632 après Ford : désormais on compte les années à partir de l'invention de la voiture à moteur. La technologie et la science ont remplacé la liberté et Dieu. La vie humaine, anesthésiée, est une suite de satisfactions, les êtres naissent in vitro, les désirs s'assouvissent sans risque de reproduction, les émotions et les sentiments ont été remplacés par des sensations et des instincts programmés. La société de ce Meilleur des mondes est organisée, hiérarchisée et uniformisée, chaque être, rangé par catégorie, a sa vocation, ses capacités et ses envies, maîtrisées, disciplinées, accomplies. Chacun concourt à l'ordre général, c'est-à-dire travaille, consomme et meurt, sans jamais revendiquer, apprendre ou exulter. Mais un homme pourtant est né dans cette société, avec, chose affreuse, un père et une mère et, pire encore, des sentiments et des rêves. Ce « Sauvage », qui a lu tout Shakespeare et le cite comme une Bible, peut-il être un danger pour le « monde civilisé » ?
A l'aube d'un matin d'hiver, un jumbo jet explose au-dessus de la manche.
Au milieu de membres humains éparpillés et d'objets non identifiés, deux silhouettes improbables tombent du ciel : gibreel farishta, le légendaire acteur indien, et saladin chamcha, l'homme des mille voix, self-made man et anglophile devant l'eternel. agrippés l'un à l'autre, chantant à qui mieux mieux, ils atterrissent sains et saufs, ô miracle, sur une plage anglaise enneigée.
Gibreel et saladin ont été choisis (par qui ?) pour être les protagonistes de la lutte éternelle entre le bien et le mal.
Mais qui est qui ? les démons peuvent-ils être angéliques ? les anges sont-ils des diables déguisés ? tandis que les deux hommes rebondissent du passé au présent et du rêve en aventure, nous sommes spectateurs d'un extraordinaire cycle de contes d'amour et de passion, de trahison et de foi, avec, au centre de tout cela, l'histoire de mahmoud, prophète de jahilia, la cité de sable - mahmoud, frappé par une révélation oú les versets sataniques se mêlent au divin.
Avec ce grand livre-tourbillon, oú le passé et le futur se livrent une chasse sans merci, salman rushdie nous embarque dans une épopée truculente, un voyage de larmes et de rires au pays du bien et du mal, si inséparablement liés dans le coeur des hommes. " un chef-d'oeuvre. " the sunday times.
" un roman de métamorphoses, d'obsessions, de souvenirs, d'hallucinations, de révélations, de ritournelles publicitaires, et d'humour.
" the times.
" un roman extraordinaire, réjouissant, fourmillant de personnages, loquace et hilarant. " the guardian.
" les voyages de gulliver, de swift, candide de voltaire, tristram shandy, de sterne. avec les versets sataniques, salman rushdie m'a tout l'air de prendre sa place dans cette assemblée. " the new york times book review.
" diablement divertissant et sympathiquement ingénieux. " the guardian.
Qui est Theo ? Que lui est-il arrivé à New York pour qu'il soit aujourd'hui, quatorze ans plus tard, cloîtré dans une chambre d'hôtel à Amsterdam comme une bête traquée ? Qu'est devenu le jeune garçon de treize ans qui visitait des musées avec sa mère et menait une vie de collégien ordinaire ? D'où vient cette toile de maître, Le Chardonneret, qu'il transporte partout avec lui ?
À la fois roman d'initiation à la Dickens et thriller éminemment moderne, fouillant les angoisses, les peurs et les vices de l'Amérique contemporaine, Le Chardonneret laisse le lecteur essoufflé, ébloui et encore une fois conquis par le talent hors du commun de Donna Tartt.
A la frontière d'un monde perdu, Makepeace-shérif d'une ville vidée de ses habitants, patrouille dans les rues en ruines, sauvant les livres des décombres, et conservant précieusement les armes trouvées dans les maisons.
Cette terre froide et inhospitalière porte les stigmates de la catastrophe qui a détruit le monde alentour. Mais c'est là aussi que Makepeace découvre des preuves de survie : Ping tout d'abord, qui émerge de l'immensité de la forêt, parlant une langue inconnue et trahissant une peur terrible, mais avec qui Makepeace renoue des liens humains ; puis, de plus loin, lorsque le ciel de ces terres abandonnées est pour la première fois traversé par un avion.
