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Tariq Ali
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Dans sa longue carrière de journaliste, d'aventurier, d'homme d'État et d'historien, le nationalisme et l'impérialisme constituent le fil directeur, avec des conséquences désastreuses. Jeune homme, Churchill participe aux batailles en Afrique du Sud, au Soudan et en Inde, qui visent à maintenir l'ordre impérial. Comme ministre lors de la Première Guerre mondiale, il est responsable d'une série d'erreurs catastrophiques conduisant à des morts par milliers. Ses efforts pour écraser les nationalistes irlandais sont autant de plaies qui ne sont toujours pas cicatrisées. Endossant le rôle de défenseur de son pays pendant la Deuxième Guerre mondiale, la période la plus vénérée de sa carrière, il n'a pas hésité à sacrifier des territoires lointains : Tariq Ali évoque ainsi l'attaque brutale contre la résistance grecque, la famine au Bengale qui a coûté la vie à plus de 3 millions d'Indiens, l'assaut aérien contre les civils à Dresde et Hambourg, et son insistance sur l'utilisation d'armes nucléaires au Japon.
Comme leader une fois la paix revenue, alors même que l'Empire s'écroulait, Churchill n'a jamais renoncé à sa philosophie impériale et il est l'un des architectes du monde dans lequel nous vivons aujourd'hui, où il reste l'idole de personnages comme Boris Johnson, George W. Bush et Donald Trump. Son bilan est terrible, amplement documenté dans l'acte d'accusation de Tariq Ali -
En cette fin d'année 1499, l'archevêque de Grenade, confesseur de la Reine Isabelle, vient d'ordonner la destruction de tous les ouvrages de la ville écrits en langue arabe. Cet autodafé sonne la fin de la glorieuse civilisation d'al-Andalus, qui a régné pendant sept siècles sur la péninsule ibérique.
Chez les al-Hudayl, très ancienne famille dont le domaine est implanté à quelques lieues de la ville, on s'interroge face à la radicalisation des Chrétiens : faut-il accepter d'abjurer sa foi pour sauver ses biens et peut-être sa vie, comme s'y sont résolus le propre oncle du chef de clan, devenu prélat, et un de ses cousins, négociant à Grenade ?
Faut-il fuir de l'autre côté de la Méditerranée ?
Ou alors organiser la résistance qu'appelle de ses voeux le jeune et fougueux Zuhayr, convaincu que la marche de l'histoire n'est pas irréversible ?
Tariq Ali excelle à camper les détails du quotidien de ces aristocrates libéraux à un moment où leur monde, tout de raffinement et de tranquille certitude, bascule. Mais si, avec sa verve coutumière, il donne vie et chair aux intrigues amoureuses, aux unions clandestines voire incestueuses et aux secrètes rivalités, le romancier livre aussi une subtile réflexion sur les germes du déclin de la culture arabe en Andalousie.
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LA FEMME DE PIERRE. Après Un sultan à Palerme (2007), Le Livre de Saladin
(2008) et À l'ombre des grenadiers (2009), tous trois parus chez Sabine
Wespieser éditeur, voici le quatrième volet du « Quintet de l'islam », ensemble
romanesque que Tariq Ali, écrivain et intellectuel anglo-pakistanais traduit
dans le monde entier, a initié au moment de la première guerre du Golfe, ulcéré
par le nombre de commentaires tirant argument de l'absence de culture des
Musulmans. Les cinq romans qui constituent cette fresque explorent chacun, de
manière indépendante des autres, une période de forte influence politique et
culturelle de l'islam. Avec Un sultan à Palerme, Tariq Ali nous plonge dans la
Sicile cosmopolite du XIIe siècle, où Musulmans et Chrétiens cohabitaient sous
la férule du roi Roger. Le Livre de Saladin met en scène Salah al-Din, qui
libéra Jérusalem des Croisés en 1187. À l'ombre des grenadiers revient sur
l'expulsion des Maures d'Espagne en 1499. La Femme de pierre est une chronique
de la fin de l'Empire ottoman. Le cinquième volume, La Nuit du papillon d'or,
qui suit le destin d'un peintre génial et truculent entre Lahore, Pékin et
Londres à notre époque, paraitra en 2011, toujours chez Sabine Wespieser
éditeur. La Femme de pierre se passe à la fin du dix-neuvième siècle. Tous les
ans, quand la température à Istanbul devient insupportable, les descendants de
Youssouf Pacha se retirent dans le palace que fit construire au bord de la mer
de Marmara leur ancêtre banni d'Istanbul par le sultan (sur les raisons de cet
exil, les versions divergent). En cet été 1899, Nilofer revient pour la
première fois depuis neuf ans dans la demeure familiale en compagnie de ses
deux enfants. Elle qui avait fui pour commettre une mésalliance - elle a épousé
un petit inspecteur des écoles, grec de surcroît, alors que sa mère l'avait
promise à un de ses cousins... - est heureuse de retrouver le décor familier de
son enfance, et surtout la Femme de pierre. Ce rocher, probablement la
sculpture d'une déesse païenne, recueille depuis des générations les
confidences et les secrets, et se trouve au centre du roman de Tariq Ali. La
famille de Youssouf Pacha, tout comme l'empire ottoman en cette fin de siècle,
est en pleine décadence. Intrigues amoureuses, vendettas, méprises
sentimentales, jalousies et haines : les personnages campés par Tariq Ali,
qu'ils soient maîtres ou esclaves, inspecteurs d'écoles ou barons, poètes ou
espions, incarnent dans leur quotidien un monde en train de disparaître.
