Notre civilisation est si matérialiste qu'elle détruit paradoxalement les bases matérielles de notre vie commune, dans une indifférence quasi générale. Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Comment rendre compte de notre capacité de destruction sans égale ? On tente de répondre à partir de l'époque qui nous échoit : celle de l'Anthropocène (qui marque les dommages irréversibles introduits dans l'environnement), celle aussi de l'envolée du numérique et d'un délitement parallèle et conjoint de nos démocraties. Ce parcours permet de dégager les racines spirituelles de la violence que nous nous infligeons à nous-mêmes comme à notre environnement. Or la spiritualité est une donnée fondamentale de toute société, où se rejoignent un dépassement de soi et un certain rapport à la nature. Affirmer cela, c'est découvrir que la pensée émane du monde, plus que d'un sujet isolé : l'esprit se voit libéré de sa frénésie transformatrice et s'ouvre à une forme de contemplation. Apparaît alors la promesse d'une autre civilisation, d'une nouvelle Terre.
Après la candidature de la liste « Urgence écologie » aux élections au Parlement européen de mai 2019, Dominique Bourg propose un état des lieux de notre démocratie, des dangers qui la menacent et des solutions à mettre en oeuvre au plus vite, afin de rompre avec l'inertie du système. Il analyse le quadruple échec de notre système politique : face aux marchés, aux enjeux écologiques, aux évolutions techniques et au principe de la représentation.
Ces échecs ont engendré de lourdes menaces pour nos sociétés. La révolution numérique permet désormais à la technologie de se substituer à l'humain. Dans un contexte de globalisation économique et de développement de groupes transnationaux surpuissants, le marché est devenu souverain, empêchant les États d'exercer leur rôle social. Enfin, la menace écologique est désormais omniprésente.
Dans un tel contexte, le défi posé aux démocraties est immense. Leur incapacité à faire front pourrait favoriser l'avènement de régimes autoritaires. Une voie escarpée reste à gravir : celle de l'écologisation de la démocratie, afin de passer du paradigme mécanique de la modernité à l'unité du vivant.
Cet ouvrage prend au sérieux le concept de « société du risque » d'Ulrich Beck (1986) et s'interroge sur ce que nous avons appris depuis les années 1980.
Quelle est la réalité des changements qui ont eu cours dans les années 1970-80 ? A-t-on assisté à une montée générale des incertitudes liées au processus de modernisation, à une prise de conscience collective de la vulnérabilité des sociétés contemporaines, ou au passage d'une société du progrès à une société du risque où l'on sait le caractère fondamentalement ambivalent des changements scientifiques et techniques ? Si ces années ont été celles d'une prise de conscience des dégâts du « progrès », comment expliquer le tournant néo-libéral qui l'ont accompagnée et dont les effets dévastateurs se déroulent sous nos yeux?
Les questions abordées sont également réflexives. Que peut-on dire de l'emprise de la notion de risque en sciences sociales, des approches qu'elle a permises, des objets qu'elle a rendus visibles. Mais aussi des objets qu'elle contribue à invisibiliser. Les « nouveaux risques » ne masquent-ils pas des risques plus anciens comme les risques sociaux? Quelle est la politique de la connaissance liée au concept de société du risque? La notion de risques a-t-elle ouvert de nouveaux horizons et lesquels?
Larzac, Plogoff, Creys-Malville, mais aussi Faucheurs volontaires ou Notre-Dame-des-Landes... Ces noms résonnent à nos oreilles comme autant de jalons de luttes citoyennes et politiques autour des grands enjeux de l'écologie depuis plus de 40 ans en France. Les 150 affiches réunies dans cet ouvrage nous racontent à leur façon ces engagements, de façon joyeuse, agressive, ou simplement informatives.
C'est en 1974, lorsque René Dumont se présente avec panache à l'élection présidentielle française, que l'écologie politique entre dans la vie quotidienne de chacun. Il apparaît alors que le diagnostic écologique appelle une réforme de la société en général. Mouvements, courants de pensée, philosophie, style de vie, les enjeux qu'elle défend sont multiples et pluriels. Progrès, croissance, nucléaire, mais aussi citoyenneté, pollution... De ce foisonnement complexe émergent des luttes locales, environnementales, nationales, européennes...
Près de 150 affiches et de documents accompagnent dans ce livre le propos de l'auteur. Joyeuses, agressives, ou simplement informatives, elles montrent les enjeux de ces combats, entre utopie, détermination, et nouvelles donnes.
