avoir tenu et cru la doctrine fausse et contraire aux Saintes Écritures que le Soleil est le centre du monde », se retrouve en quarantaine à cause d'une épidémie de peste. À Rome, son Dialogue sur les deux grands systèmes du monde a causé le scandale et provoqué l'ire de son protecteur Urbain VIII. Le savant toscan, malade et à moitié aveugle, va devoir répondre de ses écrits...
Il met ce temps à profit pour repenser à sa vie, fantasmer le futur, tout en craignant de ne jamais revenir des mains de l'Inquisition. S'adressant directement au lecteur, il cherche à justifier sa version des faits avant d'être englouti à jamais par l'histoire... livrant ainsi un témoignage intime sur sa vie étonnante, ses découvertes, ses succès, ses combats, et la vie tumultueuse de son époque.
Dans ces vrais-faux Mémoires, tour de force littéraire mêlant véracité historique et imaginaire, Daniele Vegro livre un portrait haut en couleur d'un Galilée plus vrai que nature, partageant sans retenue doutes, passions, émois et colères. Et nous révèle, derrière le savant de génie dont les découvertes en astronomie et en physique vont bouleverser le monde, l'homme, truculent, passionné, irrévérencieux... et impitoyable démolisseur de dogmes.
-
« Je suis fait pour combattre le crime, non pour le gouverner », s'exclamait Maximilien Robespierre à la barre de la Convention la veille de sa chute, le 8 thermidor an II : la formule est caractéristique de sa passion et de son emphase. Elle fait partie de l'abondant florilège qui alimente aussi bien les critiques contre le tribun intolérant que les louanges envers l'homme politique intègre. Tellement intègre d'ailleurs, qu'il finit par agacer le Danton imaginé par Georg Büchner, qui lui lance : « Robespierre, tu es d'une probité révoltante ». Instigateur des horreurs perpétrées sous la « Terreur », homme d'État rigide, implacable et déshumanisé pour les uns ; héros et héraut des droits de l'homme, dirigeant incorruptible, bouc émissaire pour les autres (moins nombreux cependant) : admirateurs ou contempteurs, rares sont les indifférents lorsque l'on évoque la figure de Robespierre.
La Révolution française a transformé des anonymes en figures de premier plan. Robespierre est l'un de ces anonymes brusquement devenus célèbres. Comment un banal avocat d'Arras, promis à une traditionnelle carrière locale, s'est-il trouvé propulsé en quelques mois à l'avant-scène de l'actualité ? Comment a-t-il pu concentrer sur sa personne une bonne partie du ressentiment contre ce que l'on a appelé la Terreur ?
Pour répondre à ces questions, Cécile Obligi a choisi de donner la parole au principal intéressé : Robespierre lui-même. Elle nous fait ainsi découvrir ou redécouvrir un orateur de grande classe et un penseur politique important, que la légende noire a fait oublier trop longtemps.
-
Détesté par les uns, adulé par les autres, Jean-Paul Marat est le plus controversé et le plus méconnu des grands acteurs de la Révolution française. Médecin et penseur au temps des Lumières, il subit l'hostilité ou l'indifférence de Voltaire et de Condorcet. Journaliste engagé, Marat illustre l'explosion de la presse d'opinion, le quatrième pouvoir, à travers son quotidien, l'Ami du Peuple, au fil de 685 numéros souvent censurés et publiés dans la clandestinité. Élu à la Convention, accusé d'aspirer à la dictature, associé à Danton et Robespierre, il est acquitté triomphalement par le Tribunal révolutionnaire, avant d'être assassiné, le 13 juillet 1793, par Charlotte Corday.
Après sa mort, sublimée par le tableau de David, commence pour Marat une existence posthume, non moins agitée que la première. Héros d'un culte inouï rendu au « martyr de la Liberté » pendant la Terreur, il devient ensuite un anti-héros absolu, victime d'une « dépanthéonisation » spectaculaire. Dès lors, des mythes tenaces, des légendes inconciliables - dorée ou « maratiste », d'un côté, noire ou « anti-maratiste », de l'autre - s'affrontent et brouillent notre compréhension du personnage.
Recentrant les analyses sur les documents et les archives, donnant la parole au principal intéressé, Serge Bianchi se propose de réduire, voire d'abolir, le fossé creusé entre ces mémoires si contrastées et la biographie de celui qui se voulut « l'Ami du Peuple ».
-
Buildings à Key West, en passant par Le Pont, une " épopée de la conscience moderne " américaine, ses vers oscillent entre post-romantisme et modernisme, silence et lyrisme flamboyant, prosodie classique et rythmes inspirés du jazz, mythes archaïques et progrès technique, métropole new-yorkaise et nature sauvage des Caraïbes.