L'écrivain, avec sa verve coutumière, leur donne vie et chair, tout en
montrant, sans le moindre manichéisme, pourquoi le ver était dans le fruit...
et pourquoi le brillant empire ottoman, que la famille avait servi pendant plus
de cinq siècles, ne va pas tarder à s'effondrer. Tariq Ali est né à Lahore
(situé à l'époque en Inde britannique) en 1943. Il a fait ses études au
Pakistan puis à l'université d'Oxford. Son opposition à la dictature militaire
pakistanaise l'a contraint à l'exil en Grande-Bretagne. Figure prépondérante de
l'extrême gauche antilibérale depuis la fin des années 1960, il est l'auteur
d'essais politiques et historiques, de deux cycles romanesques, « La Trilogie
de la chute du communiste » et « Le Quintet de l'Islam ». Éditeur à la New Left
Review, Tariq Ali écrit également pour le théâtre, le cinéma et la télévision.
En France, sont parus trois essais : Le Choc des intégrismes (Textuel, 2002),
Bush à Babylone : la recolonisation de l'Irak (La Fabrique, 2004) et Quelque
chose de pourri au Royaume-Uni, Libéralisme et Terrorisme (Raisons d'agir,
2006).
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Berlin ; Moscou, la peur des miroirs
Tariq Ali
- Sabine Wespieser
- Litterature Etrangere
- 6 Novembre 2014
- 9782848051680
« Mes parents furent des révolutionnaires à l'âge d'or du communisme. Ils le furent aussi lors de ses pires années de sang. J'étais enfant à Moscou pendant une guerre qui n'est plus qu'un souvenir lointain en Europe. Moi, j'ai vécu la majeure partie de ma vie au XXe siècle. Toi, tu es né en 1971, et, avec de la chance, tu vivras l'essentiel de la tienne au vingt et unième. Tu ne te souviens que de l'agonie de l'Union soviétique, de l'ultime décadence du système étatique qu'ils appelaient « communisme », de ta mère et moi militant pour un avenir qui n'est jamais advenu, et de la réunification de l'Allemagne. » Vladimir Meyer, un ancien dissident d'Allemagne de l'Est, s'adresse à son fils, jeune homme modéré qui a parfaitement pris le virage de la social-démocratie dans une Allemagne tout juste réunifiée. Nous sommes en 1990, sa fidélité à ses convictions marxistes a coûté à Vladimir son poste à l'université, et sa femme l'a quitté. Désemparé face à un monde qui semble avoir fait du capitalisme son horizon indépassable, il tente d'expliquer ce que fut la belle utopie du communisme et remonte pour cela dans la généalogie familiale.
Fils d'une communiste juive allemande réfugiée en Union soviétique - inspirée de la figure historique d'Elisabeth Poretski -, il a vécu son enfance à Moscou pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1945, fidèle parmi les fidèles, sa mère revient avec lui dans ce qui est devenu la RDA, où se déroulera toute son existence militante.
Tariq Ali écrit sur les illusions trahies et les espérances détruites, donne chair et corps à une incroyable galerie de portraits - où se mêlent figures historiques et personnages fictionnels - et nous entraîne, de Moscou à Berlin, en passant par Vienne, Hanoï, Barcelone ou Paris, dans les méandres d'une histoire politique qu'il maîtrise parfaitement - dans la mesure où elle est la sienne.