Cette promenade dans le temps, par le texte et l'image, restitue le lyrisme ou le désenchantement d'une époque qui oscille entre espérance et désillusion. Elles donnent le ton des revendications écologiques, environnementales, sur la pertinence de la partition traditionnelle droite/gauche pour les enjeux écologiques ou simplement humains qui ponctuent notre société depuis quarante ans.
Quel avenir pour le développement durable ? de kyoto à johannesburg, pourquoi cette notion alimente-t-elle aujourd'hui toutes les conversations ? tentant de concilier écologie et économie, a-t-elle des chances de s'imposer et pourquoi ?.
La technique, notre destin ?La technique, création monstrueuse échappant à son créateur, serait devenue un procès autonome, étranger à notre humanité et de plus en plus menaçant pour elle. Voilà le lieu commun qu'on voit partout répété aujourd'hui.Or c'est la technique qui instaure l'humanité, plaide à l'opposé Dominique Bourg. L'espèce humaine s'est progressivement arrachée à l'animalité grâce aux outils et autres artefacts qu'elle est parvenue à confectionner, au nombre desquels il convient de ranger le langage. Ce qui nous fait homme n'est pas simplement le résultat nécessaire de notre constitution biologique et cérébrale : l'homme est le produit de son propre artifice.Loin de dénier les dangers qui s'annoncent, Dominique Bourg confronte cette thèse aux réalités des techniques contemporaines. Il met d'abord en lumière le rôle que l'ère industrielle a joué dans l'affirmation démocratique des droits individuels. Il dégage ensuite le sens et la portée de l'artificialisation de l'agriculture et des techniques du génie génétique. Il analyse enfin les données de la crise écologique. L'humanité ne se sauvera pas sans mesurer ce qu'elle doit à la technique qui la met en péril.
L'environnementalisme n'est pas à la hauteur des véritables défis qui menacent notre société. Philosophe des techniques, Dominique Bourg nous invite à reformuler notre rapport à la nature à l'échelle de la planète. Contre les rêveries romantiques et les fantasmes futuristes, il propose une véritable politique de la biosphère en accord avec l'écologie industrielle et le développement durable. Il aborde des thèmes aussi concrets que la pollution de l'air, les plantes transgéniques ou la nécessité d'évaluer les choix technologiques. Un vrai dialogue d'éducation écologique qui va à l'essentiel.
Alors que l'ampleur de la crise écologique impose une nouvelle ambition pour l'humanité, nos démocraties n'avancent qu'à petits pas. Or les dégradations en cours de la biosphère menacent nos conditions de vie et exigent un changement de cap rapide. Face à la nécessité d'anticiper et de réagir vigoureusement, certains s'interrogent sur l'efficacité de la démocratie, suggérant qu'un gouvernement autoritaire permettrait de relever plus aisément le défi. Notre ambition est au contraire de parier sur la démocratie, de l'approfondir et de la renouveler. Pour ce faire, il s'agit d'avancer des propositions concrètes permettant d'engager tous ensemble l'indispensable transition écologique. Ce livre refuse, ainsi, de choisir entre démocratie et environnement et ne propose rien de moins qu'une architecture institutionnelle nouvelle : une république écologique. Cet ouvrage est le fruit d'une réflexion collective et transdisciplinaire conduite au sein de la Fondation pour la nature et l'homme (FNH).
L'essor des techniques ne jouit plus de l'évidence qui fut la sienne durant les Trente glorieuses.
Il répondait alors aux besoins urgents de l'après-guerre et de la reconstruction, dans un contexte général de rattrapage de l'économie nord-américaine. L'aisance matérielle relative de nos sociétés rend souvent en revanche problématique l'acceptation d'une technique nouvelle, par exemple les OGM, ou plus modestement la création, et parfois même la perpétuation, d'activités industrielles classiques.
En outre, l'essor en question est désormais inséparable de la crise environnementale qu'il a en partie suscitée et à laquelle il cherche également à répondre. Dominique Bourg s'interroge d'abord sur la spécificité des technologies contemporaines. Peut-on encore parler de progrès ? En quoi ont-elles transformé nos relations à la nature ? Changeront-elles l'idée que nous nous faisons de notre propre humanité ? Quels risques engendrent-elles ? Il interroge ensuite l'espace politique ouvert, ou fermé, par la crise environnementale.