-
Très tôt reconnue comme un des meilleurs espoirs des lettres sudistes, Elizabeth Spencer a poursuivi, sur près de six décennies, une carrière originale et féconde de romancière.
Son oeuvre la plus connue, Lumière sur la piazza, donne la clef d'une fiction qui échappe à un régionalisme étroit et met en scène, souvent avec ironie, l'émancipation de femmes amenées à rompre avec leur milieu. Maîtresse achevée de l'art du récit, elle est une des grandes voix féminines de la fiction sudiste.
-
Depuis 500 ans, la renommée de Catherine de Médicis est livrée aux jugements les plus opposés. Dénoncée par les uns, exaltée par les autres, son nom est entaché de la violence des massacres de la Saint-Barthélemy. Sa réputation masque pourtant une personnalité complexe. Femme de réflexion et d'action, d'une indomptable énergie, soucieuse de préserver la grandeur de la monarchie, elle s'est engagée dans une politique intraitable en intervenant sans relâche auprès de ses fils, au nom desquels elle a régné pendant près de trente ans.
Catherine de Médicis était certainement une diplomate de génie. En digne petite-fille de Laurent le Magnifique elle se manifesta aussi très tôt mécène, la bâtisseuse, collectionneuse d'objets d'art rares et précieux, s'entourant des plus grands artistes romains ou toscans.
-
Une traversée du siècle ; Marguerite Thibert, femme engagée et fonctionnaire internationale
Françoise Thébaud
- Belin
- Histoire
- 3 Octobre 2017
- 9782410005493
Femme engagée, socialiste, pacifiste, féministe et très active sur le plan professionnel, Marguerite Thibert (1886-1982) a traversé une bonne part du XXe siècle. Docteure ès lettres en 1926, elle devient fonctionnaire au Bureau international du travail, en charge du travail des femmes et des enfants, puis experte envoyée en mission dans les pays émergents, avant d'être en France une figure centrale du Comité du travail féminin.
Pour raconter la vie de cette femme exceptionnelle, Françoise Thébaud une démarche originale : elle propose une biographie impersonnelle et collective, qui aborde des pistes multiples. Avec Marguerite Thibert, nous comprenons l'histoire des communautés scientifiques de l'après-Grande Guerre et de la première génération de femmes diplômées, celle des organisations internationales, de leurs politiques de genre et de leurs programmes d'assistance technique après 1945, celle des féminismes dans leurs dimensions nationales et internationales, celle des configurations successives des socialismes et des pacifismes, celle des mutations sociales et politiques de la France d'après-Seconde Guerre mondiale, celle enfin du monde global, dont la protagoniste se sentait solidaire. Un parcours et un ouvrage fascinants à tous égards.
-
Une femme face à l'Histoire ; itinéraire de Raïssa Bloch, Saint-Pétersbourg-Auschwitz, 1898-1943
Agnès Graceffa
- Belin
- Histoire
- 3 Octobre 2017
- 9782410011227
Née dans une famille de la bourgeoisie juive de Saint-Pétersbourg, Raïssa Bloch embrasse en 1917 les idéaux intellectuels et artistiques de la Révolution russe. Membre de la Maison des Arts de Petrograd, elle est brièvement emprisonnée par le régime bolchevique puis envoyée en mission scientifique en Allemagne. Á Berlin, elle rejoint l'Institut des Monumenta Germaniae historica et publie son premier recueil poétique. Avec le jeune Michel Gorlin, de onze ans son cadet, elle crée le Club des poètes russes auquel participent Vladimir Nabokov et Vladimir Korvin-Piotrovski. Mais la prise de pouvoir d'Hitler la pousse à un second exil, cette fois dans une France qui s'annonce accueillante - pour un temps au moins.
Plus que jamais ensemble, Raïssa et Michel Gorlin s'intègrent rapidement à la vie scientifique et littéraire parisienne. Avec la guerre, puis l'arrestation de Michel, les rafles, Raïssa doit fuir encore, disparaître. Avant les camps, Raïssa connaîtra le deuil, mais aussi l'entraide des réseaux de la Résistance française.
Plusieurs fois son destin a failli changer de route.
Cette histoire n'est pas un roman. C'est le parcours véridique d'une jeune femme face aux tumultes de l'histoire. Défense de trépasser ! lui avait intimé Michel depuis le camp d'internement de Drancy, prélude d'Auschwitz. Ce récit est celui de la lutte pour la vie et pour l'art d'une jeune femme du XXe siècle.
