Chatoyant, virtuose, profond, le phèdre constitue l'un des chefs-d'oeuvre de platon.
De l'amour et de l'art de discourir : c'est d'abord ce double thème qu'explore socrate dans un dialogue à hâtons rompus avec phèdre, sur les bords ombragés de l'ilissos, au pied de l'acropole écrasée de chaleur. la rhétorique est dangereuse quand elle n'est pas guidée par le souci du vrai, et l'amour funeste quand il n'élève pas. pourtant, que la visée de la vérité et l'amour divin pour le beau s'emparent des âmes, et tout s'inverse : socrate, de mythes en discours, dessine les contours de l'essence de l'âme, et trace la voie de la connaissance vraie, celle de la dialectique, qui jetterait les hases d'une rhétorique philosophique.
Enfin, il statue sur la redoutable écriture, un jeu sans valeur, à moins que par l'imitation des discours philosophiques vivants, elle ne contribue à féconder les âmes. pourquoi et comment devient-on philosophe ? tel est bien au total l'enjeu central du phèdre.
« Qu'il fasse beau, qu'il fasse laid, c'est mon habitude d'aller sur les cinq heures du soir me promener au Palais-Royal... » Et celui que Diderot rencontre ce jour-là est le neveu du célèbre musicien Jean-Philippe Rameau. Les voilà réunis au Café de la Régence, au milieu des buveurs et des joueurs d'échecs, et l'entretien entre LUI et MOI est une satire qui ne ménage pas les puissants du jour, financiers aussi bien qu'adversaires de l'Encyclopédie. Et cette vigueur polémique est pour beaucoup dans le charme étrange de ce dialogue où Diderot égrène les idées, les jeux de mots, les anecdotes, les formules et les aperçus sur tous les sujets, dans un entretien libre et jaillissant, pétillant de verve et d'ironie.
Diderot n'a jamais parlé du Neveu dont on ne sait quand il fut composé, et le texte a d'abord cheminé sous le manteau. En 1805, Goethe y voit sans conteste l'un des chefs-d'oeuvre de Diderot, le traduit, et, en 1821, c'est la traduction de sa traduction qu'on propose au public comme un inédit. Le manuscrit autographe ne sera découvert, par hasard, qu'en 1890.
Edition de Pierre Chartier.
Texte intégral.