Est-il possible de répondre moralement et politiquement aux problèmes écologiques contemporains ? L'écologie politique est-elle de gauche ou de droite ? Une politique écologique doit-elle être révolutionnaire ? Quels changements nécessite-t-elle ? Quel est l'avenir écologique ?
Notre civilisation est sans doute à un tournant décisif comme ce fut le cas à la chute de l'empire romain, à cause des problèmes environnementaux, de la montée vertigineuse de la démographie et de l'appauvrissement des ressources, notamment en termes d'énergie et de métaux. Or nous ne semblons pas avoir pris la pleine mesure de ce qui nous attend au cours des prochaines décennies. Spécialiste de l'environnement et philosophe, Dominique Bourg, dans une série d'entretiens avec le journaliste Philippe Dumartheray, s'interroge sur notre aptitude à faire face à cette accumulation de difficultés. De quoi sera fait notre futur ? Avons-nous une chance d'éviter d'aller dans le mur ? Dans le même temps et à plus court terme, Dominique Bourg veut également faire bouger les lignes. Depuis son arrivée en Suisse en 2006, cet intellectuel français qui vient d'obtenir la nationalité suisse a pu comprendre ce qui fait l'originalité et le succès du système politique helvétique. Et il a pu parallèlement analyser pourquoi, au contraire, le système politique français s'est finalement grippé. Dans cet ouvrage, il livre quelques idées pour faire remonter la pente à son pays d'origine. Sa vision, originale voire iconoclaste, risque d'en décoiffer plus d'un outre-jura !
«Jamais la puissance publique n'aura à ce point démissionné devant des enjeux vitaux, pour aujourd'hui et pour demain.»On n'a sans doute jamais eu autant besoin de puissance publique, face aux bouleversements en cours et aux catastrophes qui s'annoncent. C'est la direction opposée qui est choisie : baisses d'impôts pour les privilégiés et les entreprises, poursuite insensée de la croissance infinie et laisser-faire irresponsable. Cinquante ans après le rapport Meadows (1972), alors que 60% du vivant a disparu et que des milliers de scientifiques appellent désormais à la désobéissance civile, il est vital de prendre les décisions auxquels les forcenés du profit s'opposent. Ils nous font perdre du temps. Et la vie.
L'épistémologie classique, celle du XXe siècle, s'est essentiellement occupée de physique. Dominique Bourg et Nicolas Bouleau proposent en revanche de distinguer trois types de sciences grâce à un critère précis pour chacune, compréhensible par tous : la science nomologique, à savoir la physique avec ses différentes échelles ; la science interprétative, celle qui se construit et s'enrichit par modélisations d'un secteur de la réalité ; et la science combinatoire, à savoir la chimie et la biologie moléculaire. Les mathématiques joueront un rôle décisif dans cette tripartition. La réponse à la question « qu'est-ce que la connaissance scientifique ? » nous conduira ensuite à mettre en lumière une intrication fondamentale et insurmontable entre connaissance et ignorance. Celle-ci a été dévoilée au sujet de l'arithmétique au début des années 1930. Les auteurs révèlent l'existence de cette même intrication dans la biologie moléculaire. Bien que fondées et opératoires, nos connaissances n'en sont pas moins partielles, et ce à jamais. Ce constat permet d'éclairer l'état écologique de la planète. Ce faisant, leur réflexion conduit leurs pas dans ceux de quelques mathématiciens autour d'Alexandre Grothendieck au début des années 70, qui ont été les premiers à tirer certaines des conséquences des limites à nos connaissances.
