Paris, 1878. Les impressionnistes choquent les esthètes bourgeois en exposant leurs oeuvres. Parmi eux, Mary Cassatt, peintre américaine impétueuse dont la critique a remarqué les nuances justes et délicates. Au coeur de son travail : sa soeur Lydia. La jeune femme au teint clair et aux cheveux auburn qui illuminent les tableaux de Mary livre ses pensées intimes, ses joies et ses aspirations, portant un regard ému et digne sur le monde alors que sa santé décline inexorablement. Chaque séance de pose est une douleur autant qu'une échappée belle, et ce face-à-face entre la vie qui s'enfuit et l'art qui se construit révèle la profondeur de l'intimité des deux soeurs.
Voyage poignant au coeur de cette relation complexe, le roman de Harriet Scott Chessman offre une voix à Lydia Cassatt, évoquant les amours de femmes éprises d'indépendance, dans l'effervescence artistique du Paris de la fin du XIX& sup;siècle.
«Lumière sur la Piazza est une de ces oeuvres qui échappent à leur auteur, façonnée avec autant d'amour et de soin que le reste de ses écrits, mais qui, par une sorte de magie, devient un joyau parfait, mélange d'ironie et d'ambiguïté. Une femme, Mrs Johnson, doit prendre une décision, un pari risqué qui assurera peut-être le bonheur de sa fille. Elle est seule, dans un pays étranger, l'Italie, consciente de la séduction qu'il exerce sur elle, éblouie par la magie de la lumière qui donne la consistance de la réalité à ce qui n'est peut-être qu'illusion.
La confrontation de ces deux univers, celui de l'Amérique et celui de l'Italie, et leur incapacité à se comprendre font penser à Henry James, d'autant plus que l'intrigue se noue autour du mariage entre une belle héritière américaine et un séduisant Florentin.
Les autres nouvelles mettent toutes en scène des femmes confrontées à une expérience qui les oblige à jeter un nouveau regard sur leur vie et à choisir une rupture ou une acceptation lucide. La touche d'Elizabeth Spencer est un mélange d'ironie, d'ambiguïté, avec une grande élégance d'écriture.» Micjhel Bandry.
Les héroïnes de ces nouvelles, filles et femmes, épouses ou veuves, sont lucides, pleines de ressources intérieures et dotées d'un humour salvateur dans les pires situations. Profondément indépendantes, elles savent au besoin rompre les amarres tout en restant attachées aux valeurs du passé et à leur terre.
Ces nouvelles procurent un pur bonheur de lecture.