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En 1153, le géographe arabe Idrisi revient à Palerme, ayant mené bien des expéditions pour le compte du roi normand Roger II de Sicile.
Entre le souverain chrétien, esprit éclairé, et le savant musulman, une complicité s'est nouée au fil des années, malgré les pressions de leurs coreligionnaires et la rivalité amoureuse autour de la belle Mayya. Mais ces temps de paix s'achèvent... Querelles familiales, secrets d'alcôve, intrigues de harem, complots politiques : ce formidable roman d'aventures multiplie les rebondissements, en explorant la période charnière où la tolérance, à l'origine du rayonnement de la Sicile du XIIe siècle, cède la place à la violence.
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La nuit du papillon d'or
Tariq Ali
- Sabine Wespieser
- Litterature Etrangere
- 6 Octobre 2011
- 9782848051031
De beau matin, le téléphone sonne chez Dara, le narrateur, écrivain installé à Londres : son ami de jeunesse, à qui il confiait ses espérances politiques mais aussi ses secrets d'alcôve, le tire du sommeil pour lui rappeler une vieille dette d'honneur. Plus de quarante ans se sont écoulés depuis leurs années soixante à Lahore, et Platon, devenu un peintre célèbre et controversé, veut que Dara écrive sa vie.
Dara tire aussitôt prétexte de cette biographie de commande pour partir sur les traces de ses condisciples d'alors, avec qui il militait clandestinement. Dispersés à travers le monde, ils ont empruntées des voies fort divergentes. Mais tous -le chirurgien républicain comme le combattant maoïste - vont finir par se retrouver au pays natal pour le dévoilement du grand oeuvre de Platon : une toile gigantesque intitulée « Les Quatre Cancers de Terrepatrie » - l'Amérique, les militaires, les mollahs et la corruption.
Car il est question, dans ce roman résolument contemporain, du Pakistan d'aujourd'hui (jamais nommé), dont Tariq Ali brosse un portrait dévastateur, mais pour des raisons qui ne sont pas forcément celles qu'invoque le discours occidental. Témoin la pseudo-victime de l'islam devenue la coqueluche des médias français que met en scène l'écrivain.
Si le regard de Tariq Ali est acéré, celui-ci reste un formidable conteur. Quand il dénonce le féodalisme, c'est à travers le personnage de la belle Zaynab, la compagne de Platon, qui jeune fille a été mariée au Coran. pour éviter que le patrimoine familial ne soit dilapidé. Et l'histoire d'amour de Dara avec Jindié, le « Papillon d'or » du titre, tient le lecteur en haleine tout au long du roman.
On retrouve bien, dans cet éblouissant cinquième volet du Quintet de l'islam, Tariq Ali tel qu'en lui-même : drôle, imaginatif, intelligent, satirique et diablement informé.
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Les dilemmes de Lénine
Tariq Ali
- Sabine Wespieser
- Litterature Etrangere
- 5 Octobre 2017
- 9782848052298
Le culte de Lénine, dont lui-même abhorrait jusqu'aux formes les plus embryonnaires, a été un désastre pour sa pensée. Ses textes, qui n'avaient jamais été conçus comme un catéchisme, ont été momifiés, empêchant de comprendre ce qu'avait été sa formation politique. Celle-ci doit être replacée à la confluence de deux processus historiques. Lénine était un produit de l'histoire russe et du mouvement ouvrier européen, qui l'une et l'autre posaient des problématiques de classe et de parti, de force agissante et d'instrument. La synthèse opérée par Lénine a donc été déterminée par l'interpénétration de deux courants très différents, que l'on peut caractériser grosso modo comme l'anarchisme et le marxisme. Lénine a joué un rôle essentiel dans le triomphe du second.
Voilà pourquoi je m'attarderai longuement sur l'histoire et la préhistoire de ces deux courants, avant d'en venir à certains problèmes spécifiques auxquels Lénine et les bolcheviks ont eu à faire face. Sans cette plongée dans le passé, on saisit mal les dilemmes rencontrés par Lénine.
Tariq Ali, dès son introduction, pose les enjeux de son nouveau livre : s'il y brosse un portrait acéré de Lénine, et de son rôle capital dans l'avènement de la révolution d'octobre 1917, il se livre également à une passionnante analyse des conditions qui ont rendu possible cette révolution. Plongeant au plus près des préoccupations de l'homme d'État et du théoricien politique, dont il souligne la prescience - Lénine était très isolé dans son parti avant octobre 1917 -, ainsi que la rigueur et la limpidité des écrits, il jette un éclairage inédit sur sa vie, et particulièrement ses deux dernières années.