La modernité est née de l'affirmation que la nature se réduisait à un agrégat de particules mécaniques auquel les êtres humains étaient par nature et par destinée étrangers. Quelques siècles plus tard, nous sommes sous la menace de chocs et d'effondrements successifs : que l'essor impulsé par le mécanisme moderne a fini par susciter les conditions de son propre dépassement, par rendre insoutenable les dualismes qu'il avait produits. Alors que l'on a cherché à réduire la pensée et le pensable aux seules représentations subjectives
Le livre fait le point sur la désobéissance civile et l'état de nécessité, juridiquement, historiquement et philosophiquement. Il rassemble des témoignages, des plaidoiries exemplaires et des jugements, des argumentaires et analyses en faveur de la désobéissance civile et des éclaircissements en matière de doctrine, tant en ce qui concerne l'engagement juridique de l'état de nécessité que le rôle du juge. Il permet de comprendre les limites, les raisons et la fonction des actions de désobéissance civile. Il met en lumière la pertinence de l'argument de l'état de nécessité dans le contexte qui nous échoit désormais. Dans un style précis mais accessible, il est utile à toute personne, qu'elle soit juriste, politiste, militante, journaliste, et à toute citoyenne ou citoyen qui veut réfléchir sur ces sujets
357 articles, rédigés par 260 auteurs, francophones à quelques exceptions près, avec trois types d'entrée :
- Les notions clé (ex. : l'agriculture urbaine, l'Anthropocène, la Biosphère, le bouddhisme, le christianisme, le système Terre, l'hypothèse Gaïa, l'effet rebond, la finitude, la géopolitique, les monnaies complémentaires, la démesure, les droits humains, les constitutions, la démocratie, l'écopsychologie, Green Peace, la pollution et son histoire, la propriété, les risques, la substituabilité, l'UICN).
- Les livres qui ont particulièrement marqué le champ de la pensée écologique (ex. : W. Catton, Overshoot ; J.
Passmore, Man's Responsibility for Nature ; Jonas, Le Principe responsabilité ; Lynn White, Les racines historiques de notre crise écologique).
- Les auteurs dont les contributions ont été significatives (ex. : Descartes, Fourier, Gandhi, Montaigne, Gifford Pinchot, Elysée Reclus, Vernadsky...).
Dérèglement climatique, disparition de la biodiversité, changement de la composition chimique de l'atmosphère, déforestation, acidification des océans,... En quelques dizaines d'années, l'humanité est devenue une véritable force géologique, qui menace désormais les conditions physiques de sa propre existence sur Terre en faisant basculer la planète vers un nouvel état environnemental.
Au-delà d'un état des lieux détaillé, Alain Papaux et Dominique Bourg proposent une méditation croisée d'une rare profondeur sur ce monde en gestation. Ainsi interrogent-ils les facteurs, notamment politiques, qui nous ont conduits à devenir « modernes » - pointant par là même ce qu'il y a lieu d'abandonner, mais révélant aussi certaines lignes de force que l'humanité pourrait déployer pour entrer dans ce nouveau monde sans perdre les conditions d'une vie décente. Alors s'engage une vaste réflexion sur l'avènement des biens communs, les quotas de ressources, le droit nouveau, la liberté positive, un rééquilibrage de faber par sapiens. Par là, les auteurs nous invitent à une prise de conscience lucide des difficultés, nombreuses et dramatiques, qui nous attendent, mais également des opportunités que présente cette situation inédite.
Ce livre vise à faire connaître la richesse et l'évolution de la pensée écologique, à savoir de ce courant de pensée qui, en s'appuyant sur un constat scientifiquement étayé des limites de la planète, adresse des propositions de réorganisations de la société, de la pensée et de l'éthique. L'ouvrage comporte deux parties : la première, historique, retrace l'avènement et l'évolution de la conscience et connaissance des problèmes environnementaux ; la seconde, thématique, explore une douzaine de thèmes comme "croissance/décroissance", "droits de la nature/devoirs de l'homme", "christianisme et écologie", "justice climatique", "conservationnisme/préservationnisme", etc.
Ce livre comporte une centaine d'extraits choisis de textes fondateurs, aussi bien de la prise de conscience des problèmes environnementaux que de la structuration de ce champ de pensée. Il comporte également des introductions historiques puis thématiques aux différentes sections riches en informations, constituant une cartographie de chaque grand thème abordé. Chaque texte est en outre précédé d'une notice biographique contenant des informations parfois peu connues ou inaccessibles.
La transition numérique mondiale s'accélère tandis que la transition écologique, au mieux, marque le pas. Cette situation ne sera pas longtemps soutenable. Il importe de se donner le plus rapidement possible un objectif collectif qui corresponde enfin à ce qu'exige l'état de dégradation du système-Terre. Comment concilier une empreinte écologique radicalement réduite avec la pluralité actuelle de nos sociétés et de leur tissu économique ?
La réponse se trouve du côté d'une économie permacirculaire : le respect strict des limites planétaires exige, pour les pays riches, des métabolismes circulaires, mais aussi une réduction nette du substrat matériel de leurs activités - donc une décroissance - et une ouverture à l'expérimentation technologique et sociale la plus large possible. Cet ouvrage propose un cadre politique et éthique détaillé visant à bâtir progressivement, dans le respect du pluralisme moderne, une économie authentiquement durable.
