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Toute sa vie, dès le succès de ses premiers livres (Peter Camenzind en 1903 et L'Ornière en 1904), Hermann Hesse a reçu un très abondant courrier de la part ses lecteurs. Au fil des années, la masse des lettres ne cessa d'augmenter, jusqu'à atteindre des sommets inégalés après que le Prix Nobel de littérature lui eut été décerné en 1946. L'écrivain, parfois accablé par cette marée épistolaire, ne la traita pourtant jamais avec désinvolture, mais s'attacha toujours à répondre à ceux de ses correspondants dont il ressentait que la détresse était sincère, et la demande de secours moral justifiée. Plus des deux tiers des lettres, en effet, provenaient d'adolescents ou de jeunes gens qui prenaient l'écrivain pour confident de leurs doutes parce qu'ils avaient perçu dans ses livres l'importance de la quête de sagesse. A quinze ans, en 1892, le jeune Hermann Hesse avait fait une tentative de suicide. Il avait été un adolescent rebelle, toujours en conflit avec sa famille. Il était donc bien placé pour comprendre la fragilité de la jeunesse. En outre, son esprit profondément chrétien le portait à répondre aux appels qui lui étaient lancés par des esprits encore en formation. Il refusa pourtant jusqu'au bout d'être pris pour un gourou ou un oracle, et ses conseils de vie sont d'autant plus précieux qu'ils ne lui sont dictés que par son immense culture et sa grande expérience. Dans la masse très abondante de la correspondance de Hesse, le présent livre propose une anthologie des lettres les plus remarquables écrites en réponse à ces appels. On y voit Hermann Hesse affirmer ses convictions profondes, surtout dans les moments les plus tragiques de l'histoire européenne. S'il se montrer parfois sévère avec certains interlocuteurs, il est le plus souvent secourable et plein de bonté. Ce livre trace ainsi un autoportrait saisissant de l'un des plus grands écrivains allemands du vingtième siècle en même temps qu'il constitue une leçon de vie d'une brûlante actualité.
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Dès sa jeunesse, Hermann Hesse a été hanté par les questions portant sur la spiritualité. Il n'a cessé tout au long de sa vie d'aborder ce sujet non seulement dans ses romans et ses nouvelles, mais aussi à travers de nombreux articles et conférences, dans ses poèmes, ainsi que dans sa correspondance.
Ce sont ces prises de position publiques ou privées que Siegfried Unseld, qui fut son ami, son éditeur chez Suhrkamp et l'un des meilleurs connaisseurs de son oeuvre, a entrepris de réunir dans le présent livre, quelques années après la mort de Hermann Hesse. Cet ouvrage capital, qui éclaire et complète l'oeuvre romanesque, n'avait encore jamais été traduit en français.
On y découvre un précurseur dans la connaissance des spiritualités de l'Extrême-Orient, guettant la parution des traductions qui permirent enfin au public allemand de les découvrir, mettant en garde ses lecteurs contre la mode superficielle du zen en Europe, mais décelant aussi dans la curiosité nouvelle pour les traditions extra-européennes le signe d'un très profond besoin de renouvellement des traditions religieuses.
Élevé dans une foi protestante d'inspiration piétiste, attaché au message chrétien mais profond connaisseur du bouddhisme, Hesse cherche un point de convergence entre les grands courants spirituels avec le sentiment qu'il est urgent de répondre à la crise morale de l'Occident. S'il est vrai que cette crise n'a fait que se confirmer depuis lors, son message est, plus que jamais, actuel.