-
Pouvoir et corruption aux Indes espagnoles ; le gouvernement du comte de Baños, vice-roi du Mexique
Pierre Ragon
- Belin
- Histoire
- 3 Novembre 2016
- 9782410002157
En mars 1660, Mexico, capitale de la Nouvelle-Espagne, est livrée aux mains du comte de Baños. Le nouveau vice-roi s'empare du pouvoir avec violence et avidité, plaçant ses proches et détournant les revenus de la colonie. En à peine quatre années, il plonge l'administration de la région dans un régime de corruption inédit. Le comte de Baños était-il un gouvernant plus âpre au gain que d'autres ? Un homme sous l'influence de son épouse ? Un vice-roi malhabile ? L'innocente victime des circonstances ?
Pierre Ragon démêle devant nous les fils d'une enquête qui met au jour les arcanes d'un gouvernement rapidement décrié. À travers cette histoire singulière, il définit les contours d'un système colonial où les marges lointaines doivent s'accommoder de l'absence du roi, en un temps où l'obéissance et la fidélité tiennent à sa présence. Éloignés du souverain, ses représentants sont les premiers à s'affranchir de l'autorité dont ils se prévalent. Et souvent, ils en abusent.
Cet ouvrage est tout à la fois le portrait d'un vice-roi avide de biens et de pouvoir, et l'exploration d'un gouvernement profondément corrompu. Pierre Ragon nous transporte au coeur d'un système politique fait de réseaux et de clientèles et nous donne à voir, à hauteur d'homme, les arcanes d'un monde colonial méconnu.
-
L'amiral d'Argenlieu ; la mer et la foi
Thomas Vaisset
- Belin
- Portraits Historiques
- 1 Mars 2017
- 9782410005530
L'amiral Georges Thierry d'Argenlieu est entré dans l'histoire sous les traits du « carme naval ». Incarnation à l'eau salée de l'alliance du sabre et du goupillon, il aurait déclenché la guerre d'Indochine en torpillant les efforts du général Leclerc en faveur d'une solution négociée avec Hô Chi Minh.
Pourtant, la vie de ce très proche du général de Gaulle ne saurait se résumer à la légende noire d'un moine-soldat. L'homme est un marin qui a connu l'expérience de la Grande Guerre, un catholique intransigeant, un temps séduit par les thèses de l'Action française, résistant de la première heure, aux avant-postes de la France Libre ; la Seconde Guerre mondiale s'apparente pour lui à une croisade contre le nazisme et Vichy.
Cette biographie, fondée sur des riches archives publiques et privées dont beaucoup sont inédites, est à la croisée de l'histoire navale, religieuse, politique et coloniale. Elle entend retrouver l'unité d'un homme et l'intransigeance d'une vie, sans éluder les interrogations soulevées par ce parcours singulier.
-
Morny ; le théâtre au pouvoir
Agnes D' Angio-Barros
- Belin
- Portraits Belin
- 3 Octobre 2012
- 9782701158983
Auguste de Morny (1811-1865), petit-fils de Talleyrand et fils de la reine Hortense et du comte de Flahau, est un homme controversé, l'un des symboles de la Fête impériale dans son lustre comme dans ses excès.
Sans lignée officielle et démuni de moyens sonnants et trébuchants à sa majorité, Morny débute dans la vie avec un atout considérable, qui constitue le ressort fondamental de sa(ses) fortune(s) : ses réseaux et l'art de les développer. C'est grâce à eux que sa maîtresse Fanny Le Hon, femme d'affaires avisée, mise sur lui. Après la rencontre avec celle-ci en 1832, le deuxième grand événement de la vie de Morny est son entrevue avec Louis-Napoléon Bonaparte en janvier 1849. Désormais, et jusqu'à sa mort, son destin est lié à ce demi-frère auquel il s'estime supérieur et qui a sur lui la chance d'être un fils légitime. Jouant un grand rôle dans le coup d'Etat du 2 décembre 1851, il devient ministre de l'Intérieur jusqu'au 23 janvier 1852, puis président du Corps législatif de novembre 1854 à sa mort. Il est l'un des plus hauts personnages du Second Empire.
L'ouvrage retrace les étapes clés de ce parcours hors normes, et analyse la fortune critique et littéraire de Morny, de son vivant et post mortem, qu'elle soit entretenue par ses descendants directs (la branche légitime s'est éteinte en 1944) ou par les écrivains, les publicistes ou les historiens.
-
NOUVEAUT Histoire / Sciences humaines ?????????????????