Avec Les Dilemmes de Lénine, Tariq Ali - lui-même intellectuel engagé et activiste politique - explore les questions auxquelles Lénine a été confronté, et qui restent d'une troublante actualité : le terrorisme est-il une stratégie ?
Est-il acceptable de soutenir les guerres impérialistes ? une action politique est-elle possible sans un appareil de parti ? quelle justification morale y a-t-il à s'emparer du pouvoir ? quelle influence les choix intimes - amoureux ou amicaux - de Lénine ont-ils eu sur son action ?
Au fil de ses interventions publiques, de ses articles, de ses essais politiques et de son oeuvre romanesque, Tariq Ali ne cesse d'en appeler à une alternative au libéralisme. Ce livre de non-fiction, par son ton très personnel, par l'ouverture de champ qu'il propose - c'est l'utopie révolutionnaire mondiale qu'interroge l'intellectuel d'origine pakistanaise - s'inscrit dans la cohérence de son oeuvre, et notamment de ses six romans publiés chez Sabine Wespieser éditeur.
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Depuis que le sultan du Caire et de Damas, Salahal-Din, a pris la décision de déloger les croisés de Jérusalem, l'érudit juif Ibn Yakoub rédige la geste de la reconquête. Dans le secret des palais, sous les tentes des campements ou dans la poussière des routes, il rend compte de l'intelligence stratégique, du courage et de la générosité de celui qui en 1187 entrera dans la Ville sainte.
Mais le souhait du mémorialiste est aussi de brosser le portrait du jeune Kurde devenu monarque : il recueille ses souvenirs, les confronte aux confidences de ses proches, et notamment du vieux serviteur Chadhi, dont la version du roman de formation du sultan, entre frasques et dépucelage, est nettement plus décapante. Au fil des années, Ibn Yakoub lève le voile sur le quotidien de la cour : les érudits paillards y lutinent les jeunes scribes tandis qu'au harem les favorites du sultan filent entre elles le parfait amour, la sultane Jamila suit la troupe habillée en homme, quand elle ne se consacre pas à l'écriture de traités subversifs...
Secrets licencieux, rivalités politiques, petites histoires mêlées à la grande histoire donnent chair à ces personnages dont le point de vue bouscule notre vision occidentale des événements qui ont marqué le Moyen Âge : et c'est bien le propos de Tariq Ali que de confronter, dans son Quintet de l'islam, la tradition arabe à la tradition chrétienne. Après Un sultan à Palerme, évocation de la Sicile cosmopolite du XIIe siècle (Sabine Wespieser éditeur, 2006), Le Livre de Saladin éclaire des enjeux qui restent très contemporains. Il a été traduit dans de nombreuses langues, y compris l'hébreu.
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Un an après que la Maison blanche a changé de main, en quoi l'empire américain a-t-il changé ? Dans ce nouveau livre, Tariq Ali nous montre non seulement combien il n'y a jamais eu de rupture fondamentale en termes de politique étrangère entre l'administration Bush père, l'administration Clinton et celle de Bush fils mais encore combien il n'y en a pas plus avec le régime Obama. Rapports avec Israël, Irak, Afghanistan, Iran, Pakistan : depuis l'effondrement de l'URSS, le Moyen-Orient n'a eu de cesse d'être défini qu'en tant que champ de bataille central pour imposer une domination américaine sur le monde.
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Le choc des intégrismes ; croisades, djihads et modernité
Tariq Ali
- Textuel
- Essais Et Documents
- 14 Septembre 2002
- 9782845970533
Tariq Ali jette ici une lumière vive sur la zone de tempêtes au carrefour de l'Afghanistan, du Pakistan, du Cachemire, de l'Inde et des anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale.
Nourri d'une grande connaissance de l'histoire, il démêle l'imbroglio des contradictions nationales, sociales et religieuses explosives au seuil du XXIe siècle. Il dévoile ainsi la logique infernale qui aboutit aux attentats de Manhattan. Engagé sans simplisme, ce livre inclassable défie les conformismes culturels en brassant l'histoire, la littérature, la politique, et l'autobiographie. Il introduit ainsi une part de Lumières dans les labyrinthes obscurs de l'histoire au présent.
