fille d'industriels aisés, elle a publié son premier roman, bonjour tristesse en 1954, à l'âge de 19 ans. beaucoup de livres suivront et le succès ne se démentira pas. sa carrière littéraire se confirme dans le temps et fait de françoise sagan une personnalité incontournable de la scène culturelle française. dans la mouvance de la nouvelle vague, elle a aussi contribué à l'écriture de scénarios et de dialogues de films. menant une " vie de patachon ", selon sa propre expression, voyageant sans relâche, elle passe de megève, à sa propriété en normandie via la côte d'azur et cajarc, et ne résiste pas à des horizons plus lointains, comme l'italie ou les seychelles. françoise sagan meurt à l'âge de 69 ans.
Soumise à son destin de flashes, de star et de bête curieuse, mais plus soumise encore à son instinct d'animal femelle parfaitement libre de son sang et de ses impulsions, telle était Brigitte Bardot. C'est alors qu'on tenta de lui imposer des devoirs. Ayant tous les droits païens : choisir, apprécier, aimer, quitter. On tenta de lui imposer des devoirs chrétiens : " travailler, épouser, aimer son métier, élever, etc. ". Elle ne s'y trompa pas, elle refusa. Elle prit les droits naturels de sa beauté, de sa nature, et refusa les faux devoirs avec une belle énergie de guéparde. On la dota d'hommes qu'elle rejeta un jour, de rôles qu'elle se borna à interpréter, de malaises qu'elle se refusa à ressentir ouvertement.
Il y a un côté prodigieusement énervant chez les cubains, c'est le côté " nouveau libre " ils sont nouveaux libres comme on est nouveau riche.
Ce sont eux qui ont inventé 1a révolution, le monde a les yeux fixés sur eux tout le monde les admire et il n'y a que les salauds pour se permettre la plus légère objection. ils semblent ignorer parfaitement (je parle du cubain moyen) qu'ils sont à une heure de l'amérique, qu'ils ont demandé l'aide des russes et que ce peut être une raison de l'intérêt que leur porte la presse mondiale. enfin, ils sont persuadés qu'à part la russie, tous les peuples vivent sous une affreuse tyrannie et que nous-mêmes français, prêtons la main à un bourreau sanguinaire nommé de gaulle.
Des conversations de ce genre, si elles se prolongent vous mènent au bord de l'apoplexie.
Au fil d'un texte autobiographique et de photographies, pour la plupart inédites, issues des albums de famille ou réalisées par son fils denis westhoff, sagan, l'insaisissable, se raconte sans jamais s'appesantir, par petites touches, avec humour, poésie, tendresse, aussi bien dans les moments intimes que publics.
Tour à tour, bébé adulé par les siens ; petite fille timide ; rebelle amazone ; charmeuse androgyne ; passionnée de bolides ; au faîte de sa gloire ; aux tréfonds de sa solitude ; les instantanés chargés d'émotion jalonnent ici l'itinéraire d'une femme profondément humaine dont l'intime vérité avait pour nom liberté.
En 1954, la directrice du magazine Elle demande à Françoise Sagan une série d'articles sur l'Italie, l'hebdomadaire titre ses reportages " Bonjour Naples ", " Bonjour Capri ", " Bonjour Venise ". En 1956, elle écrit un texte sur New York et réalise avec Florence Malraux un ouvrage d'où provient le texte présenté dans ce Carnet.
J'ai porté ma légende comme une voilette. Ce masque délicieux, un peu primaire, correspondait chez moi à des goûts évidents : la vitesse, la mer, minuit, tout ce qui est éclatant, tout ce qui est noir, tout ce qui perd, et donc permet de se trouver. Car on ne m'ôtera jamais de l'idée que c'est uniquement en se colletant avec les extrêmes de soi-même, avec ses contradictions, ses goûts, ses dégoûts, ses fureurs, que l'on peut comprendre un tout petit peu, oh, je dis bien un tout petit peu, ce que c'est que la vie. En tout cas, la mienne.
Je suis allongée sur une plage, la mer se tait presque sous le soleil, j'étends le bras, je prends un livre empli de sable, je l'ouvre : " Après le déluge. Dans la grande maison de vitres encore ruisselantes, les enfants en deuil... " Rimbaud... Je ferme les yeux. Entre le rayon orange qui perce ma paupière et mon oeil s'intercalent une maison de verre, la mèche de cheveux d'un orphelin, la pluie. Je rêve. Je suis comblée. F. S.
On ne s'habille pas pour éblouir les autres femmes ou pour les embêter.
On s'habille pour se déshabiller. une robe n'a de sens que si un homme a envie de vous l'enlever, je dis bien l'enlever pas l'arracher en hurlant d'horreur. un homme ne vous aime pas pour une robe. Seulement, un jour, il vous réclamera aigrement " cette robe bleue tu sais " (aux orties depuis deux ans), qu'il n'avait pas semblé voir. Les hommes se souviennent des robes, mais leur mémoire est sélective.
Evitez les barboteuses. celles-là ils les "voient" d'abord. et s'en souviennent ensuite.