Prsentation de l'ouvrage Il faut suivre pas pas le parcours chaotique et complexe de Louis XI pour que se dgagent les lignes de force de son existence et de son oeuvre. C'est ainsi qu'on pourra le mieux cerner son caractre, et mieux comprendre ce qu'taient la vie et les occupations d'un prince au Moyen ge. Comment restituer l'incertitude et la tension du rgne de Louis XI, sinon en suivant le fil de ses checs et de ses succs ? Bien entendu, un biographe se doit de prsenter le contexte historique dans lequel a volu son personnage, tche ardue pour une poque aussi recule. On s'est efforc d'introduire progressivement les termes et les notions qui pourraient tre trangers au lecteur, et qui justifient des dveloppements thmatiques aussi clairs et concis que possible. Louis XI n'tait ni un amateur d'arts, ni un intellectuel. S'il tait trs loin d'tre un rustre inculte, il n'en n'est pas moins vrai qu'il consacrait l'essentiel de son temps quelques activits auxquelles tout finissait toujours par se ramener. Le roi rattrapait par l'intensit de ses passions le faible nombre de celles-ci. Ses loisirs se limitaient peu prs exclusivement la chasse et aux animaux. Sa cour n'avait rien de fastueux, et ne bruissait pas d'intrigues et de cabales. Misogyne forcen, Louis XI se mfiait des femmes et gotait peu leur compagnie en dehors du lit. Louis XI se passionnait pour le pouvoir, la guerre et la politique, il en sera donc question presque chaque page. Louis XI sacrifia tout sa passion exclusive pour l'intrigue, la politique et la guerre, et il fut largement pay de retour. Jamais, depuis le rgne de Philippe Auguste, le domaine royal ne connut une telle extension. Il est temps prsent de monter cheval et de suivre Louis XI aux quatre coins du royaume, dans son activit forcene.
Prsentation de l'auteur Amable Sablon du Corail, archiviste-palographe, conservateur Vincennes au Service historique de la dfense.
Concurrence Louis XI, par Paul Murray Kendall, traduite par Fayard, 1974 Louis XI, roi mconnu par Pierre-Roger Gaussin, 1976 De saint Louis Louis XI, par Jacques Heers, 1999, Bartillat Louis XI, Jean Favier, Fayard, 2001(1019 pages) Public concern Etudiants d'Histoire, professeurs des universits et matre de confrences, lecteurs de l'Histoire de France, grand public cultiv - Sur le mme thme ? ????????????????????????????????????????????????
-
-
L'oeuvre comique et sombre de West dit l'Amérique dévastée des années 30.
Mais elle oppose la dérision à la douleur, et le grotesque y joue le premier rôle. Brutalisant êtres et choses, West malmène aussi ses textes ; la satire y est inséparable des défigurations de l'écriture. Caricature et forçage du trait traduisent la dislocation sociale, trahissent le désir du romancier de se libérer des formes imposées. Pantins et foules, frustrés du rêve hollywoodien, victimes de l'artifice : West, hilare, figure un monde en dérive vers le noir.
-
Histoire d'un mythe national.
Jeanne d'Arc, patriote et martyre, héroïne féminine au sommet du panthéon national, est une figure centrale de l'histoire de France. Sa mémoire est au coeur d'enjeux politiques dont on sait peu qu'ils ont été mouvants : avant d'être la figure de proue de l'extrême droite, elle a été tour à tour fille du peuple en armes, restauratrice de la monarchie, patriote trahie par son roi et l'Église...
Son histoire et sa mémoire ont été le jeu d'appropriations multiples et antagonistes qui prennent leur source dans ses procès même : condamnée au bûcher comme hérétique et réhabilitée quelques années plus tard afin de légitimer le règne de Charles VII qu'elle a soutenu. Gerd Krumeich retrace, à partir de la Révolution française, les usages de l'histoire de Jeanne d'Arc. Il nous rappelle qu'elle a un temps représenté le parcours d'une simple fille du peuple qui, par son action et ses souffrances, aurait donné naissance au nationalisme français. « Souvenons-nous toujours, Français, que la Patrie chez nous est née du coeur d'une femme, de sa tendresse et de ses larmes, du sang qu'elle a donné pour nous », écrit Michelet. Cependant, d'héroïne de gauche, elle devient, au cours du XIXe siècle, le symbole d'un nationalisme conservateur. Jeanne marque l'impossibilité de trouver un consensus politique qui aurait permis aux « deux France » de se réconcilier. Gerd Krumeich, en analysant les évolutions d'un mythe, fait finalement une histoire du nationalisme français.
