Calmann-levy
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Venu d'ailleurs, Harry Haller, surnommé Le Loup des steppes, s?installe dans une ville européenne des années vingt pour se consacrer à de vagues travaux littéraires. Très vite, son existence tranquille se lézarde. Profondément déprimé, hostile au monde moderne, en révolte contre la société bourgeoise mais attiré par le confort et l'ordre, il flirte avec l'idée du suicide. Sa rencontre avec une prostituée lui redonne goût à la vie. Avec quelques personnages de son monde interlope, elle semble lui offrir la possibilité de réconcilier les deux extrêmes de son être : son côté loup solitaire, ascète et antisocial, et sa faim de sensualité. Si le conflit de personnalité de Harry (alter ego de Hermann Hesse) n'est sans doute pas résolu à la fin du roman, son monde se transforme, le temps d'une hallucination, en un extraordinaire théâtre magique. Expérience spirituelle, récit initiatique, délire de psychopathe, Le Loup de steppes multiplie les registres. Salué à sa parution en 1927 (entre autres par Thomas Mann, qui déclare : Ce livre m'a réappris à lire), interdit sous le régime nazi, roman culte des années soixante et soixante-dix, c'est une des oeuvres phares de la littérature universelle du XXe siècle. Il méritait une nouvelle traduction. Le voici enfin rendu avec tout l'éclat de ses fulgurances, la troublante obscurité de ses zones d'ombre.
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?uvres traduites en français, marquent le cinquantième anniversaire de sa disparition en rééditant La Leçon interrompue, recueil de nouvelles consacrées à l?enfance, et préfacé par François Mathieu. Les cinq nouvelles réunies ici ont été écrites au cours d?une longue période, entre 1896 et 1949, et reflètent l?interminable quête de l?homme à la recherche de sa vérité, « le besoin impérieux de saisir les choses dans leur ensemble, d?en discerner les causes, la nostalgie d?un monde harmonieux et d?une certitude spirituelle ».
Du jeu de miroirs avec la nature de « Mon Enfance » à l?amour des livres dans « Histoire de mon Novalis », de la conscience sociale du « Mendiant » aux premières amitiés de « Mon camarade Martin » et « La Leçon interrompue », Hesse explore ses années d?apprentissage avec une sensibilité inégalée.
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La publication de lettres écrites par Hermann Hesse entre 1900 et 1962 montre sous un jour intime cette grande figure de la littérature germanique.
Qu'il s'adresse à des personnalités telles que Stefan Zweig, Romain Rolland, Thomas Mann, C.G. Jung, Martin Buber ou André Gide ; à de simples relations ou aux êtres jeunes qu'il a profondément influencés, Hermann Hesse nous donne de lui, en cette période où l'Allemagne est successivement engagée dans deux guerres, le portrait d'un homme profondément épris d'individualisme, déchiré par des débats intérieurs et révolté par ces conflits.
Un des privilèges que procure ce livre est de permettre au lecteur de passer, pour ce qui est des guerres, du côté de l'adversaire.
Rien n'éclaire mieux, pour nous, la réalité du double drame.
D'autant que Hermann Hesse, naturalisé suisse en 1923, s'il est allemand d'origine et de culture, s'est opposé tant au gouvernement impérial qu'au régime hitlérien.
Le tableau exact et désespéré qu'il fait de l'Allemagne après 1914-1918 est bouleversant.
Hermann Hesse « hors parti », « apolitique jusqu'au fanatisme », ennemi irréductible de toute dictature, trouve, malgré ses souffrances morales, son salut grâce à la création littéraire et à ses affinités avec la nature.