Alors Makepeace prend la route, à cheval, les armes à la ceinture et l'espoir chevillé au corps. A travers un paysage glacé, la silhouette sur son cheval semble hanter un monde désert, mais en croise bientôt d'autres : des survivants agressifs, des microsociétés construites sur la terreur, défendant leurs maigres biens et leurs villages squelettiques comme des forteresses, développant, à grands renforts de croyances apocalyptiques, un système de justice arbitraire et des camps de travail, renouant avec le pire de l'histoire et les cauchemars du monde disparu.
Sur ses pas, Makepeace laisse l'empreinte de nos angoisses sur la survivance de notre civilisation, imprime la trace de nos intuitions et nos peurs quant aux recoins obscurs du genre humain, mais sème l'espoir, malgré tout, de la rédemption.
Ecrit au cordeau, Au nord du monde saisit le lecteur, le glace et l'emporte à la fois, ne le quitte plus, le guide sur ces routes terrifiantes et sublimes, dans un monde fini où tout pourtant semble toujours pouvoir recommencer, par la seule force d'un personnage, Makepeace, création romanesque puissante et, à l'image du genre humain, insondable et inoubliable.
Ridley est l'enfant d'un rêve, premier né d'une communauté hippie des années 1960.
Il grandit comme il respire, le monde est son terrain de jeux. Car le monde se finit aux portes d'Arcadia. Respect de la nature, autosuffisance, amour libre : Arcadia se veut une grande famille, chaleureuse et libertaire. Mais la réalité est plus compliquée. Et plus la communauté grandit, plus l'utopie s'éloigne : les parents négligent leurs enfants, la drogue embrume les esprits, les tensions minent l'équilibre des origines.
Jusqu'à l'implosion. Hors d'Arcadia, il faudra vivre dans les forêts d'immeubles new-yorkaises, ouvrir les yeux sur les dérives du rêve déchu, gagner sa vie, être père et accepter le réel. Mais l'idéal des commencements, l'amour et la paix, Ridley ne les perdra jamais vraiment, les portera jusque dans le monde, les concrétisera à sa manière, douce et honnête, profondément humaine. Roman d'initiation, fresque puissante, Arcadia trace à travers son héros le destin du rêve américain : de l'éblouissement de la naissance à la clairvoyance idéaliste.
Livre culte vendu à des millions d'exemplaires à travers le monde, le premier chef-d'oeuvre d'une jeune inconnue devenue une référence incontournable de la littérature américaine.
Introduit dans le cercle privilégié d'une université du Vermont, un jeune boursier californien intègre peu à peu un petit groupe d'étudiants de la grande bourgeoisie. Il découvre un monde insoupçonné de luxe, d'arrogance intellectuelle et de sophistication, en même temps que l'alcool, la drogue et d'étranges pratiques dionysiaques. Très vite, il pressent qu'on lui cache quelque chose de terrible et d'inavouable, un meurtre sauvage et gratuit qui l'entraîne, lui et ses camarades, dans un abîme de chantage, de trahison et de cruauté.
D'une lecture irrésistiblement prenante, cette chronique de l'illusion et de la complicité, de l'abandon aux rites antiques, de l'innocence corrompue par l'égoïsme et l'orgueil moral est aussi une histoire de culpabilité et de responsabilité.
Saleem sinai, le héros de cet extraordinaire roman picaresque, et né à bombay le 15 août 1947, à minuit sonnant, c'est-à-dire au moment oú l'inde accède à l'indépendance.
Comme les mille et un enfants nés lors de ce minuit exceptionnel, il est doté de pouvoirs magiques et va se retrouver mystérieusement enchaîné à l'histoire de son pays. " j'ai été un avaleur de vies, dit-il, et pour me comprendre il va vous falloir tout avaler à votre tour ! " alors se déroule sous nos yeux l'étonnante et incroyable histoire de la famille sinai. saleem nous entraîne tout d'abord dans la vie folle de ses grands-parents et de ses parents, puis dans la sienne propre : disputes familiales, aventures amoureuses, maladies terribles, guérisons miraculeuses, évasions fantastiques - un tourbillon de désastres et de triomphes qui commence lors de la nuit fatidique au cours de laquelle la nourrice de saleem a brouillé les cartes et changé la marche du destin en échangeant deux enfants dans leur berceau.
Ce récit novateur, cette saga baroque et burlesque d'une famille dont l'histoire se confond avec celle de l'inde moderne, est aussi un pamphlet politique impitoyable.
Trente ans après Le Meilleur des mondes, Aldous Huxley revient sur ce roman phare de la science-fiction pour constater que l'évolution qu'il imaginait dans les années 1930 se révèle une véritable prédiction.