Des conflits géopolitiques au changement climatique, des aléas de l'économie mondiale à la difficulté que j'éprouve à saisir le sens de mon existence, de la diffusion bigarrée et incontrôlable des informations sur les réseaux sociaux à ma propre participation tout aussi incontrôlable à ces réseaux, notre expérience collective personnelle et quotidienne du monde est bien celle de sa complexité. La pensée positiviste classique encore prédominante aujourd'hui n'en continue pas moins de poser que tout est réductible à la science et que les dérèglements contemporains ne sont que les résultats de nos manquements à la raison. C'est à cette posture « réductionniste » que s'oppose cet ouvrage en montrant combien il est préférable d'appréhender notre rapport au monde dans une approche qui ne néglige surtout pas les points aveugles, irréductibles, de toute connaissance humaine.
Nous parlons depuis trente ans d'environnement et de dveloppement durable, et depuis trente ans les difficults ne cessent de s'aggraver. Jusqu' quand ? Contrairement ce qu'on pourrait croire, cette impasse s'explique d'abord par une inaptitude politique et institutionnelle : le gouvernement reprsentatif moderne, hrit du XVIIIe sicle, n'est pas capable de rpondre aux problmes d'environnement contemporains. Ce livre propose des innovations institutionnelles, notamment dlibratives, pour refonder notre sens du bien commun et mieux prendre en compte les enjeux environnementaux, tant au niveau des citoyens que des politiques publiques. Le dfi cologique est avant tout un dfi dmocratique.
Dominique Bourg est professeur l'universit de Lausanne (Facult des gosciences et de l'environnement). Il a publi rcemment Le Nouvel ge de l'cologie (Descartes et Cie, 2003), Confrences de citoyens mode d'emploi (ECLM, 2005) et Risques technologiques et dbat dmocratique (La Documentation franaise, 2007).Kerry Whiteside est professeur de sciences politiques au Franklin and Marshall College, en Pennsylvanie. Il a publi rcemment Divided Natures: French Contributions to Political Ecology (MIT Press, 2002) et Precautionary Politics: Principle and Practice in Confronting Environmental Risk (MIT Press, 2006).
L'origine des menaces écologiques actuelles repose pour une grande part sur les conceptions spirituelles et culturelles que l'Occident nourrit à l'égard de la nature. Les matrices grecques et judéo-chrétiennes ont fini par supporter dans leurs ultimes conséquences l'idée selon laquelle l'humain est un être d'exception auquel tout est dû. Malgré les avertissements lancés depuis le milieu du XXe siècle par toute une série d'experts, la course au désastre écologique s'accélère au point qu'il s'agit désormais de remettre en discussion les substrats culturels et spirituels de notre civilisation. Les 22 auteurs de ce plaidoyer vont dans ce sens. Leurs contributions s'organisent en trois parties. La première traite des héritages d'un paradigme chrétien autour du célèbre texte prophétique du prof. d'histoire américain Lynn White, Jr., Les racines historiques de notre crise écologique (1967), reproduit dans ce livre. Puis, l'ouvrage évoque les apports actuels de l'anthropologie quant aux conséquences de l'hégémonie de la culture occidentale. Enfin, plusieurs expériences de terrain et d'observations diverses complètent le propos d'un livre qui accueille notamment des écrits de Nicolas Hulot, Philippe Descola, Dominique Bourg et Philippe Roch.
Face à l'urgence climatique et écologique, à ses conséquences sociales dont témoignaient les Gilets jaunes ou les citoyens de la Convention pour le climat, peut-on envisager l'avenir de la démocratie autre qu'écologique ? Alors que différentes pathologies de la démocratie, montée des populismes, tentations d'un retour à la décision autoritaire, rejettent la participation et la délibération, le colloque de Cerisy de mai 2019 s'est attaché à établir la chance que l'écologie offre à la liberté et la démocratie de se réinventer.
À l'initiative de la Commission nationale du débat public, cette réflexion ne pouvait qu'être indisciplinée : la démocratie écologique se définit à partir de conflits, de ruptures, d'expérimentations et de débats. La constitution de publics démocratiques, les institutions délibératives, les expériences locales, les nouvelles formes de vie plus respectueuse de l'écologie et de la justice environnementale sont explorées dans cet ouvrage croisant éclairages philosophiques, approches juridiques, travaux de sciences sociales et études d'acteurs engagés.