Filtrer
Michèle Gally
-
C'est que du bonheur ", s'exclame-t-on désormais communément à tout propos !
Mais qu'est-ce que le bonheur ? Un désir, une aspiration ? Une disposition d'esprit, une aptitude que chacun posséderait à des degrés différents, l'humanité se divisant entre optimistes et pessimistes ?
Notre époque, pourtant lourde d'angoisses en l'avenir, semble en effet obsédée par le bonheur. Elle paraît faire de la capacité à être heureux une injonction, un ordre politiquement correct : multiplication de guides et de manuels, créations de clubs et de think tank (" Fabrique Spinoza ", " ligue de l'optimisme "), mise en place de travaux de recherche sur le thème (chaire de sciences du bonheur, Nobel d'économie décerné à Angus Deaton pour ses travaux sur bonheur et croissance).
Ce dictionnaire est donc né d'un étonnement sur la place paradoxale prise par une notion fuyante dès que l'on tente de la fixer historiquement et psychologiquement. Il se veut donc critique. Croisant des points de vue multiples à travers 230 entrées et 92 auteurs, de la philosophie à la littérature, des arts à la sociologie, de l'économie à la psychologie et à la psychanalyse, des neurosciences à l'histoire, etc., il est à la fois instrument de connaissances et invitation à réfléchir sur le contemporain.
L'enjeu de ce dictionnaire réside surtout dans la volonté de questionner les nouveaux clichés sur le bonheur. -
à la croisée des temps : les avatars littéraire du Moyen Âge
Michèle Gally
- Cnrs
- 9 Juin 2022
- 9782271132079
De La chambre des dames à Game of Thrones, d'Umberto Eco à Carole Martinez ou Marc Graciano, mêlant réalisme et fantastique, histoire et légende, aventure et ésotérisme, le Moyen Âge nourrit des oeuvres en tous genres comme autant d'avatars que l'on regroupe désormais sous le terme de « médiévalisme ». C'est à ses diverses actualisations que l'on s'intéresse ici, sans distinguer « grande » et « petite » littérature.
Elaborant une représentation à partir de motifs récurrents, de lieux communs et de figures-types, l'inspiration médiévale nivelle en effet, partiellement, les niveaux d'écriture, et en un sens les unifie. C'est pourquoi, quoiqu'issue du roman historique, la littérature médiévaliste tend à sortir de l'Histoire, et à se fonder sur une a-chronie, recréant un passé qui n'exista jamais. Un passé ouvert à tous les fantasmes, disponible à toutes les projections, offert à tous les rêves. -
Être poète au temps de Charles d'Orléans (XVe siècle)
Hélène Basso
- Editions Universitaires D'Avignon
- 14 Décembre 2012
- 9782357680388
Le présent ouvrage réunit des contributions de chercheurs parmi les meilleurs spécialistes de la poésie françaises de la fin du Moyen Âge. A partir de la production exemplaire de Charles d'Orléans, foyer des études proposées, il tente de répondre à cette question où se nouent la poétique et l'ontologie: qu'est-ce qu'être un poète au XVe siècle ?
-
Oc, oïl, si ; les langues de la poésie entre grammaire et musique
Michèle Gally
- Fayard
- 29 Septembre 2010
- 9782213643137
Cet ouvrage réunit, pour la première fois, des textes des XIIIe et XIVe siècles traitant de la poésie : les Razos de trobar de Raimon Vidal ; le livre II du De vulgari eloquentia de Dante ; le Prologue général de Guillaume de Machaut ; l'Art de dictier d'Eustache Deschamps ; les livres XIV et XV de la Genealogia deorum gentilium de Boccace.
Pourquoi et comment, après plus d'un siècle de chansons des troubadours et des trouvères, décide-t-on de réfléchir à la langue et à la forme d'une lyrique presque déjà passée de mode ? Quelles transformations cette pensée de la poésie accompagne ou entérine-t-elle ? Telles sont les questions générales qui ont présidé au choix du corpus. Interroger cette émergence d'un discours médiéval sur la poésie, c'est aussi privilégier une aire linguistique à trois voix - oc, oïl, si.
Ainsi, à partir du noyau originel que constitue la canso des troubadours, ce sont les langues poétiques d'une Europe du Sud qui se donnent à lire, et à entendre, dans ce volume.
Ces textes - dont certains n'avaient pas été traduits dans leur intégralité jusqu'alors - sont présentés dans leur langue originale en face de leur traduction en français contemporain, et accompagnés d'un appareil de notes et d'un glossaire.
