Avec mordant et poigne, Exley décrit les profonds échecs de sa vie professionnelle, sociale et sexuelle. Ses tentatives pour trouver sa place dans un monde inflexible le mènent aux quatre coins du pays, mais surtout à l'hôpital psychiatrique d'Avalon Valley. Au gré des bars, des boulots et des rencontres improbables, l'obsession d'Exley pour la gloire, les New York Giants et leur joueur star, Frank Gifford, grandit. Dans ses mémoires fictifs, en plongeant la tête la première dans ce « long malaise » qu'est sa vie, Frederick Exley transforme la dérive alcoolisée d'un marginal en une épopée renversante. Chargé en grande partie de ce qu'il appelle « des fardeaux du chagrin » et de catastrophes ordinaires, ce premier roman est un époustouflant voyage littéraire. C'est hilarant. C'est touchant. C'est à la fois Nabokov et Bukowski et Richard Yates et Thomas Bernhard.
Mi-homme, mi-ours, Frederick Exley (1929-1992) traversait de longues périodes d'hibernation d'où il émergeait armé de romans étourdissants. Avec À la merci du désir, il nous offre son cocktail favori, un zeste de réalité rallongé de fiction, servi par une écriture flamboyante. De sa romance avec une hôtesse de l'air mythomane, à sa captivité aux mains d'un Irlandais fou, en passant par la veillée funéraire de son frère, son oeuvre oscille entre humour, fantasme et culpabilité. Narcissique dégoûté par lui-même, mais jamais effrayé de révéler le pire, c'est le mythe de sa propre histoire qu'il bâtit. Et c'est dans un excès doublé d'une grâce fascinante qu'il y parvient : chaque amour est une passion, chaque passion, une frénésie, et chaque coucher de soleil, un aveuglement.
Frederick Exley [1929-1992] est à la fois un écrivain unique et emblématique des lettres américaines. Unique, car il habitait un univers étrange et n'obéissait à aucune règle; emblématique car, en écrivain américain typique, sa légende s'est faite sur seulement trois livres.
Désarçonné par l'échec commercial de l'oeuvre de sa vie, Exley perd magistralement tout contrôle et consigne dans ce vrai-faux journal de bord, cru et sans fioriture, son inextinguible faim de gloire et de littérature. Ce livre n'est pas la suite du Dernier Stade de la soif. C'est un instantané des États-Unis des années 1970, écrit pendant sept ans, traversé de dérives, de deuils et de transgressions. C'est la tentative, ambitieuse et désespérée, d'un écrivain pour se soustraire à ce qu'il nommait le « chagrin universel ».
Frederick Exley [1929-1992] est à la fois un écrivain unique et emblématique des lettres américaines. Unique, car il habitait un univers étrange et n'obéissait à aucune règle; emblématique car, en écrivain américain typique, sa légende s'est faite sur seulement trois livres.