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Ce livre retrace les événements qui se sont déroulés depuis la création de l'irak par les anglais au lendemain de la première guerre mondiale - à partir des trois vilayets ottomans de mossoul, bassora et bagdad - jusqu'à la dernière péripétie en date, l'invasion du pays par la plus formidable armada qu'on n'ait jamais vue rassemblée.
La royauté hachémite soutenue à bout de bras par les anglais, les insurrections tout au long de l'entre-deux-guerres, la révolution de 1958 et le régime des colonels, la sanglante prise du pouvoir par le baas en 1963, l'ascension de saddam hussein, la terrible guerre iran-irak...telles sont les étapes que retrace tariq ali à sa manière, faisant revivre des personnages qu'il a connus, évoquant les poètes qui, de tout temps, ont été la conscience vive de l'irak.
Eclairant la généalogie des événements actuels, virulente dénonciation de la guerre et de l'occupation impérialistes, bush à babylone est exemplaire d'une autre façon de raconter l'histoire, documentée et engagée, informée et palpitante. c'est aussi un signal de réveil pour ceux qui ont manifesté contre la guerre acceptent aujourd'hui dans l'apathie, comme " un moindre mal ", la recolonisation del'irak.
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Quelque chose de pourri au royaume-uni ; libéralisme et terrorisme
Tariq Ali
- Raisons D'Agir
- 7 Décembre 2006
- 9782912107329
"Charivari" est un terme en général usité en Angleterre depuis la fin du XVIIe siècle pour désigner un tohu-bohu assez grossier, avec ou sans rituel plus élaboré, exprimant en général de la moquerie ou de l'hostilité contre des individus ayant violé certaines normes publiques. Il s'applique donc particulièrement bien à ce livre, paru en anglais en 2005, sous le titre Rough Music. Il a en effet été écrit en réponse a la crise politique britannique qui a suivi guerre d'Irak et les attentats a la bombe qui ont eu lieu à Londres le 7 juillet 2005. Dans ce livre polémique, écrit sous l'empire de la colère pendant l'été 2005, Tariq Ali décrit Tony Blair comme le Dorian Gray de la politique
britannique et révèle la dynamique d'une politique conduite à partir de la seule logique médiatique. Le style est dynamique, la critique sans concessions: "Un système électoral non représentatif, non réformé ; une politique étrangère dont la loyauté à l'égard de Washington n'est comparable, selon l'expression mémorable du romancier John Lanchester, « qu'au cran de sécurité coïtal qui rend impossible de séparer des chiens quand ils ont un rapport sexuel » ; le droit d'être jugé par un jury et la présomption d'innocence fortement attaqués ; un programme social autoritaire ; des médias conformistes, utilisés sans vergogne comme outil de propagande au service du nouvel ordre - voilà les principales caractéristiques de la scène britannique aujourd'hui. Ajoutons
l'homogénéisation généralisée de la culture nationale, la direction de la BBC singeant ses concurrents privés ; la mort virtuelle du cinéma national[; un théâtre qui s'embourgeoise toujours plus, dans lequel les frontières entre le boulevard et le théâtre subventionné deviennent floues ; l'édition britannique convertie au réalisme du marché par les conglomérats globaux ; la marginalisation de toute pensée qui ne produit pas des profits rapides et la mainmise sur les universités du dogme de la gestion par l'évaluation, aux termes duquel les universitaires sont encouragés à considérer les étudiants qui lisent leurs livres comme des « clients ». La vie politique en Grande-Bretagne ressemble de plus en plus à celle d'une monarchie bananière". Mais au delà de la violence verbale de l'auteur contre le premier ministre britannique, le livre déconstruit minutieusement les mécanismes qui conduisent une gauche libérale à soutenir non seulement une politique internationale marquée par l'expansionnisme américain, mais aussi les dérives d'un système représentatif où le seul impératif de rester au pouvoir l'emporte sur les exigences démocratiques élémentaires. Au moment où ce qu'on appelle "l'Europe" cherche à relancer sa dynamique, il n'est pas inutile de tirer les leçons du "modèle britannique".
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What links them is that each is set in a colourful period from the Islamic past and tells an intimate story set against the sweep of history.
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Tells the story of a family in Moorish Spain and their attempts to survive after the fall of Granada
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In this wide-ranging book Ali challenges assumptions on both sides, arguing that Islamic civilization has an important role in Western modernity, and that what we have experienced with the rise of fundamentalism is the return of history in an horrific form.
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Ali argues against the view that sees imperialist occupation as the only viable solution to bring about regime-change in corrupt and dictatorial states. He argues that economic, Political and strategic interests are clear.