Le monde qu'il a vu émerger - la dictature scientifique, l'homme transformé en esclave amoureux de sa servitude, la montée des fanatismes, le cauchemar de l'organisation intégrale - est déjà en train de prendre forme sous ses yeux à la fin des années 1950.
Dans cet essai d'une étonnante lucidité, il nous offre un regard percutant sur les évolutions sociales et politiques de son temps.
Le 14 février 1989, S. Rushdie reçoit une fatwa de Khomeini pour avoir écrit Les versets sataniques. En toute franchise et honnêteté, l'écrivain raconte sa clandestinité, son changement d'identité obligé et son combat pour retrouver une liberté. Il raconte sans tabou son quotidien sous surveillance armée et sa lutte pour obtenir soutien et compréhension du monde des médias ou des politiciens.
Un des écrivains majeurs du XXe siècle se confronte à un des plus grands monstres de tous les temps, Adolf Hitler.
Avec sa bravoure et sa sensibilité habituelle, Mailer explore l'enfance et la famille du dictateur. Dieter, le narrateur, est un mystérieux SS en possession d'extraordinaires secrets sur les origines d'Hitler. Au fil de descriptions incisives, le lecteur découvre les parents incestueux mais aussi les frères et soeurs du jeune Adolf, qu'il suit depuis sa naissance jusqu'à son adolescence. Entre un père grossier et autoritaire et une mère indulgente mais lascive, le petit garçon développe ses obsessions futures : une fascination absolue pour le pouvoir, une grandiose image de lui-même, et un désir de massacre qui lui procure une véritable jouissance sexuelle. Au fur et à mesure que l'aspect diabolique d'Hitler se révèle, le récit prend une tournure de plus en plus métaphysique, exposant avec une extraordinaire finesse la nature du combat entre le bien et le mal qui existe en chacun de nous.
Ce livre, déroutant et audacieux, son premier roman depuis plus de dix ans, vient couronner une prodigieuse carrière littéraire. Un chef-d'oeuvre.
Au coeur d'une période de désordre politique et religieux, dans l'Ecosse des massacres et des rois rivaux du XVIIe siècle, Corrag, jeune fille maudite accusée de sorcellerie, attend le bûcher. Le révérend Charles Leslie a fait le voyage depuis l'Irlande pour venir l'interroger sur les massacres dont elle a été témoin.
« Le jour où je revins à Templeton, en pleine disgrâce, le cadavre d'un monstre mesurant près de seize mètres émergea à la surface du lac Glimmerglass. » Ainsi s'ouvre Les Monstres de Templeton, un roman qui balaie deux siècles d'histoire : celle d'une jeune fille à la recherche de son père, et celle d'un village, ancrée dans l'Amérique profonde, au milieu des légendes et des secrets de famille. À la suite d'une déconvenue amoureuse, Willie Upton frappe à la porte de la vieille demeure où vit encore sa mère, Vivienne, ancienne hippie devenue baptiste fervente sur le tard... Au lieu du réconfort qu'elle vient y chercher, Willie trouve un village sens dessus dessous, chamboulé par l'apparition d'un animal démesuré, et découvre un terrible mensonge : son père existe bel et bien, elle n'est pas le fruit hasardeux des amours libres de sa mère, mais bien la fille d'un homme connu et reconnu dans Templeton.
Lancée dans une enquête à rebondissements pour retrouver son père, elle part sur la trace de ses ancêtres et reconstitue la fabuleuse généalogie qui mène à son histoire.
Lorsque le journaliste Will Farnaby échoue sur l'île de Pala, il croit avoir découvert la société idéale. La communauté des îliens s'organise autour des valeurs de justice, de respect et de liberté, dans une parfaite osmose avec la nature. Mais cet équilibre idyllique est rapidement menacé par les convoitises internationales, à commencer par le sultanat voisin.
Huxley orchestre le malentendu : l'utopie de l'Éden retrouvé, réinventé par la main de l'homme, fera long feu, pour mieux se fracasser contre les instincts humains les plus funestes.
Tableau de la nostalgie familiale et du chagrin, Le Petit Copain explore l'univers du crime et du châtiment. D'une puissance narrative exceptionnelle, ce deuxième roman confirme le talent étincelant de l'auteur du Maître des illusions.