-
Anne d'Autriche ? L'évidence s'impose à l'historien : trop de romanesque, trop de secrets, trop de partis pris entourent encore la figure de la mère de Louis XIV, longtemps victime de jugements péremptoires, d'accusations extravagantes, de présentations caricaturales. Peu de personnages de l'histoire de France conservent autant leur mystère qu'Anne d'Autriche.
Le présent ouvrage ne s'engage pas à lever tous les secrets de la reine. Son objectif est ailleurs : sans évacuer ce qui constitue malgré tout la trame connue de sa vérité humaine, charnelle autant que psychologique, il cherche à atteindre la vérité politique du personnage - la seule qui compte vraiment - et qui se résume en cette interrogation : Anne d'Autriche fut-elle, oui ou non, une grande reine ?
Anne d'Autriche ? Ni cocotte, ni bigote. Balayons nos idées préconçues. Voilà les premiers coups de pinceau d'un portrait politique jusqu'ici négligé.
-
Vainqueur de Marignan, prince de la Renaissance ou pantin manipulé par les femmes de son entourage, François Ier est en vérité bien autre chose que ce que les images d'Épinal ou les portraits à charge ont voulu faire de lui. Derrière la majesté et la stature du roi, on trouve un compagnon simple, amical et spontané. Derrière le géant sympathique et débonnaire, un roi autoritaire qui brise parlements, grands féodaux et favoris. Derrière le souverain absolu, un roi qui s'efforce de régner par consensus. Derrière le luxe des châteaux, les rudes campements de chasse ou de campagnes militaires.
Nourri d'archives inédites, notamment italiennes, Cédric Michon nous livre à la fois une analyse du règne et un portrait empathique de François Ier. Sous la forme d'un récit chronologique il reprend les principaux enjeux du règne, des rapports du roi avec sa mère, sa soeur et sa maîtresse, à la question des grandes découvertes en passant par les réalisations architecturales du règne, la vie de cour, les disgrâces, mais aussi les triomphes et les désastres militaires.
-
L'empereur Nicéphore Phocas ; Byzance face à l'Islam 912-969
Charles Personnaz
- Belin
- Portraits Belin
- 18 Juillet 2013
- 9782701164465
La vie de Nicéphore Phocas illustre avec éclat le renouveau du Xe siècle byzantin. Affermissement du pouvoir impérial, rétablissement militaire, réformes administratives, prospérité économique font de Byzance la première puissance de son temps.
Grand capitaine, Nicéphore Phocas vole de victoire en victoire malgré des ennemis redoutables comme l'émir d'Alep, Sayf ad-Dawla. Il enlève la Crète, arabe depuis cent cinquante ans ; en Orient, il repousse les frontières de l'Empire, il conquiert la Cilicie, il pénètre en Syrie ; en Occident, il contient les Bulgares et consolide la présence byzantine en Italie.
Attiré par la vie religieuse, Nicéphore lui préfère l'exercice du pouvoir. Animé par une piété ardente, il favorise une église ascétique et encourage la fondation de la Grande Laure du Mont Athos. Héritier d'une grande famille de l'Empire, il ne sacrifie pas l'intérêt public à celui de sa caste.
Marié à Théophano, la femme de son prédécesseur, Nicéphore connaît une fin terrible, digne des tragédies de Shakespeare, victime de son impopularité et de ressentiments meurtriers.
Le siècle de Nicéphore est un temps de recompositions politiques, culturelles, religieuses et sociales qui transforment la physionomie de l'Empire. Au travers de cette biographie se donnent à voir les évolutions et les mécanismes de ce monde en profonde mutation.
-
L'auteur retrace la vie d'Abraham Lincoln (1809-1865), seizième président des États-Unis, qui fut assassiné un an après le début de son second mandat.
C'est une biographie linéaire et concise, divisée en brefs chapitres, qui suit le personnage tout au long de sa vie, sans jouer sur des artifices de composition. Cela permet de mettre en lumière l'extraordinaire ascension de Lincoln : né dans une famille humble de paysans, après avoir travaillé aux champs puis exercé toutes sortes de petits métiers, il entrera en politique et étudiera le droit pour devenir avocat. Représentant, puis sénateur, il accède ensuite à la magistrature suprême. Il met fin à la guerre de Sécession et abolit l'esclavage.
Au-delà de l'image d'Épinal, l'auteur montre un personnage complexe : à la fois dépressif et volontaire dans son action politique, emblématique du self made man américain mais à distance de certains stéréotypes de la société de l'époque.