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L'histoire non dite des Etats-Unis ; entretiens
Tariq Ali, Oliver Stone
- Galaade
- 1 Novembre 2012
- 9782351761809
Au début de l'année 2009, Oliver Stone entre en contact avec Tariq Ali, alors qu'il prépare un ambitieux documentaire d'une dizaine d'heures, The Untold History of the United States, 1900-2012 . Marqué par la lecture de Pirates of the Caribbean : Axis of Hope , essai sur les bouleversements politiques de l'Amérique latine, Oliver Stone souhaite discuter du projet avec son auteur. Ce volume est le fruit de leur conversation.
Constituant un vaste panorama critique de l'histoire contemporaine, des révolutions russes au concept de « blowback », qui a vu la politique étrangère américaine se retourner violemment contre son propre pays durant les dernières décennies, les deux hommes discutent l'histoire - en y réintégrant des épisodes oubliés volontairement ou non -, la dimension politique de son écriture et de son enseignement aux États-Unis. Un court essai percutant et pédagogique, porté deux fi gures charismatiques de la contestation contemporaine.
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Quelques années après la chute du mur de Berlin, Vlady, un ancien dissident est-allemand, se regarde dans le miroir de l'Histoire.
Fils d'une communiste juive allemande réfugiée en Union soviétique, il a vécu son enfance à Moscou pendant le cataclysme de la Seconde Guerre mondiale. En 1945, fidèle parmi les fidèles, sa mère revient avec lui dans ce qui est devenu la RDA. Vlady anime bientôt un cercle clandestin d'étudiants luttant contre le régime au nom d'un " socialisme à visage humain ". Après la chute du Mur et après la réunification de l'Allemagne, sa fidélité à ses convictions va lui coûter son poste de professeur à l'Université.
Désemparé face à un monde qui semble avoir fait du capitalisme son horizon indépassable, Vlady est en outre amené à défaire douloureusement les plis d'une histoire secrète : celle d'un père qu'il n'a pas connu. Ce père, à la fois si absent et si présent, serait-ce Ludwig, ce Juif polonais, agent secret soviétique en rupture avec le Komintern, assassiné sur ordre de Staline alors qu'il s'apprêtait à rejoindre Trotsky ? Cette quête de la vérité, Vlady la raconte à son fils Karl, jeune social-démocrate modéré et sans flamme.
Il évoque les espoirs nés de la Révolution d'octobre et leur trahison. Il perce également l'énigme de Gertrude, sa mère : partagée entre son amour pour Ludwig et sa dévotion à Moscou, elle porte en elle un terrible fardeau... Tariq Ali nous offre une impressionnante galerie de portraits où les personnages se mêlent à d'authentiques figures de l'histoire. Ce roman à clefs nous entraîne dans la tourmente du siècle, à Berlin, Moscou, Vienne, Hanoï, Barcelone et Paris.
Un livre sans frontière entre Histoire et romanesque.
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Ce livre reprend l'intégralité d'une série de conversations entre Edward Said et Tariq Ali enregistrées dans l'appartement de Said sur Riverside Drive à New-York en juin 1994. Transcription intacte, ces échanges qui ont su préserver la saveur de l'oralité offrent l'occasion rare de voir au plus près deux intellectuels s'entretenir, au cours d'une discussion profonde et rigoureuse, sur leurs origines, la musique, la littérature, la politique ou encore la Palestine et les États-Unis. Figures engagées et fortement impliqués dans l'action politique, vivant et travaillant en Occident après avoir grandi dans des sociétés et des cultures orientales Edward Saïd et Tariq Ali défendent ardemment leur droit à la critique face aux orthodoxies.
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A travers les destinées des membres du clan Banu Hudayl, Tariq Ali évoque le crépuscule de la glorieuse civilisation qui a régné durant sept siècles sur la Péninsule ibérique.
Situé dans l'Espagne du XVe siècle, le roman met en exergue le choc de deux civilisations qui semblent ne plus vouloir vivre sur un même territoire. Après l'autodafé de plusieurs millions de manuscrits de grands auteurs du monde arabe, l'existence de la population musulmane sur le sol espagnol est menacée, la conversion ou l'exil sont les seuls choix possibles. Réunis autour de l'esprit de résistance, les plus jeunes membres du clan Banu Hudayl garderont jusqu'au dénouement l'espoir d'une cohabitation possible qui sera balayé par la force aveugle du fanatisme.