Dans une petite ville du Mississippi, Harriet Cleve Dufresnes grandit dans l'ombre de son frère. Quand elle était encore bébé, celui-ci a été retrouvé mort, pendu à un arbre du jardin. Son meurtrier n'a jamais été identifié. Harriet, farouchement déterminée, d'une précocité remarquable pour ses douze ans et imprégnée de la littérature d'aventures de Stevenson, Kipling et Conan Doyle, décide un été de trouver l'assassin et d'exercer sa vengeance.
Son unique allié dans cette quête, son copain Hely, lui est totalement dévoué. Mais ce qu'ils découvrent est bien éloigné de leurs jeux d'enfants : c'est un monde obscur d'adultes, chargé de menaces, où rôdent, hors de l'intimité familiale, des prédicateurs illuminés, des criminels, des trafiquants de drogue...
En l'an 2108, la Troisième Guerre mondiale a pris fin depuis déjà plus d'un siècle mais les stigmates de ses destructions atomiques n'ont pas disparu et l'humanité, décimée par les massacres chimiques et bactériologiques, a subi une irréversible mutation. C'est à la découverte de cette nouvelle espèce animale dont l'instinct sexuel est devenu saisonnier que va se lancer le professeur Poole, spécialiste néo-zélandais de botanique, dont l'île-continent a été miraculeusement épargnée.
À travers la fiction littéraire d'un scénario de film providentiellement sauvé du désastre, Aldous Huxley évoque avec un brio insurpassable l'un des « avenirs de cauchemars » qui peuplent peut-être le troisième millénaire.
Celestial et Roy viennent de se marier. Elle est à l'aube d'une carrière artistique prometteuse, il s'apprête à lancer son business. Ils sont jeunes, beaux et incarnent le rêve américain... à ceci près qu'ils sont noirs, dans un État sudiste qui fait peu de cadeaux aux gens comme eux. Un matin, Roy est accusé de viol. Celestial sait qu'il est innocent, mais la justice s'empresse de le condamner.
Les années passent, et la jeune femme tient son rôle d'épouse modèle jusqu'au jour où cet habit devient trop lourd à porter. Elle trouve alors du réconfort auprès d'Andre, son ami d'enfance. À sa sortie de prison, Roy retourne à Atlanta, décidé à reprendre le fil de la vie qu'on lui a dérobée...
Avec ce portrait de la classe moyenne noire du sud des États-Unis, Tayari Jones radiographie le couple et signe une histoire d'amour tragique et contemporaine qui explore les thèmes de la famille, de la loyauté, du racisme. Caustique et rigoureuse observatrice de son temps, cette auteure reconnue outre-Atlantique s'attaque en femme de lettres aux maux qui rongent la société américaine, et parvient à donner à ce texte fulgurant et âpre tous les atours d'un grand roman.
La furie s'est emparée du monde, de new york, du professeur malik solanka.
Ce dernier a fui l'angleterre, laissant derrière lui une femme et un enfant, et s'est établi à manhattan pour " se déprendre et se refaire ". mais recommencer de zéro est tout un art quand on est poursuivi par des spectres, des furies, des souvenirs. délaissant l'histoire des idées qu'il enseignait dans le vieux monde pour la fabrication d'étranges poupées pensantes aussitôt médiatisées, solanka découvre que d'autres poupées, de sang et de chair celles-ci, subissent la colère d'un mystérieux assassin, le tueur au panama.
Gravitant autour du professeur, des femmes aussi ingénieuses que belles vont tenter de sauver solanka de cette furie qui le dévore de l'intérieur : la mystérieuse mila et ses jeux érotiques à la limite du pervers, et la somptueuse neela, la plus belle femme du monde, qui se sacrifiera au bout de la planète pour que solanka puisse retourner chez lui, dans l'espoir de revoir son fils. ce roman s'inscrit avec jubilation dans la lignée de voltaire et de swift : salman rushdie fonce dans le jeu de quilles de la société moderne, tord le cou à la science sans ménager la fiction.
Tour à tour fustigeant et badinant, virtuose et " vitriolique ", sagace et cruel, furie est une fable furieuse, une satire féroce de notre monde actuel, et de la civilisation américaine en particulier.
Curieuse apparition que ce jeune homme blond fièrement dressé sur un char à boeufs et sur le point d'entrer à la cour du grand moghol, au coeur des indes.
