Schelling F.W.J.
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Lecons inedites sur la philosophie de la mythologie
Schelling F.W.J.
- Millon
- Krisis
- 1 Novembre 1998
- 9782841370597
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Schelling a donné entre 1802 et 1805, à Iéna puis à Wurzbourg, ses conférences sur la philosophie de l'Art qui sont le fleuron de la philosophie de l'Identité.
Transgressant le subjectivisme du Système de l'idéalisme transcendantal, il prétend concilier les deux tendances philosophiques de l'Hen kai Pan issues de Spinoza - pour qui l'Un est le Tout, et de Leibnitz - pour qui c'est le Tout qui est Un. Il veut ainsi allier l'intuition intellectuelle au symbolisme, à la diversité de l'univers. La solution est dans l'Idée - qui unit l'infini au fini, elle est dans le double mouvement qui rythme l'univers : ésemplasie de l'infini dans le fini, restauration du fini dans l'infini.
L'Art, comme la Nature, est source de révélation divine. La mythologie, le monde des dieux en est la matière privilégiée. L'irruption de l'élément mystique et irrationnel, lié au christianisme et à la notion de chute qui lui est inhérent, énonce ou manifeste la scission interne d'un univers qui semblait harmonieux. Par rapport à la Mythologie ultérieure, la chute est seulement postposée à l'ancienne mythologie.
Les Mystères grecs ne sont pas encore interprétés comme le portique d'une Révélation dont le courant mystique est le coeur-même. Ils s'inscrivent dans une perspective historico-culturelle, non dans ce qui deviendra le " procès théogonique " de la conscience. Schelling, bien que tout acquis à la positivité de la religion révélée, n'a pas franchi le pas qui le reconduira à la finitude réelle, à la valorisation du monde créé et de l'Incarnation.
Ce sont ces éléments généraux de tension, mais surtout le sens aigu de l'auteur pour les analogies, et l'emprise de l'intuition animatrice dans la partie spéciale, qui donnent à la philosophie de l'Art son allure à la fois grandiose et inachevée, présageant la mutation spectaculaire de la philosophie schellingienne à venir. A.P.
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La force et l'originalité de l'ouvrage résident en ceci qu'elle rompt avec les approches antérieures qui se bornaient à voir dans la mythologie un objet de recherche empirico-historique ou à « tenir les représentations purement mythologiques pour des inventions de prêtres ». Le projet d'une réhabilitation et d'une réévaluation de la mythologie saisit par ses accents étonnamment modernes, qui ne sont pas loin des méthodes de M. Eliade ou d'H. Corbin : irréductible est le mythe, et inépuisable est son interprétation. Précédé d'un texte de Marc Richir intitulé Qu'est-ce qu'un Dieu ? Mythologie et question de la pensée et suivi de Schelling et l'Orient par François Chenet.
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Oeuvres métaphysiques : (1805-1821)
F.W.J. Schelling
- Gallimard
- Bibliotheque De Philosophie
- 23 Janvier 1980
- 9782070291083
Autour des célèbres - s'il ne faut dire «légendaires» - Recherches sur l'essence de la liberté humaine de 1809 sont ici rassemblés cinq autres textes fondamentaux issus de la période «médiane» de la longue carrière philosophique de Schelling. Des derniers contreforts de la philosophie de la nature et de la philosophie dite «de l'identité», ils conduisent le lecteur, non sans contourner la zone «turbulente» des Âges du monde, jusqu'aux abords de la dernière philosophie. Parcours accidenté, paysage divers - étape problématique que ces quinze années de mutation profonde et d'émancipation de la «philosophie absolue», où la réussite radieuse de l'écrit sur la liberté (qui cependant marque en même temps l'entrée de Schelling dans un silence définitif) n'a d'égal pour la modernité que l'échec dramatique des Âges, cette tentative à la fois historique et systématique de «narration» des aventures de l'absolu livré à sa propre liberté «abyssale». Pourtant, si arbitraires que demeurent les découpages chronologiques dans une oeuvre elle-même résolument aventurière, ce recueil peut revendiquer une unité philosophique véritable : il la trouve précisément dans cette «dis-jonction» qui, discrètement éclose dès les Aphorismes, puis déployée tour à tour en sa structure dialectique et temporelle par les Recherches et les Âges, ébranle le «système de la liberté» de Stuttgart avant de déchirer
décidément - ekstatiquement, dit Schelling - celui d'Erlangen, qui ouvre lui-même sur la philosophie positive. En mettant ainsi en évidence l'endurance, c'est-à-dire l'unité et la rigueur de l'entreprise schellingienne, ce livre espère contribuer à effacer l'image mythique et tenace d'un philosophe «romantique», voire «irrationaliste», et surtout, positivement, à rappeler que la liberté «phénoménologique» que Schelling est le premier a avoir pressentie, quel que soit l'acharnement des modes philosophiques à la frapper d'interdit, n'en reste peut-être pas moins aujourd'hui, plus qu'un «thème», le problème fondamental pour la pensée, pour peu que celle-ci ne se soustraie point à la modernisation qui l'attend. -
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