Traductions et commentaires sous la direction de Michèle Gally -
La Trace médiévale et les écrivains d'aujourd'hui
Michèle Gally
- Puf
- Perspectives Litteraires
- 4 Février 2000
- 9782130504665
-
-
Pour les Médiévaux, l'amour est d'abord poésie, puis un code, la fin'amor. L'intelligence de l'amour, selon l'expression du poète dans la Vita Nova, est à la fois savoir d'amour et savoir poétique, qui ensemble conduiront Dante à son « Poème sacré ». Car l'amour, au Moyen Âge, demeure pris entre amour de Dieu et aventures dangereuses du désir. Il ne cesse d'être le thème d'un enjeu entre laïcs et religieux, clergie et chevalerie, poésie et théologie.
Au XIIIe siècle les discours sur l'amour se multiplient, en latin chez les théologiens, en français dans les traductions plus ou moins fidèles de l'Art d'aimer d'Ovide. Plus qu'une réponse inaboutie et toujours reprise à une définition de l'amour, ces dernières indiquent la tentative des clercs pour faire pièce à la fin'amor lyrique. Dans le sillage à la fois des trouvères et d'Ovide se construit alors en deux temps la somme poétique et savante du Roman de la Rose. « Art d'aimer » et « miroir aux amoureux », elle change la donne et propose une alliance : l'aventure amoureuse se fond dans le savoir encyclopédique.
À la fin du XIVe siècle, les Échecs amoureux confirment que la quête amoureuse n'a de sens que d'être quête de connaissance. L'ars amandi se mue en libido sciendi. Quant aux poètes, de Richard de Fournival à Guillaume de Machaut, si leur discours lyrique se fait plus savant, s'ils font désormais entrer le monde dans leurs vers, c'est pour séduire leur dame. L'intelligence de l'amour ne saurait se déprendre de l'intelligence de la poésie.
-
Humanités, un vocable « ringardisé », pour une réalité désormais presque « hors-la-loi », comme le prédisait Calvino. Le latin, le grec... on peut vivre sans ? Admettons ! Mais la formation des esprits à la compréhension intime des textes, la relance, à chaque génération, de notre culture fondatrice ? Trouver cela inessentiel en dit long sur notre aplatissement intellectuel et moral.
Michèle Gally rend compte avec une lucidité qui fera grincer bien des dents d'une marginalisation progressive, d'une éviction éducative qui s'est parée d'oripeaux « égalitaristes » et « modernistes », mais a joué le jeu de la déculturation. Son grand mérite est de dépasser toute position « réactionnaire » et de montrer que l'étude des lettres anciennes (et de la littérature) reste l'un de nos derniers recours pour résister à un air du temps de plus en plus aliénant.
Parce que ces lettres, précisément, sont non modernes ? Sans aucun doute. Mais aussi parce que notre démocratie n'est pas inscrite dans la nature, elle est la fille « accidentelle » des noces de l'Antiquité et de l'Humanisme. Sa survie, à l'heure de la confluence au sein de la Nation d'une diversité inédite des origines, passe aussi par l'offre, à notre jeunesse, d'un ensemble élargi de références et de pratiques culturelles à partager. -
Comprendre et aimer la chanson de geste : À propos d'Aliscans
Michèle Gally
- Ens Lyon
- 1 Avril 2002
- 9782902126057
Forme fictionnelle et poétique profondément originale, texte déroutant entre récit et chant, l'épopée médiévale exige une approche particulière. Des spécialistes de la chanson de geste se proposent de dessiner les linéaments d'une définition : le large éventail de points de vue et de thèmes permet non seulement de saisir la diversité et la richesse du genre, mais aussi de mettre en perspective Aliscans au sein d'un vaste ensemble.
-
Par la vue et par l'ouïe : Littérature du Moyen Âge et de la Renaissance
Michèle Gally
- Ens Lyon
- 1 Avril 2002
- 9782902126606
Comment les fictions du Moyen Âge et de la Renaissance - poésie, théâtre, narration -, posaient-elles la question de la vue et de l'ouïe ? Comment ces discours sur ces sens étaient-ils porteurs d'un discours sur la création poétique ? Comment à la littera qui thématise ce discours se superposait une sententia qui pouvait rejoindre des interrogations théologiques, esthétiques, rhétoriques ou politiques ?
-
L' Inscription du regard : Moyen Âge - Renaissance
Michèle Gally
- Ens Lyon
- 1 Avril 2002
- 9782902126170
Comment le regard peut-il s'écrire dans un texte et pour quels effets esthétiques, dramatiques ou poétiques ? Quels rapports l'écriture entretient-elle avec l'exercice de la vue ? Au carrefour de l'optique, de la théologie, de l'esthétique et de la rhétorique, cet ouvrage collectif s'attache à l'étude des images que la lettre produit. Des premières oeuvres en langue vernaculaire jusqu'au seuil de l'âge classique, l'enquête dessine, en pointillé, les linéaments d'une histoire des représentations.