Le voyageur se fait appeler " mogor dell'amore " et prétend détenir un secret. ce qu'il va révéler à l'empereur est une histoire fantastique: il affirme être le fils de l'enchanteresse de florence, princesse moghole oubliée, maîtresse sulfureuse d'un soldat florentin, à la beauté envoûtante et aux pouvoirs mystérieux. sa légende est nimbée d'une aura de magie, d'énigme et de mensonge. l'empereur ne sait que croire, jusqu'à ce que l'enchanteresse à la jeunesse éternelle, le visite en rêve.
Son histoire nous emmène sur les traces d'un destin fabuleux et relie un orient conquérant et contemplatif à l'occident sensuel et terrible de la renaissance florentine. d'une cour l'autre, au rythme des complots et des intrigues, on croise sorcières et fêlons, l'ombre de savonarole, les vespucci ou machiavel, personnages troubles qui peuplent la légende de l'enchanteresse de florence. rushdie s'adonne ici à la magie, compose une oeuvre foisonnante et prouve une fois encore une puissance créatrice hors du commun.
Le grand reporter Ryszard Kapuscinski, disparu en janvier 2007, donne ici, en quelque sorte, son testament d'écrivain. Choisies parmi plus de mille pages d'articles et d'interviews, ces quelques dizaines de questions et réponses sont précieuses dans le sens où elles renseignent le lecteur sur la profession exercée par Kapuscinski, mais aussi sur lui-même, sa personnalité, sa passion du voyage, ses reportages exceptionnels, son goût du risque pour défendre des valeurs qui lui sont chères, la solitude et la peur accompagnant son travail quotidien, la difficulté de ce travail d'écriture qu'il compare à un véritable bagne. Ryszard Kapuscinski évoque sans concessions la déontologie de son métier, les manipulations et les pressions des médias que subissent les reporters d'aujourd'hui, et aborde avec une belle sincérité l'art de l'écriture, et la conception philosophique de son travail. L'ouvrage a également le mérite de revenir sur les moments forts de l'oeuvre de l'auteur : Ebène, Imperium, Le Négus, Le Shah... Un petit livre riche, drôle parfois, et qui étonne par la modestie de ses aveux.
Dans la ville de Kahani, au pays d'Alifbay, Luka, 12 ans, mène une vie heureuse et paisible avec sa mère Soraya, son père Rashid Khalifa, conteur, et son frère Haroun, de vingt ans son aîné. Tout bascule le jour où son père sombre dans un sommeil sans fin. Pour le sauver, le jeune Luka doit alors partir à la recherche du feu de la vie. Reprenant la mer des histoires où son frère avait tant navigué, Luka, merveilleux petit seigneur des anneaux, devra traverser les obstacles magiques, voyager en tapis volant, éviter les pièges, les ennemis, le Nobodaddy, double fantomatique et malfaisant de son père, trouver son chemin dans les " brumes du temps " et surtout ramener le feu de la vie, qui sauvera son père. Dans sa course, Luka peut compter sur un chien et un ours magiques ; mais surtout la plume, fantaisiste et amusée, souffle à son héros l'énergie du conte, le pouvoir de l'imagination. Inspiré par l'univers virtuel, l'imagination et les jeux vidéos de ses enfants, Salman Rushdie démontre une fois encore que l'écriture est le temple de la liberté et de l'enfance éternelle. Vingt ans après Haroun et la mer des histoires, son feu créatif est intact, sa puissance d'évocation plus grande encore, et sa fantaisie plus gourmande. Pris au jeu du conte, on se surprend à retrouver entre les lignes de ce récit merveilleux les questions que ses romans continuent de poser aux lecteurs, jeunes et moins jeunes.
Howland, petite ville du Massachusetts, attire de nombreux riches vacanciers venus de New York. Mark, lui, fait partie des locaux. Entrepreneur en bâtiment, il peine à joindre les deux bouts depuis un placement hasardeux. Lorsque Philip Hadi, un richissime gestionnaire de fonds d'investissement, s'installe dans la maison d'à côté, cela ne se fait pas sans heurt. Le quotidien de Mark et de sa famille se transforme lentement...
Quand Hadi se lance en politique et devient maire de Howland, modelant par petites touches la ville à son image, le fossé se creuse encore un peu entre le New-Yorkais et les habitants de la petite ville.
Réussissant à capter un moment d'histoire, Ceux d'ici met en lumière les défis auxquels sont confrontés les États-Unis aujourd'hui : les inégalités toujours plus fortes, la paupérisation des classes moyennes et la montée d'un nouvel autoritarisme. Surtout, c'est la fin du rêve américain que Jonathan Dee analyse et met en scène de main de maître. Un roman social non seulement brillant, mais aussi inquiétant de réalisme.